Bart De Wever © Dieter Telemans

Pour la N-VA, « il est plus difficile de rester grand que de grandir »

L’été a été chaud à la N-VA, avec beaucoup d’initiatives personnelles de membres du parti. À peine la pause estivale terminée, le CD&V descendait en flammes le plan sécurité de la N-VA.

Entre-temps, le président de la N-VA a dû admettre que son parti ne se cramponnerait pas à l’équilibre budgétaire qui lui était autrefois si cher, et aujourd’hui Hendrik Vuye et Veerle Wouters ont été suspendus après leurs déclarations sur la ligne communautaire du parti.

« Ce n’est pas uniquement une question communautaire, mais aussi une question d’autorité », déclare le politologue Carl Devos.  » De Wever avait déjà appelé à garder les discussions en interne, car il y avait déjà eu beaucoup d’irritation à cet égard. »

La N-VA doit-elle laisser tomber le volet communautaire ?

Carl Devos: C’est déjà le cas depuis les élections. À peine 10 à 11% des électeurs trouvent que c’est un thème important. La N-VA est devenue un grand parti, mais rester grand est plus difficile que grandir.

En matière de sécurité et de budget aussi, le parti a du mal. Le CD&V a soumis son propre plan de sécurité, et au sein du gouvernement l’Open VLD est soudain le seul parti encore attaché à l’équilibre budgétaire.

En ce qui concerne le plan de sécurité, la casse n’est pas si grande. Le parti voulait surtout montrer qu’il est différent des autres partis. À cet égard, il a réussi. Le budget, c’est d’autre chose : c’est incontestablement une défaite. Il faut admettre que la machine s’enraye.

À quel point la demande d’une réforme de l’état d’ici 2019 de Vuye et Wouters est-elle réaliste ?

Si c’est ce qu’ils veulent, ce sera avec le PS, et le PS ne sera probablement pas demandeur. Mais en Flandre non plus, ce ne sera pas simple. Ni l’Open VLD, ni le CD&V ne souhaitent une réforme de l’état pour l’instant. Ce sera très difficile.

Il est probable que la N-VA devra faire la même évaluation que lors des élections fédérales précédentes. Soit, elle mise complètement sur le communautaire, mais dans ce cas elle se retrouve probablement dans l’opposition, soit elle part à la recherche de compromis, pour revendiquer le pouvoir du gouvernement. Et alors ce sera la deuxième option. »

La N-VA deviendra-t-elle un parti de pouvoir classique?

Elle l’est déjà depuis un petit temps. Il est vrai que la N-VA ne provient pas d’un pilier de la société, comme les autres grands partis, mais c’est néanmoins un parti classique qui trouve des compromis, entérine des nominations, et qui vote des lois. Cependant, la N-VA est beaucoup plus sensible aux contradictions internes. Au sein du CD&V et de l’Open VLD il y a eu toujours eu plusieurs courants. La N-VA en revanche est née d’un éclatement de la Volksunie et n’avait pas ce problème. Il faut maintenant qu’elle apprenne à le gérer.

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