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La N-VA veut être associée à l’élaboration du programme de stabilité

La N-VA a dénoncé la volonté du gouvernement en affaires courantes de déposer d’ici la fin du mois le programme de stabilité pluriannuel demandé par l’Europe sans concertation ni débat avec le parlement fédéral et les entités fédérées.

« Ce plan de réformes réclamé par l’Europe est plus que nécessaire, mais nous ne voulons pas que son adoption se fasse sans l’appui du parlement », a martelé Jan Jambon, chef de groupe de la N-VA à la Chambre, lors d’une conférence de presse.

« Pour l’action militaire en Libye, le gouvernement était venu devant le parlement. Pourquoi ne pas le faire avec ce plan de réformes qui est pourtant très important? « , a-t-il glissé.

Dans cette optique, le parti indépendantiste flamand a déposé une série de propositions qu’il voudrait discuter avec le gouvernement en affaires courantes.

S’appuyant sur les récents chiffres du Conseil supérieur des finances, la N-VA juge que le retour à l’équilibre prévu d’ici 2015 pour les finances publiques belges sera en réalité assuré « à 80% par la Flandre ». « Le meilleur élève de la classe sera ainsi puni pour les efforts qu’il a réalisés dans le passé », a dénoncé M. Jambon.

Selon la N-VA, le programme de stabilité concocté par le gouvernement fédéral impose en effet à la Flandre de dégager un surplus budget de 2,5 milliards d’euros d’ici 2015 « alors que les autres pourront continuer à être en déficit », selon le chef de groupe à la Chambre.

« Mais la Flandre a besoin de cet argent pour pouvoir mener (ses) politiques. Notre position est de dire que chaque Région devrait avoir un budget en équilibre d’ici 2015 », a ajouté M. Jambon, qui presse le gouvernement à tout faire pour réduire rapidement la dette publique, aujourd’hui proche des 100% du PNB.

Selon la N-VA, l’adoption de ce programme de stabilité prévu aura des conséquences très importantes pour la Flandre. « Or, ces décisions seront prises par seulement 30 (les élus Open-VLD et CD&V, ndlr) des 88 députés flamands à la Chambre. Cela crée un problème démocratique », a soulevé de son côté Siegfried Bracke, député N-VA.

Le parti réclame dès lors l’ouverture d’un dialogue avec le gouvernement sur le plan de stabilité. « La N-VA veut discuter du budget 2011 et du plan pluriannuel. Nous voulons prendre nos responsabilités », a ainsi insisté M. Jambon.

Interrogé par la presse pour savoir si le parti pourrait cesser les négociations institutionnelles si son appel au dialogue ne devait pas être entendu, la N-VA s’est toutefois refusée mercredi à toute menace explicite. « Nous verrons comment le gouvernement et le parlement vont à présent réagir », a répondu Jan Jambon.

Le gouvernement restreint se penche ce mercredi sur les différents programmes de réformes qui doivent être remis d’ici la fin de ce mois d’avril auprès de la Commission européenne.

Interrogé ce matin en radio, le premier ministre démissionnaire Yves Leterme (CD&V) a réfuté vouloir mettre la N-VA de côté dans ces débats. « S’il y a de bonnes propositions, je les accepte volontiers », a-t-il indiqué à la VRT-radio.

Le vif.be, avec Belga

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