Jan Jambon © ISOPIX

Les agents de la protection civile dénoncent la réforme « inhumaine » du ministre Jambon

Une centaine d’agents de la protection civile ont accompagné jeudi leurs représentants syndicaux au SPF Intérieur, où un comité intermédiaire était à l’ordre du jour. Les discussions se sont rapidement tendues et la direction générale a quitté la salle après avoir essuyé le refus du personnel d’aborder la question du temps de travail. Pour le front commun, la réforme du ministre Jambon est « inhumaine ». « Les agents n’ont plus rien à perdre », avertissent les syndicats.

La réforme de la protection civile du ministre de l’Intérieur prévoit notamment une réduction du nombre de casernes ainsi qu’une rationalisation du service dont les conséquences sont jugées très inquiétantes par les syndicats.

Jeudi, lors du comité intermédiaire, la direction a voulu aborder la question du temps de travail, rapporte Jean-Paul Filbiche, porte-parole du front commun. « Or, la réglementation ne nous y autorise pas, c’est une matière qui doit être discutée dans chaque caserne. Nous avons donc refusé et la direction a quitté la salle. Nous attendons le cabinet du ministre, mais cela devrait se limiter à la signature d’un protocole de désaccord. »

La réforme prévoit la suppression de quatre casernes, seules celles de Brasschaat et Crisnée étant conservées. « Au final, 42% du personnel de base en Wallonie ne travaillera plus pour la sécurité des citoyens », s’insurgent les syndicats. Ceux-ci rejettent le choix des implantations maintenues, qu’ils jugent trop excentrées géographiquement. Ce choix fait d’ailleurs l’objet de recours au Conseil d’Etat, signalent-ils.

Le front commun déplore également une absence de négociation. « Ils ont un plan et foncent tête baissée, sans offrir la moindre contrepartie et en niant l’expérience du personnel. Il y a un mépris total pour des agents qui sont au service de la population sept jours sur sept – bien qu’ils soient considérés comme du personnel administratif – et qui pourraient être dégradés après 30 ans de carrière. »

Les syndicats voient dans cette réforme une véritable volonté politique de régionalisation des services de secours. « On se demande si l’on n’est pas un laboratoire pour s’attaquer ensuite au statut fédéral. Avec un ministre N-VA à l’Intérieur, il ne faut pas s’attendre à autre chose. On fait tout pour transférer des charges aux communes. Après nous, ce sera au tour de la police fédérale », supposent-ils.

Le personnel ne « va pas se laisser faire, et les actions vont aller crescendo », promet le front commun. « Ca peut aller jusqu’à des mouvements de grève ou de non-remplacement d’agents, par exemple dans les prisons, même si la grève n’est pas dans notre ADN. On a toujours rempli nos missions, mais la réforme est inhumaine et le personnel n’a plus rien à perdre. »

Contenu partenaire