Laurent Ledoux, président du SPF Mobilité. © BELGA/Kristof Van Accom

Ledoux démissionne: Galant a des attitudes « dignes de la Gestapo »

Laurent Ledoux, le président du SPF Mobilité, a envoyé sa lettre de démission à sa ministre de tutelle Jacqueline Galant, rapporte L’Echo jeudi. Le haut fonctionnaire estime que lui et la ministre ne partagent pas « la même conception de l’intérêt général » et se trouve dès lors dans l’incapacité de collaborer avec elle et son cabinet. Il est venu s’expliquer jeudi matin sur Bel RTL.

« Je fais ce qu’elle aurait dû faire depuis longtemps: prendre ses responsabilités et faire un pas de côté », a-t-il commenté jeudi matin dans L’Invité de 7h50. Laurent Ledoux affirme que la ministre de la Mobilité « ne comprend pas les enjeux et met son administration systématiquement à l’écart, elle l’affaiblit ».

Dans sa lettre de démission, M. Ledoux égratigne Mme Galant, qu’il accuse d’avoir des attitudes « dignes de la Gestapo ». « Elle manque de respect au personnel, et, lors de réunions, exigeait ‘des noms’, c’est-à-dire qu’on dénonce des gens », a-t-il expliqué.

Le patron du SPF Mobilité affirme avoir alerté « dès 2014 » la ministre sur les manquements en personnel et en organisation à l’aéroport, des manquements qu’ont également souligné des rapports confidentiels de la Commission européenne. L’administration et la ministre avaient connaissance de ces rapports, a-t-il précisé. M. Ledoux se refuse cependant à faire porter à la ministre la responsabilité de l’attentat à Brussels Airport, la responsabilité de la sécurité à l’aéroport étant par exemple partagée avec le ministre de l’Intérieur Jan Jambon.

Laurent Ledoux nie être animé par un esprit de vengeance. « Le dossier Cliffort Chance (où le cabinet de la ministre avait fait appel à un cabinet d’avocats sans passer par un appel d’offres, ndlr) et celui de l’aéroport ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres, je pourrais vous faire une liste de dossiers qui dysfonctionnent, mais on n’aurait pas le temps », a-t-il poursuivi. « Il est avéré qu’elle ne maîtrise pas ses dossiers, et, à part des grands coups de gueule, elle ne décide pas beaucoup. »

Il fustige également le pouvoir que celle-ci accorde à Belgocontrol, « un Etat dans l’Etat qui fait tout ce qu’il veut avec le soutien de la ministre ». La grève de certains contrôleurs aériens « est peut-être le fruit d’une gestion problématique chez Belgocontrol ». « Nous constatons de notre côté qu’il y a une grande volonté de non-coopération de la part du responsable de Belgocontrol, en terme de fourniture de données, d’informations, qu’elles soient financières ou de nuisances environnementales », souligne Laurent Ledoux. « C’est une opacité totale. C’est tout à fait inacceptable, voire illégal. »

>> Galant a refusé plusieurs fois de renforcer la sûreté des aéroports à la veille des attentats

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