Bart De Wever © BELGA

« La N-VA creuse sa tombe »

Le Vif

L’interview accordée par Bart De Wever (N-VA) au quotidien l’Echo continue à faire des vagues en Flandre. Au grand dam des flamingants, il semble en effet que pour la N-VA une prochaine réforme de l’état ne soit plus une condition absolue pour entrer au gouvernement fédéral.

« On est encore plus convaincu qu’auparavant que jamais, nous ne gouvernerons avec le Parti socialiste. Ce serait une marche arrière de 25 ans pour ce pays et c’est hors de question. Donc, si l’électeur le permet, nous continuerons sans le PS, et si l’électeur exige qu’on discute avec le PS, nous présenterons notre programme communautaire. C’est assez simple comme équation », a déclaré Bart De Wever au quotidien l’Echo.

À en croire le quotidien De Morgen, beaucoup d’observateurs à l’intérieur et à l’extérieur du parti en déduisent que la N-VA souhaite intégrer un gouvernement Michel II en 2019, et qu’elle serait prête à renoncer une nouvelle fois au volet communautaire. Étant donné que la N-VA, le MR, l’Open VLD et le CD&V n’ont pas de majorité des deux tiers pour une réforme de l’état, les exigences communautaires seront remises au réfrigérateur pendant cinq ans.

Interrogé par De Morgen, le quartier général de la N-VA affirme que toutes les possibilités restent ouvertes et qu’il ne sait pas ce que réserve l’avenir. Or, si la N-VA renonce effectivement à une réforme de l’état en 2019, cette décision vient contrecarrer son projet baptisé Objectief V (confié aux parlementaires Hendrik Vuye et Veerle Wouters) qui doit préparer l’émancipation flamande.

On ne peut être vierge et enceinte à la fois

Les propos de De Wever déclenchent la colère du Mouvement flamand qui avait placé beaucoup d’espoir dans la N-VA. « On peut participer une fois à un gouvernement pour se faire connaître comme parti au pouvoir. Mais deux fois ? Alors, on n’est plus un parti nationaliste flamand. On ne peut être vierge et enceinte à la fois », s’indigne Pieter Bauwens du site nationaliste flamand Doorbraak.be.

Bart De Valck, le président du Vlaamse Volksbeweging (VVB), partage cet avis. « C’est une occasion historique manquée. Le parti fait tout pour insuffler un nouvel élan à l’état belge. Il tombe dans les maladies des autres partis. Il creuse sa propre tombe. La N-VA a-t-elle peur de son ombre ? Est-elle schizophrène ? Son premier statut (NDLR : l’indépendance flamande) est avalé par le pouvoir », déclare-t-il au Morgen. (CB)

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