Fédération Wallonie-Bruxelles: il faut siffler la fin de la récréation

Charles Picqué estime qu’il faut arrêter ce jeu de massacre alors que Joëlle Milquet trouve le débat lancé par Marcourt affligeant. La sortie de Marcourt sur l’avenir de la Fédération Wallonie-Bruxelles continue à faire des remous.

Le ministre-président du gouvernement bruxellois, Charles Picqué, estime « dommage que ce soit au PS que naisse » un contentieux entre les Régions wallonne et bruxelloise.  » Il faut cesser ce jeu de massacre nuisible pour tout le monde ou alors se suicider  » indique-t-il mercredi dans Le Soir, en réaction aux propos du ministre wallon Jean-Claude Marcourt (PS).M. Picqué résume la situation en se qualifiant lui-même de « régionaliste coopératif », alors que Jean-Claude Marcourt est « peut-être un régionaliste plus isolationniste ». M. Marcourt a répété samedi son credo régionaliste, fondant la Belgique sur trois grandes Régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles), et jugé que la Fédération Wallonie-Bruxelles devait être déconstruite, et puis reconstruite, parce qu’elle « ne correspond plus à rien ».

Charles Picqué rappelle que la Fédération Wallonie-Bruxelles a été mise sur pied comme « antidote à la mauvaise humeur » de certains Wallons et Bruxellois qui ne se retrouvaient pas dans Communauté française. « Mais aujourd’hui, avec la réforme de l’État, Bruxelles s’est affirmée comme troisième Région. Pourquoi alors ouvrir maintenant la boîte de Pandore des vieux démons ? », se demande-t-il. M. Picqué rappelle qu’il est lui-même un régionaliste convaincu, mais « affirmer le fait régional ne signifie pas qu’on détruit le lien entre les Régions ». Et d’insister que l’avenir de Bruxelles est dans la coopération sur un plan d’égalité avec les Régions voisines, Flandre et Wallonie, car « il n’y a pas d’avenir sans lien avec l’hinterland ».

Pour Joëlle Milquet le débat lancé par Marcourt est affligeant La vice-première ministre Joëlle Milquet (cdH) considère que le débat sur l’avenir de la Fédération Wallonie-Bruxelles lancé par le ministre wallon Jean-Claude Marcourt (PS) est affligeant. Elle a appelé le président du PS, Thierry Giet, à « siffler la fin de la récréation », mercredi matin, sur les ondes de La Première (RTBF).

Mme Milquet a eu des mots très durs pour l’attitude de M. Marcourt. Pour elle, le repli sur soi est politiquement dangereux. « Nous sortons d’une crise grave et l’avenir du pays était en danger. Nous devons maintenant faire face à une grave crise économique et financière », a-t-elle rappelé, avant de souligner que pour trouver une solution institutionnelle à la situation politique difficile, les francophones étaient restés unis.

Pour elle, ce n’est pas le moment, « alors que l’encre de l’accord n’est pas encore sèche, d’importer un repli frileux, digne du 19e siècle » dans le monde francophone. Elle a même osé qualifier de « médiévalisme » l’attitude de M. Marcourt. « C’est contre le sens de l’Histoire, contre les intérêts des francophones, contre la logique économique et contre la logique culturelle », a encore dit Mme Milquet.

LeVif.be avec Belga

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