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Di Rupo veut forger la Belgique du 21e siècle

Elio Di Rupo a appelé les 7 partenaires en négociation à trouver un compromis équilibré faute de quoi le chaos politique menacera la Belgique. Pour lui, un accord est à portée de main si tous les partis autour de la table sont raisonnables.

Elio Di Rupo, à qui le Roi a demandé dimanche soir de poursuivre sa mission de préformation, a rappelé qu’une des tâches qui lui avait été assignées par le roi était de rétablir la confiance. « Si la confiance signifie imposer unilatéralement ses vues, alors on entre dans le champ de l’impossible. Si par contre la confiance signifie la recherche d’un accord équilibré, alors nous restons dans le champ du possible », a-t-il dit à ce propos.

Il a rappelé que ni la N-VA ni le PS, malgré leur victoire électorale, ne peuvent, seuls ou ensemble, imposer leur vue aux autres partenaires.

Il a également rappelé que la N-VA a dit vouloir plus de garanties pour la mise en oeuvre d’une révision de la loi de financement et que le CD&V a souligné qu’il était nécessaire d’approfondir l’accord sur la révision de la loi de financement et qu’il fallait déterminer comment trouver les 25 milliards d’euros nécessaires pour l’assainir les finances publiques.

« L’assainissement des finances publiques est certes important mais si nousnous préoccupons depuis deux mois d’institutionnel, c’est parce que certains partis ont dit qu’il fallait d’abord un accord sur les dossiers communautaires et sur Bruxelles-Hal-Vilvorde » a dit M. Di Rupo.

Quant à la réforme de la loi de financement, il a dit plaider pour que le groupe d’experts prévu dans l’accord de principe commence le plus rapidement possible son travail et qu’il élabore des modèles qui pourront être soumis au Bureau du plan. Ce dernier vérifiera, par des simulations, leurs conséquences pour toutes les entités du pays.

M. Di Rupo a aussi rappelé que le CD&V avec les autres partis flamands membres du gouvernement bruxellois avait approuvé la nécessité de refinancement de la Région bruxelloise.

« Un accord est à portée de main si tous les partis sont raisonnables » Elio Di Rupo a rappelé que selon les accords déjà engrangés, des compétences sont susceptibles d’être transférées aux entités fédérées pour un montant de 15 milliards d’euros. « Dans ces conditions, il est clair que le centre de gravité peut se déplacer – de manière déterminante – de l’Etat fédéral vers les entités fédérées ».

Outre ces compétences transférables, tous les partis autour de la table ont accepté d’ouvrir le débat sur un nouveau mode de financement entre Etat fédéral, Régions et Communautés, a-t-il ajouté.

Les sept partis se sont engagés à désigner une personnalité de haut niveau pour y travailler. Ensemble, ces personnalités ont pour mission d’élaborer de nouveaux modèles de financement après des études sérieuses sur les conséquences possibles des modèles envisagés.

M. Di Rupo a plaidé pour que les 7 personnalités se mettent au travail le plus vite possible et qu’elles proposent de nouveaux modèles de financement. Ces modèles devront ensuite être simulés en toute objectivité par le Bureau du Plan. Ainsi, pour chaque modèle financier proposé, tout le monde pourrait mesurer les conséquences concrètes pour les citoyens. Et à la lumière de ces conséquences, une décision politique pourrait intervenir. Car, pour le préformateur, l’objectif ne peut être l’appauvrissement d’une partie de la population. Si tel devait être l’intention de certains, les travaux ne pourront qu’échouer, a dit M. Di Rupo.

Le préformateur a encore souligné qu’outre les transferts de compétences et la réforme de la loi de financement, une proposition équilibrée est sur la table pour enfin sortir des difficultés du dossier

BHV, avec à la clé le refinancement de Bruxelles-Capitale.

Pour BHV, il est important d’avoir un équilibre entre le respect du principe de territorialité et le respect du principe des droits des gens.

En ce qui concerne le refinancement de la Région de Bruxelles-Capitale, il est indispensable d’assurer la viabilité de la Région bruxelloise et de garantir la qualité de vie de l’ensemble des Bruxellois, tant francophones que néerlandophones, a dit le préformateur.

A ce propos, il a rappelé que tant dans la note Octopus de 2008 que dans les dernières revendications dans le cadre du fédéralisme de coopération (avril 2010), les représentants bruxellois du CD&V, de l’Open Vld, du sp.a et de Groen! ont souligné l’importance d’un refinancement de la Région et ont marqué leur accord sur le montant.

Elio Di Rupo a ensuite rappelé que la N-VA souhaite recevoir des garanties sur la mise en oeuvre de la réforme de la loi de financement et que le CD&V considère qu’il est nécessaire d’approfondir la question de la révision de la loi de financement et la façon dont le prochain gouvernement trouvera 25 milliards d’euros.

« Il est vrai qu’il est urgent de se préoccuper de l’assainissement des finances publiques. Mais jusqu’ici certains étaient d’avis que la première urgence était de parler des réformes institutionnelles et de BHV. C’est pourquoi nous discutons depuis deux mois et demi des questions institutionnelles », a-t-il rappelé.

Pour lui, la proposition qu’il a formulé samedi sur BHV et Bruxelles résolvait complètement ce problème qui empoisonne la vie des Belges depuis tant d’années. « Nous devons rétablir la confiance entre les négociateurs. Nous devons être clairs entre nous. Si le mot confiance signifie que l’on doit accepter unilatéralement ce que certains veulent, je crains alors que l’on rentre dans le champ de l’impossible. Si la confiance signifie un compromis équilibré, alors nous restons dans le champ du possible », a-t-il encore dit, insistant sur le fait que ni la N-VA ni le PS, « seuls ou ensemble », ne pourront imposer unilatéralement leurs points de vue aux autres partis.

« Nous avons cette chance d’avoir autour de la table des partis qui représentent une large majorité des 2/3. Un futur accord offrirait automatiquement la garantie de pouvoir ensemble redessiner positivement la Belgique. Je suis convaincu que la réforme qui est envisagée peut être bénéfique pour toute la population, les Wallons, les Bruxellois, les Germanophones et les Flamands. Nous avons la possibilité de construire la Belgique du 21ème siècle », a-t-il martelé, espérant un sursaut de responsabilité.

 » Si tel n’était pas le cas, les partis qui refuseraient un compromis équilibré conduiraient le pays vers l’aventure, voire le chaos politique. Je ne crois pas que c’est le mandat que leur ont donné leurs électeurs. J’espère que la raison finira par l’emporter », a-t-il encore dit.

Quant à l’assainissement des finances publiques, Elio Di Dupo a parlé d' »obligation morale » si on ne veut pas laisser le pays, ses Régions et ses Communautés tomber aux mains des spéculateurs. « Les défis socio-économiques que nous devons relever sont gigantesques. La relance de notre économie, le soutien de l’emploi, la sauvegarde de notre modèle social n’attendent pas. Il y a urgence », a-t-il encore lancé ajoutant qu’il rencontrera les partenaires sociaux lundi après-midi. « Un accord est à portée de main si tous les partis autour de la table sont raisonnables », a-t-il conclu.

Levif.be avec Belga

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