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Le secteur du divertissement se porte mal

Le secteur du divertissement perd de la vitesse. En 2010, le secteur a enregistré une perte de revenus de 40 millions d’euros. La faute à l’évolution du marché digital et l’offre illégale de téléchargement.

Les résultats communiqués par la Belgian Entertainment Association (BEA) concernant l’évolution de la consommation de produits de divertissement sont quelque peu alarmants.


Si c’est tout le secteur qui se trouve sur la pente descendante, la musique et les films sont les deux branches du divertissement qui se portent le plus mal : le secteur musical accuse une perte de 9,3 millions d’euros rien que pour l’année 2010.Quand à l’industrie du film, même si les ventes de Blu-Ray ont augmenté de 66,7%, le nombre de DVD achetés ne cesse de diminuer (moins 2 millions en 2010), engendrant une perte de revenus de 23 millions d’euros.
Le secteur qui a le moins à souffrir de la tendance est celui des jeux vidéo. Grâce à des titres phares tels que Fifa, Super Mario Bros ou Call of Duty ainsi que la sortie de nouvelles consoles, le secteur n’a perdu « que » 6,5 millions d’euros.


Olivier Maeterlinck, directeur de BEA explique: « Cette évolution est due à un marché en pleine mutation auquel l’industrie du divertissement doit s’adapter, mais également à une offre illégale de téléchargement très, voire trop facile d’accès ».


Afin de protéger ce secteur et les emplois qu’il offre, BEA propose diverses solutions ; la première étant une meilleure législation concernant l’offre illégale de téléchargement : « En Belgique, une législation existe, mais elle n’est pas appliquée. Les fournisseurs d’accès internet (FAI) qui hébergent des sites d’offre illégale doivent envoyer une notification au Parquet. Ensuite, le Parquet doit intervenir, transmettre aux FAI les mesures à prendre, mais rien n’est fait, et les choses n’avancent pas. Des milliers de notifications envoyées sont classées sans suite, ou perdues dans la nature ».


C’est donc un réel problème de communication et d’organisation qui empêche toute avancée, déplore la BEA.


Comment inverser la tendance ? « En développant et en recréant le marché. Le téléchargement illégal n’est pas la cause, il n’est que la conséquence. Le véritable problème est l’offre illégale. En améliorant le marché digital légal, on pourrait peut-être inverser la tendance » nous explique le directeur de BEA.


Encore faut-il habituer une génération qui n’a jamais eu l’habitude de payer pour se divertir à changer ses habitudes. « Il faut pouvoir amener la génération actuelle à payer et à consommer de façon légale ». Voilà ce qui prendra sûrement le plus de temps.

Hélène Lepers

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