John Crombez © Belga

« S’il s’occupe vraiment de la lutte contre la fraude fiscale, il le cache bien »

L’ex secrétaire d’Etat à la fraude John Crombez (sp.a) veut une commission spéciale à la Chambre et flingue le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) au passage.

L’ex secrétaire d’Etat à la lutte contre la fraude, John Crombez (sp.a), plaidera pour la mise sur pied d’une commission spéciale à la Chambre, afin d’assurer un suivi systématique de la gestion des affaires de fraude fiscale par les services de l’Etat. Il l’a indiqué mardi matin au micro de Matin Première (RTBF), au lendemain de la révélation d’un nouveau scandale par un consortium de journalistes.

« Il faut que la Chambre vérifie assez fréquemment que tout le nécessaire est fait », a-t-il dit, évoquant une commission à caractère permanent. Il est selon lui « inacceptable » de ne pas lutter contre la fraude fiscale à l’heure où des efforts sont demandés aux employés, aux allocataires sociaux et aux indépendants. M. Crombez, qui est désormais chef du groupe sp.a à la Chambre, attaque au passage la politique du gouvernement Michel en la matière, et singulièrement l’action du ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA). Ce dernier devrait s’assurer que « tout est fait pour travailler ces dossiers ». Mais « s’il s’occupe vraiment de la lutte contre la fraude fiscale, il le cache bien ». Au contraire, « chaque fois qu’ils annoncent quelque chose, ils affaiblissent la lutte contre la fraude », enchaîne-t-il, en référence à l’assouplissement des règles sur les transactions en cash et à la suppression de la cotisation à 309% visant les entreprises ayant omis de déclarer des revenus. Interrogé sur de possibles fuites de capitaux, M. Crombez balaie l’argument souvent opposé aux mesures anti-fraude. Les décisions prises en la matière par le gouvernement Di Rupo n’ont pas donné lieu à des fuites de capitaux, souligne-t-il. « Combien de raisons vont-ils encore inventer pour ne pas faire le nécessaire », lâche le socialiste flamand. M. Crombez est aujourd’hui candidat à la tête du sp.a. Il est considéré comme un peu plus à gauche que son concurrent, l’actuel président du parti Bruno Tobback, et donné favori.

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