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« L’électeur indécis fait le succès de la N-VA »

Bien que les adeptes des partis traditionnels soient plus fidèles que ce qu’on pourrait croire, ceux-ci n’arrivent pas à devenir les plus grands partis. La N-VA réussit grâce aux électeurs indécis : les 40 pour cent qui décident au dernier moment pour qui ils vont voter.

Même si le « cloisonnement » a été rompu depuis longtemps, les partis traditionnels peuvent compter sur un public d’électeurs fidèles. Pourtant, ceux-ci ne leur suffisent pas, car la N-VA s’empare de trop d’électeurs indécis. C’est la conclusion que tirent les chercheurs de la KuLeuven Koen Abts, Marc Swyngedouw et Jaak Billiet, dans une étude rapportée par le quotidien De Morgen et publiée sur België#2014.

L’affiliation à un syndicat ou à une mutuelle (généralement colorée politiquement), la confiance accordée au parti et le groupe social dans lequel vous êtes né : tous ces facteurs jouent un rôle important et même parfois décisif lors du choix électoral. Selon Abts, Swyngedouw et Billiet, 24 pour cent des membres de la mutuelle chrétienne votent pour le CD&V, 30 pour cent des membres du syndicat socialiste votent pour le sp.a et même 40 pour cent des membres du syndicat bleu ACLVB optent pour l’Open VLD.

Parmi ces trois partis traditionnels, 20 pour cent des électeurs disent voter pour un parti par habitude. L’autre facteur déterminant est le groupe social auquel vous appartenez. Si vous êtes indépendant ou que vos parents le sont, vous votez probablement bleu. Ceux qui se rendent encore à l’église voteront CD&V et les ouvriers restent adeptes du sp.a.

La N-VA convainc l’électeur indécis

Enfoncer des portes ouvertes? C’est moins le cas qu’il n’y paraît à première vue. Ces facteurs se révèlent en effet plus importants que ce qu’on pourrait croire. La N-VA est le seul parti à provoquer un changement de tendance. Selon De Morgen, le parti atteint tous les publics et obtient un grand nombre de voix dans toutes les catégories de la population, surtout auprès de l’électeur indécis qui ne décide que tard pour qui il votera. Lors des élections fédérales de 2010, 40 pour cent des électeurs n’ont décidé que les derniers jours à qui ils allaient donner leur voix.

L’électeur indécis ne fait pas n’importe quoi

Cependant, ceux qui pensent que cet électeur indécis fait n’importe quoi se trompent. Cet électeur adhère à une vision idéologique. Ainsi, la N-VA vise consciemment l’électeur de droite en montrant un profil plus flamand que le CD&V et éthiquement moins progressif que l’Open VLD.

Par contre, l’électeur indécis se laisse plus guider par le « leadership politique ». Ce n’est pas un hasard si 26 pour cent des électeurs de la N-VA invoquent cette raison pour voter pour le parti de Bart De Wever. Pour les autres partis, ce motif est négligeable.
Pour eux, l’habitude ou la socialisation (CD&V et Open VLD: 23 pour cent), l’identification à un parti (pour 18 pour cent des électeurs du sp.a) et les positions du parti (pour 27 pour cent des électeurs verts, c’est la question de l’environnement et pour 32 pour cent de l’électorat du Vlaams Belang, le thème des immigrés joue le plus grand rôle) sont décisives.

La N-VA réussit grâce à ses propres thèmes

Cependant, les électeurs de la N-VA n’invoquent pas Bart De Wever comme raison principale pour se convertir au nationalisme flamand, mais le « changement politique ». La question flamande se trouve en troisième position, après le leader du parti. Selon les chercheurs cités par De Morgen, la N-VA réussit grâce aux thèmes qu’elle avance elle-même.

Le journal conclut que la N-VA crée une niche garantissant un succès plus durable que celui d’attrape-voix. La chute de phénix tels que Yves Leterme (CD&V) et Steve Stevaert (sp.a) en apporte la preuve.

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