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Molenbeek: « couvre-feu » pour le quartier Beekkant

La bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean Françoise Schepmans a décidé d’interdire les rassemblements de plus de 3 personnes entre 21H00 et 05H00 du matin, d’ici le printemps pour une durée de 3 mois, dans le quartier Beekkant.

A la suite d’une réunion mardi matin avec la police, les services de prévention, la Stib et le Logement molenbeekois, la bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean Françoise Schepmans a décidé de prendre une ordonnance de police pour interdire les rassemblements de plus de 3 personnes entre 21H00 et 05H00 du matin, d’ici le printemps pour une durée de 3 mois, dans le quartier Beekkant, selon une information publiée mercredi par le quotidien La Dernière Heure (DH) et confirmée par la bourgmestre.

La police vise à lutter contre les nuisances – deals, agressions verbales et physiques – qui ont atteint un niveau trop élevé pour les riverains autour de la station de métro Beekkant. Le périmètre ciblé est délimité par le boulevard Machtens, la rue Dubois-Thorn, la rue d’Osseghem et la place du Chant d’Alouette. Le Logement molenbeekois va renforcer l’éclairage, installer des caméras de surveillance et engager des agents notamment pour la propreté. La présence des gardiens de la paix sera aussi renforcée.

« C’est un instrument complémentaire qui viendra s’ajouter à toutes les mesures prises ces dernières semaines par le service de prévention de la commune », explique le chef de corps de la zone de police locale Johan De Decker. « Une vingtaine de jeunes sont prêts à participer à ces activités : des activités sportives, des cours d’alphabétisation, des tentatives d’insertion vers une profession, etc. Un noyau dur est récalcitrant et pose de réels problèmes. Ces jeunes s’adonnent à un trafic de stupéfiants, sonnent chez les habitants pendant la nuit, mettent le feu aux poubelles, résident dans les entrées d’immeuble, etc. »

Une première ordonnance avait été prise pour lutter contre le deal autour de la station Ribaucourt du 21 novembre jusqu’à la fin du mois de février. Au 6 février, 20 sanctions administratives communales avaient déjà été délivrées pour rassemblement en rue. La police a également dressé 32 procès-verbaux (PV) pour 38 délits dans l’espace public, dont 7 concernaient la vente de drogues, 5 des délits contre l’autorité publique et 5 des vols dans véhicule. Dans les transports en communs, 19 PV ont été rédigés pour 21 faits, principalement des problèmes de deal, de séjour illégal et de port d’armes. Quartier Ribaucourt, des ordonnances contre la consommation d’alcool en rue ont par ailleurs été prises ces trois dernières années pendant l’été.

« Ces ordonnances permettent de répondre à une demande de la population, qui dit en avoir assez quand il y a trop de problèmes », commente Johan De Becker. « Elles permettent de remettre un peu d’ordre. Mais sans mesure d’accompagnement des jeunes et de suivi des toxicomanes, la situation va se reproduire ou se déplacer. La question d’encore sanctionner la consommation de drogues douces doit aussi être abordée au niveau national ». La bourgmestre insiste sur le caractère ponctuel de ces ordonnances qui visent à disperser les auteurs des nuisances : « Ce n’est pas au niveau communal qu’on va résoudre la problématique des drogues, mais ma responsabilité est de ramener l’ordre public dans les quartiers, ce que je fais avec ces ordonnances temporaires. Mon ambition n’est absolument pas d’étendre dans le temps ce type de mesures ».

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