Frank Van den Bleeken © Belga

Frank Van den Bleeken ne sera pas euthanasié

La procédure d’euthanasie de Frank Van den Bleeken, délinquant sexuel récidiviste interné depuis trente ans, a été arrêtée par les médecins, a fait savoir mardi le ministre de la Justice Koen Geens. Ce dernier a décidé que Frank Van den Bleeken sera transféré au centre de psychiatrie légale de Gand. Il pourrait éventuellement être accueilli plus tard dans un centre spécialisé aux Pays-Bas.

Frank Van Den Bleeken avait reçu en septembre l’autorisation, via un arrêt de la Cour d’appel de Bruxelles, d’être euthanasié. Cette euthanasie était censée intervenir dimanche au sein de la prison de Bruges. Le ministre n’a pas précisé les motifs qui ont amené les médecins à interrompre la procédure d’euthanasie. Il a fait valoir le « secret professionnel » derrière lequel s’est retranché le corps médical.

Koen Geens a décidé de faire transférer Frank Van den Bleeken vers le tout nouveau centre de psychiatrie légale de Gand. « L’objectif est tant celui d’une observation en vue du traitement adéquat que du développement d’un trajet adapté de soins », a-t-il fait savoir. « Dans ce dernier cadre, des contacts très récents et intenses avec le secrétaire d’Etat néerlandais de la Justice offrent une claire perspective d’un transfert rapide vers un centre aux Pays Bas, spécialisé dans les longs séjours d’internement (long stay) ».

Frank Van Den Bleeken avait demandé à pouvoir bénéficier de soins appropriés faute de quoi il souhaitait obtenir le droit d’être euthanasié. Le cas a suscité de nombreux débats notamment sur l’incapacité de la Belgique à fournir les soins adéquats aux internés. La Ligue des droits de l’Homme s’était insurgée contre le recours à une « forme de peine de mort déguisée » alors que d’autres internés, ont dans la foulée de Frank Van Den Bleeken, également être demandés à être euthanasiés faute de pouvoir recevoir les soins requis.

Le ministre de la Justice a annoncé mardi qu’il développera ces six prochains mois « un plan en vue de l’organisation d’une capacité concrète d’accueil en Belgique », en conformité avec les critères modernes de suivi de ce type d’internés, et qui répondrait ainsi aux critiques et aux condamnations nombreuses dont notre pays a fait l’objet en la matière, de la part de la Cour européenne des droits de l’homme.

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