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Peeters lance la réflexion sur le « travail faisable »

Le ministre de l’Emploi et de l’Economie Kris Peeters a donné mardi le coup d’envoi, au cours d’une table ronde réunissant partenaires sociaux et experts, d’une vaste réflexion sur le concept de « travail faisable » ou « travail sur mesure », dans un contexte d’allongement de la durée des carrières professionnelles.

Si les contours de ce concept de « travail faisable » -traduction du néerlandais « werkbaar werk »- restent flous, il revient à présent aux partenaires sociaux d’en débattre et de formuler des propositions d’ici le mois de novembre qui verra la tenue d’une seconde table ronde sur ce thème.

La table ronde organisée mardi a réuni au Conseil national du travail, à l’initiative de M. Peeters, plusieurs dizaines de participants parmi lesquels représentants des syndicats, d’employeurs et experts. Plusieurs cas concrets de mesures mises en place en entreprise ont été abordés. « Nous avons discuté de la qualité du travail, de la manière de mettre en oeuvre certaines mesures en matière par exemple de prévention ou pour améliorer la situation de travailleurs âgés ou jeunes », a expliqué Kris Peeters, à l’issue de la réunion, soulignant le nombre important de réactions suscitées par ce thème.

Le ministre de l’Emploi a suggéré de travailler sur quatre pistes. Il s’agit tout d’abord de la convention collective de travail (CCT) 104, qui prévoit au sein des entreprises la mise en oeuvre d’un « plan pour l’emploi » des travailleurs âgés de plus de 45 ans. Un instrument « insuffisamment utilisé », selon Kris Peeters.

Une deuxième piste concerne le compte carrière et l’épargne carrière, un concept figurant dans l’accord de gouvernement et qui permettrait aux travailleurs et fonctionnaires d’anticiper sur leurs droits en matière de crédit-temps et d’interruption de carrière. Un troisième axe touche la lutte contre le stress au travail et le burn-out (épuisement professionnel) tandis qu’une dernière piste a trait à l’aménagement du temps de travail dans un souci d’équilibre entre vies professionnelle et privée.

La balle est désormais dans le camp des partenaires sociaux qui vont mener la discussion et dégager des pistes de mesures dans les prochains mois au sein de divers organes comme le Groupe des 10 ou le Conseil national du travail. Kris Peeters a tenu à souligner à plusieurs reprises l’importance des partenaires sociaux alors que d’aucuns ont évoqué l’absence, à la table ronde, de plusieurs leaders syndicaux.

Le ministre a assuré s’être entretenu notamment avec Marc Goblet, secrétaire général de la FGTB, et Marc Leemans, président de la CSC. « Une deuxième table ronde aura lieu en novembre pour voir où nous en sommes », a en outre annoncé M. Peeters, évoquant « un processus très important qui devra donner des résultats dans les prochains mois ». Le ministre a exprimé son souhait de voir le concept de travail faisable « devenir davantage qu’un slogan ».

D’ici là, le ministre de l’Emploi dirigera en septembre une visite de travail aux Pays-Bas, où de nombreuses PME ont déjà pris diverses mesures concrètes touchant à de nouveaux modes d’organisation du travail.

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