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Pourquoi sept soldats sur dix quittent l’armée après six mois

En réponse à une question parlementaire, le ministre de la Défense Pieter De Crem admet que de nombreux jeunes quittent l’armée peu après leur engagement.

Sur les 1 091 personnes recrutées en 2008, précise De Crem, seuls 585 étaient encore dans les casernes en 2011. Ce que le ministre ne dit pas, c’est que le taux de rejet est nettement plus élevé si l’on ne prend pas en compte les officiers et sous-officiers. Près de 70% des simples soldats rejoignent en effet la vie civile après six mois à peine. Une cellule « exit » tente de connaître les motivations de ceux qui ne se plaisent pas à l’armée. Selon le ministre, il ressort des interviews que les jeunes militaires déplorent le « manque de confort des infrastructures ».

Les départs de ces derniers mois auraient aussi, ajoute-t-il, des causes médicales. « En fait, la première raison des abandons est l’ennui, indique Patrick Descy, de la CGSP-Défense. Faute d’investissements, l’armée manque de matériel, de véhicules, de cartouches… Des militaires désoeuvrés passent leur temps devant la télé et connaissent des problèmes récurrents d’alcoolisme, de harcèlement, de bizutage.

La deuxième cause invoquée est la difficulté, pour les jeunes, de s’adapter à la sévérité des instructeurs. Ensuite viennent les blessures en opération ou l’apparition de handicaps physiques – perte d’audition, de vision, maux de dos…- qui rendent certains hommes inaptes à la fonction pour laquelle ils ont été engagés. Ils sont alors rejetés de l’armée et non recasés dans d’autres services. » De Crem promet « un éventail de mesures » pour inverser la tendance. Mais le député SP.A David Geerts est sceptique. Il signale que le plan de restructuration de l’armée a des ratés et réclame un débat sur l’avenir de la Défense.

O.R.

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