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Patrick Janssens : Bart De Wever apporte la zizanie à Anvers

Patrick Janssens s’en est pris vertement à Bart De Wever sur deux chaînes flamandes. Il l’accuse de caricaturer le slogan d’Anvers, « la ville est à tout le monde », et de tenir un discours belliqueux qui ne vise qu’à apporter la zizanie à Anvers.

Bart De Wever s’est fendu samedi d’une sortie aussi remarquée que virulente suite à la manifestation anti-islam de Borgerhout. Pour le président de la N-VA, cette flambée de violence est le signe que le slogan d’Anvers, « La ville est à tout le monde », ne veut plus rien dire. « Quand vous dites que quelque chose est à tout le monde, il ne faut pas s’étonner que cela soit traité sans respect ». Il a conclu en disant qu’en ce qui le concernait « la ville n’était plus à tout le monde, mais seulement à ceux qui ont fait l’effort d’en faire partie ». Pour la N-VA, les débordements de Borgerhout découlent directement d’une politique laxiste de la commune.

Caricature Lors de l’émission Terzake, Janssens a rappelé que le slogan de la ville est vieux de plus de 10 ans. « Si la ville est à tout le monde, cela signifie que tout le monde à la responsabilité d’y apporter sa contribution et que tout le monde y a donc les mêmes chances, mais aussi les mêmes responsabilités. Prétendre que ce slogan signifie que tout le monde peut y faire ce que bon lui semble est bien entendu une caricature. Ce slogan n’est pas venu par hasard, il s’est imposé comme base d’apaisement suite à une période d’intenses dissensions au sein de la ville. Je vous en prie, ne faites pas d’Anvers une ville où règne à nouveau la zizanie ».

Peines Selon le bourgmestre l’intervention de la police à Borgerhout était ferme et adaptée. Les 230 manifestants arrêtés seront sanctionnés avec des amendes pouvant aller jusqu’à 250 euros et quatre ont été inculpés. « Je ne comprends pas comment on peut dire que la police a bien fait son travail, mais pas la ville, alors que les deux sont intimement liés » . Janssens précise qu’il ne peut pas garder des gens enfermés durant des mois sans aucune forme de procès et qu’il ne le souhaite pas non plus. « Je ne voudrais pas être le bourgmestre d’une ville qui agirait de cette façon ». Selon Janssens, cette sortie de son « rival » doit être imputée aux élections communales du mois prochain. « C’est évident que Monsieur De Wever est en campagne depuis des mois ». Il ne comprend pas non plus pourquoi le président de la N-VA s’en prend subitement à la devise de la ville. « Il est depuis 6 ans dans le conseil communal et je ne l’ai jamais entendu dire quelque chose de négatif sur ce sujet. Une ville se gère dans le bien-vivre ensemble et pas en semant la zizanie au sein de ses habitants ».

Un discours belliqueux

La sortie de Bart De Wever a aussi choqué Wouter Van Besien, le président de Groen et bourgmestre du district Borgerhout. « Bart De Wever sait très bien ce qu’il fait, c’est un très bon communicant. En disant que la ville n’est pas à tout le monde, ce qu’il veut dire en réalité c’est qu’il va éjecter une partie de la ville. A mes yeux ce genre de sortie est dans la droite ligne de ce que le Vlaams Belang dit depuis 30 ans. C’est un discours belliqueux qui pousse les gens à se battre entre eux ». Pour Van Besien, les troubles sont dus à un petit groupe d’extrémistes. « Des gens qui seront punis, il n’y a pas la moindre discussion là-dessus ».

(TV)

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