© Belga

Expo Rogier van der Weyden: les dessous d’un naufrage

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

La fin prématurée de l’expo L’héritage de Rogier van der Weyden, ce 22 novembre, est un sérieux couac pour les Musées royaux des Beaux-Arts, à quelques jours de l’ouverture du Musée Fin-de-siècle.

Il y a une douzaine de jours, les visiteurs de l’exposition L’héritage de Rogier van der Weyden , à l’étage « -3 » des Musées royaux du Palais des Beaux-Arts, à Bruxelles, s’interrogeaient sur la présence incongrue d’un seau d’eau parmi les oeuvres présentées (la peinture à Bruxelles entre 1450 et 1520). De toute évidence, ce seau n’avait pas été oublié là par le personnel de nettoyage, mais était destiné à récolter l’eau tombant du plafond. « Payer le billet d’entrée 17,5 euros par personne le week-end pour voir une expo dans un troisième sous-sol où l’eau ruisselle, c’est assez stupéfiant », nous confiait l’un des visiteurs.


Un incident sans conséquence, vite réglé ? Pas vraiment ! Ce vendredi 22 novembre, l’exposition, ouverte le 12 octobre dernier et qui devait en principe se terminer le 26 janvier 2014, a fermé définitivement ses portes : il se confirme que le toit du bâtiment où elle se tient n’est plus étanche. Les précieux tableaux et les peintures sur panneaux de bois, qui craignent au plus haut point l’humidité, ont-ils souffert ces deux dernières semaines ? « Les conservateurs internes et externes à notre institution ont fait le check-up des oeuvres et n’ont constaté aucun dégât, assure Barbara Porteman, attachée de presse des Musées royaux des Beaux-Arts. Plusieurs tableaux sont déjà emballés. »

La semaine dernière, l’exposition avait déjà été fermée, pendant quelques jours, pour faire des vérifications. « Tout semblait en ordre, poursuit Barbara Porterman. Mais, ce jeudi 21 novembre, nous avons trouvé de l’eau dans le couloir de l’étage -3. Par précaution et respect pour un patrimoine exceptionnel, nous avons décidé d’arrêter prématurément l’expo, car l’étanchéité du bâtiment ne peut être garantie. Une décision difficile et douloureuse pour notre institution. Il faudra rembourser les billets déjà vendus à des groupes et à des individuels. C’est aussi une perte au niveau de la promotion. »

À l’origine de ces soucis d’infiltration : des travaux effectués sur la place des Musées dans la perspective de l’ouverture, le 6 décembre, du nouveau Musée Fin-de-siècle, consacré à l’art des années 1900. « Ce chantier vise à bâcher le puits de lumière de la place afin de plonger dans l’ombre l’espace où seront projetés des films en 3D, explique Barbara Porterman. Les trous ont été creusés juste au-dessus du lieu où se tenait l’expo van der Weyden. » Résultat : une catastrophe aux lourdes conséquences.

Olivier Rogeau

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire