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Livres à l’école: pas de censure mais des balises

La circulaire sur le choix des lectures dans l’enseignement secondaire ne constitue pas une censure mais entend rappeler aux enseignants les bonnes pratiques en la matière, sur base des conclusions du groupe de travail qui s’est penché sur la question, a assuré lundi la ministre de l’Enseignement obligatoire Marie-Dominique Simonet, devant le parlement de la Communauté française.

Elle répondait ainsi à des questions de Françoise Fassiaux-Looten (PS) et Veronica Cremasco (Ecolo), qui s’interrogeaient sur la pertinence de la circulaire récemment envoyée aux écoles et invitant les enseignants du secondaire à éviter les contenus choquants, inutilement « osés », des livres qu’ils utilisent dans leurs cours.

La ministre a rappelé que le débat a été soulevé lors de la législature précédente, lorsque le Délégué général aux droits de l’enfant a été saisi par des parents se disant indignés des lectures imposées en classe par les professeurs. Ils considéraient certaines pages comme trop violentes ou choquantes sur le plan sexuel.

C’est à la suite de ces plaintes qu’un groupe de travail a été créé, rassemblant enseignants, inspection et parents et c’est sur la base de ses travaux que la circulaire a été rédigée, a assuré Mme Simonet. Selon elle, le texte respecte l’autonomie des enseignants, en posant certaines balises leur permettant de bien se situer dans leur environnement.

La circulaire précise notamment que « sans toutefois faire preuve d’une pudibonderie excessive, il convient évidemment d’éviter des livres qui centrent de manière gratuite leur contenu sur l’érotisme et la pornographie ». Le professeur est invité à se livrer à une lecture attentive des écrits qu’il propose, à expliquer aux élèves les raisons de son choix et à discuter régulièrement de ce dernier avec les différents partenaires et acteurs de l’établissement.

Interrogée en marge des travaux du parlement, la chef de groupe MR Françoise Bertieaux s’est montrée perplexe, face à l’imitative ministérielle. Si l’on a affaire à des cas isolés de choix contestables de lecture, cela doit se régler entre professeurs, direction d’écoles et éventuellement inspection mais pas par la sphère politique, estime-t-elle.

Elle s’interroge aussi sur la pertinence de critiques adressées à des livres utilisés dans l’enseignement depuis plusieurs années, alors même que les jeunes concernés peuvent voir des choses sans doute tout aussi critiquables sur les sites internet.

Le Vif.be, avec Belga

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