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Marcourt veut réformer la formation initiale des enseignants

Le ministre de l’Enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Jean-Claude Marcourt (PS), veut réformer la formation initiale des enseignants. Son projet, qui devrait être soumis jeudi prochain à ses collègues de l’exécutif pour approbation, prévoit notamment de former tous les enseignants en cinq ans au lieu de trois, peut-on lire lundi dans Le Soir.

Inscrit dans l’accord de gouvernement Olivier, cet allongement de trois à cinq ans de la formation initiale des instituteurs et régents vise à mieux les outiller face aux exigences d’un métier en mutation.

Il entraînera aussi une revalorisation de la fonction d’enseignant, dans son contenu mais aussi sa rémunération barémique, alors que l’école est confrontée à une pénurie de vocations et des départs précoces de jeunes enseignants.

Une évaluation, finalisée en février dernier par les Facultés universitaire Saint-Louis à la demande du gouvernement, avait conclu à la nécessité de cet allongement, dont le principe recueille les faveurs du terrain.

La note du ministre Marcourt (PS) prévoit un même cursus pour les futurs enseignants du maternel à la fin du secondaire, avec une année commune avant de se spécialiser dans une tranche d’âge. Les écoles normales et les départements pédagogiques des universités seraient appelés à collaborer, détaille Le Soir.

Pour les instituteurs et régents, actuellement rémunérés à un barème inférieur à celui de leurs collègues enseignants du secondaire supérieur, pourraient accéder au barème des seconds moyennant une formation complémentaire.

Avant d’entamer leur formation, les futurs enseignants seraient soumis à un test de français obligatoire, mais non sélectif, qui impliquerait au pire un plan de remédiation.

Dans sa note, M. Marcourt propose qu’un groupe d’experts analyse le schéma proposé et que les « atouts et limites du scénario élaboré » soient discutés avec les acteurs concernés.

Le coût est estimé à quelque 500 millions d’euros sur 20 ans, partiellement compensé par la réduction espérée du taux d’échec et l’impact d’un meilleur enseignement sur le Produit intérieur brut (PIB).

Les premiers éléments de la réforme pourraient être opérationnels en 2013, mais la vitesse de croisière ne serait atteinte qu’en 2015-2016, a précisé Jean-Claude Marcourt (PS) sur la RTBF.

Sa collègue de l’Enseignement obligatoire, Marie-Dominique Simonet (cdH), avait axé une partie de son message de la rentrée scolaire 2012 sur cet allongement de la formation initiale. Elle avait notamment évoqué une année de propédeutique et une dernière année centrée sur l’insertion dans le métier, avec des stages rémunérés.

Au cabinet de la ministre, on disait lundi vouloir se donner le temps d’analyser plus en profondeur la note que déposera le ministre Marcourt. Le syndicat socialiste (CGSP-Enseignement) accorde un « satisfecit » au projet Marcourt, qu’il réclame depuis 2009. Son président, Pascal Chardome, souligne les problèmes actuels de formations trop denses et du manque de préparation des enseignants, qui conduisent à des échecs et des renoncements.

« Le master pour tous est de nature à attirer des candidats, comme on l’a vu en Finlande », a-t-il fait observer. Outre la progression barémique, Pascal Chardome se réjouit aussi des possibilités d’évolution de carrière. Il souligne l’intérêt de dépasser les clivages actuels en envisageant par exemple des tranches d’âge de 2,5 ans à 8,5 ans, puis à 14 ans et à 18 ans, et dit attendre beaucoup de la concertation avec les hautes écoles.

La CSC-Enseignement (chrétien) se réjouit qu’une suite soit enfin donnée à l’évaluation qui avait été finalisée l’hiver dernier, mais elle met en garde contre une focalisation simplificatrice sur l’allongement à cinq ans.

« Nous insistons sur une formation professionnalisant, sur base volontaire et progressive. Cela peut se faire aussi via une capitalisation d’unités de crédits, des formations décalées, ou en alternance.

L’allongement à cinq ans ne serait ainsi qu’une modalité parmi diverses possibilités », a commenté Eugène Ernst (CSC-Enseignement). A ses yeux, la note de M. Marcourt n’est pas nécessairement contraire à cette vision. La CSC y apprécie notamment l’ambition de définir des profils de formation et l’accent mis sur la formation des formateurs, ainsi que sur le maintien des diverses structures (école normale, promotion sociale, universités).

Levif.be avec Belga

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