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« L’Open VLD a un message flamand extrêmement dur emballé dans un pseudo fédéralisme unioniste »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Le politologue Nicolas Bouteca (Université de Gand) estime que l’Open VLD ne diffère pas de la N-VA en prônant un fédéralisme basé sur le principe de majorité qui démantèlerait les mécanismes destinés à protéger les francophones contre la majorité flamande numérique.

Selon Bouteca, l’Open VLD fait de son mieux pour se distinguer des nationalistes flamands tout en disant essentiellement la même chose. Ce week-end, le parti présentera sa « déclaration d’avenir » qui opte pour un fédéralisme de coopération entre les régions dans le respect de la diversité de celles-ci.

Si ce point de vue s’oppose effectivement à la N-VA qui aspire au confédéralisme, Nicolas Bouteca estime que « l’étape suivante de la logique des libéraux flamands fait fondre la distinction avec les nationalistes de la N-VA comme neige au soleil puisque l’Open VLD aspire à un fédéralisme basé sur le principe de majorité (résolution 84) qui démantèlerait les mécanismes destinés à protéger les francophones contre la majorité flamande numérique. Cette exigence aligne le point de vue libéral communautaire sur les souhaits de la N-VA ».

Ce démantèlement signifierait la fin de la « constitution de verrouillage » (grendelgrondwet) instaurée en 1970 pour empêcher les néerlandophones de prendre des mesures contestées par les francophones. Le politologue de l’Université de Gand souligne le caractère étonnant du souhait de l’Open VLD de révoquer cette « constitution de verrouillage ». D’après lui, cette mesure exige une réforme de l’état poussée entraînant de longues négociations à laquelle le parti déclare s’opposer et, plus fondamentalement, « signifierait la fin de la Belgique fédérale que le parti prétend défendre ».

« L’Open VLD peut donc difficilement être considéré comme une alternative au ‘séparatisme édulcorée’ de la N-VA. Au contraire, c’est un message flamand extrêmement dur emballé dans un pseudo fédéralisme unioniste » conclut-il.

Le parlementaire et bourgmestre de Malines Bart Somers (Open VLD) conteste la vision de Bouteca : « Nous nous focalisons bel et bien sur la réforme économique et ne souhaitons pas de septième réforme de l’état à court terme ». Il ajoute cependant qu’une révision de la « constitution de verrouillage » pourrait avoir lieu dans un avenir plus lointain : « il faut y réfléchir à long terme ». Selon lui, les francophones n’ont rien à craindre : « Nous ne souhaitons pas éliminer toutes les protections pour les francophones. Nous embrassons le fédéralisme ».

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