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Mutisme gouvernemental sur les plans de vols pour le sommet de lundi, en pleine grève

Le centre de crise du ministère de l’Intérieur a refusé, tout comme le Premier ministre Elio Di Rupo, de confirmer ou de démentir le choix de l’option d’un recours à la base aérienne de Beauvechain pour accueillir les chefs d’Etat et de gouvernement européens attendus lundi pour le sommet extraordinaire convoqué en pleine grève générale en Belgique, alors que la RTBF a évoqué la possibilité de faire appel à des hélicoptères militaires pour le transport des délégations – du jamais vu en Belgique.

« Je ne peux ni confirmer ni démentir », a affirmé le directeur général du centre de crise du Service public fédéral (SPF) Intérieur, Jaak Raes, à l’agence BELGA, en se refusant de révéler – notamment pour ne pas permettre aux grévistes de bloquer les délégations étrangères – les options existantes pour permettre aux dirigeants des 27 de rejoindre le lieu du sommet, le bâtiment du Juste Lipse, situé Rond Point Schuman, dans le quartier européen de Bruxelles.

Le Premier ministre, a abondé dans le même sens en assurant ne « pas être autorisé » (sic) à fournir des informations sur le sujet – notamment en raison de l’opposition des syndicats, qui voient dans l’utilisation de la base de Beauvechain une « provocation » du gouvernement, lequel « contournerait et bafouerait le droit de grève », selon eux.

Interrogé sur ces critiques, M. Di Rupo a réfuté vendredi que le recours éventuel à la base de Beauvechain revienne à « casser » le mouvement de grève lancé par les syndicats. « Pas du tout! Chacun prend ses responsabilités », a-t-il lancé.

Pour éviter tous ces tracas, une partie des chefs d’Etat et de gouvernement européens pourraient, selon certaines informations, déjà rejoindre Bruxelles dès dimanche soir. Car, en cas de blocage total de l’aéroport de Bruxelles-National lundi, l’une de ces possibilités est, en dépit des difficultés logistiques, de faire atterrir les avions des dirigeants sur la base de Beauvechain, située en Brabant wallon, à une trentaine de kilomètres de Bruxelles.

Selon la RTBF-télévision, le gouvernement aurait même demandé à l’armée de mettre des hélicoptères – notamment les vénérables Sea King basés à Coxyde et habituellement affectés à des missions de recherche et de sauvetage en mer – à disposition pour acheminer lundi les délégations vers certains lieux à Bruxelles, comme la caserne de la police fédérale à Etterbeek.

La Belgique organise depuis 2002 tous les sommets européens-un « cadeau » de l’ancien président français Jacques Chirac au Premier ministre belge de l’époque, Guy Verhofstadt, lors du sommet de Nice, en décembre 2000 – et tient visiblement à assumer cette obligation quoiqu’il arrive, a expliqué un spécialiste du dossier.

Cette fois, c’est le président du Conseil européen – et ancien Premier ministre belge – Herman Van Rompuy, qui a convoqué le sommet devant notamment adopter un projet de nouveau traité européen visant à renforcer la discipline budgétaire commune.

La Belgique tient à permettre la tenue de ce sommet, qu’elle considère comme une obligation, en dépit de l’appel à une grève générale lancé par les trois fédérations syndicales – la première du genre depuis 1993 -, a expliqué un spécialiste à l’agence BELGA. Le gouvernement a ainsi étudié, en coopération avec le centre de crise, toute une série de scénarios, dont les plus radicaux prévoient de faire atterrir les avions des chefs d’Etat et de gouvernement des 27 – s’ils n’arrivent que lundi – à Beauvechain ou à Florennes et d’amener ensuite les dirigeants des 27 à Bruxelles.

Devant débuter lundi en milieu d’après-midi, le sommet a de fortes chances de se prolonger en soirée, voire une partie de la nuit, ce qui permettrait alors aux dirigeants européens de reprendre sans encombre leur avion mardi matin, lorsque la grève générale sera finie.

LeVif.be, avec Belga.

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