La cigarette est responsable de 6 millions de décès par an. L'abus d'alcool de plus de 3 millions. © iStock

L’alcool et le tabac sont les drogues les plus meurtrières

Stagiaire Le Vif

La semaine dernière, l’Organisation des Nations-Unies a tenu sa session extraordinaire consacrée aux drogues. Outre le constat de l’inefficacité de la répression, la dangerosité des drogues était également au centre des débats.

Dans ce cadre, retrouvez l’interview d’Antoine Boucher, formateur, consultant et responsable communication chez Infor-Drogues.

Comme nous l’apprend un article du journal Le Monde, ce sont bien les drogues légales qui tuent le plus, en France, mais en Belgique également.

Les chiffres sont clairs, et éloquents. Le tabagisme est par exemple la deuxième cause de mortalité dans le monde, avec environ 6 millions de décès par an. En France, il est responsable de 78.000 morts annuelles. Chez nous, les chiffres les plus récents font état de 18.600 morts par an. Si la tendance reste la même, ce n’est pas moins de la moitié des fumeurs longue durée qui décéderont d’ici à 2030. En Belgique, malgré la diminution des fumeurs journaliers, on estime à l’heure actuelle que 25% de la population fume.

En ce qui concerne l’alcool, le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état de 3,3 millions de décès par an dans le monde, soit environ 6% du nombre total de décès. Ce sont les jeunes qui sont les plus touchés. En effet, selon un rapport de l’Institut de Santé Publique, la consommation d’alcool entraîne des décès et des incapacités relativement tôt dans la vie : par exemple, entre 20 et 39 ans, près de 25% du nombre total de décès sont attribuables à l’alcool. L’INSEE (Institut national français des statistiques) avance le chiffre de 48.000 personnes décédées à cause de l’alcool, chaque année, en France.

L’étude de l’Institut de Santé publique précise que la consommation d’alcool s’est hissée à la troisième place parmi les facteurs de risque de maladie dans le monde et a été identifiée comme étant en cause dans pas moins de 200 maladies et traumatismes. Elle est associée au risque d’apparition de problèmes de santé tels que les troubles mentaux et comportementaux (y compris la dépendance à l’alcool), des maladies non transmissibles majeures telles que la cirrhose du foie, des cancers et les maladies cardiovasculaires, ainsi qu’à des traumatismes résultant d’actes de violence et d’accidents de la circulation. De plus, des relations de cause à effet ont également été mises en évidence entre la consommation d’alcool et l’incidence de maladies infectieuses telles que la tuberculose ainsi que dans l’évolution du VIH.

L’Institut de Santé Publique nous apprend que, chez nous, aucune étude ne mentionne précisément le nombre de décès liés à l’alcool, simplement parce que, comme précisé précédemment, il est responsable de diverses maladies, dont certaines provoquent le décès. Il est donc très difficile de donner des chiffres précis.

L’article du Monde nous apprend, en comparaison, qu’en France, l’héroïne a tué 53 personnes, les opioïdes licites 43, la cocaïne 30 et le cannabis 6. Evidemment, il faut les relativiser. Les drogues illicites sont bien entendu consommées dans des proportions bien plus faibles. Néanmoins, les chiffres évoqués sont interpellant, et témoignent aussi peut-être d’un problème en termes de stratégie de prévention des conséquences néfastes de la consommation d’alcool et de tabac.

Maxime Defays

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