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La grève dans les prisons se poursuivra très certainement

« Les propositions des autorités ne répondent pas aux besoins actuels du personnel des prisons et aux problèmes de sécurité », a indiqué mercredi après-midi à l’agence Belga Laurence Clamar, secrétaire permanente Justice à la CSC Services publics. Celle-ci n’imagine pas que le travail puisse redémarrer prochainement.

« Je ne remettrai pas d’avis sur les nouvelles propositions du ministre. Ce sera à la base de décider (de la suite à donner au mouvement de grève) », a quant à lui déclaré Michel Jacobs, secrétaire fédéral CGSP AMiO.

Le personnel des prisons bruxelloises et wallonnes proteste depuis huit jours contre la rationalisation qui vise le secteur. Après une réunion infructueuse lundi, une autre réunion se tenait mercredi matin au cabinet du ministre de la Justice en présence des organisations syndicales et de l’administration pénitentiaire. Un nouveau protocole d’accord devait être rédigé.

« Les autorités n’ont pas changé leur fusil d’épaule », a réagi Laurence Clamar pour la CSC Services publics. « Les gens ne se retrouvent pas dans les propositions, souvent floues, faites par le ministre. Je suis quasi sûre que le mouvement de grève se poursuivra. »

Le secrétaire fédéral de la CGSP AMiO préfère quant à lui ne pas se prononcer. « Les propositions vont être répercutées aux affiliés et ce sera à eux de décider (de la suite à donner au mouvement de grève) », a-t-il déclaré.

La décision de poursuivre ou non la grève n’est pas attendue avant mercredi soir voire jeudi matin.

Koen Geens espère la fin de la grève d’ici vendredi

Le ministre de la Justice Koen Geens s’est réjoui du fait que les négociations avec les représentants syndicaux du personnel pénitentiaire soient sur la bonne voie et espère que le mouvement prendra fin d’ici vendredi, bien que ce ne soit pas évident étant donné que « l’initiative de la grève n’émane pas des syndicats mais de la base ».

Le ministre de la Justice a soumis une proposition aux représentants syndicaux du personnel pénitentiaire, lors d’une réunion qui s’est tenue mercredi à son cabinet. Celle-ci inclut notamment 350 engagements, un gel des économies à 6% jusque fin 2016, un remplacement systématique des départs et une prime de flexibilité un peu plus importante pour tous les membres du personnel.

A l’issue de la rencontre, les syndicats flamands ont estimé que des avancées avaient été enregistrées. Côté francophone par contre, le personnel des prisons bruxelloises et wallonnes proteste toujours contre la rationalisation qui vise le secteur.

Le ministre de la Justice a indiqué qu’une autre manière de travailler – une rationalisation du travail pénitentiaire – serait nécessaire pour améliorer la situation dans les prisons.

Il s’est par ailleurs dit frappé par les condamnations dont fait encore l’objet l’État belge en raison de la situation dans ses prisons et promet de procéder aux adaptations nécessaires.

Par ailleurs, la question de l’instauration d’un service minimum constitue toujours la pierre d’achoppement entre les autorités et les syndicats, qui négocient sur ce point depuis huit mois. Lundi, des discussions seront notamment menées à ce sujet en présence du médiateur social, a encore indiqué Koen Geens.

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