Geert Bourgeois © Belga

Budget flamand : d’importants efforts pour atteindre l’équilibre en 2015

Le gouvernement flamand présentera au parlement un budget 2015 à l’équilibre, un objectif atteint notamment via d’importants efforts d’économies sur les pouvoirs publics, mais aussi un saut d’index sur les allocations familiales, a indiqué lundi le ministre-président flamand Geert Bourgeois.

« La Flandre s’est fixé une double ambition: un budget à l’équilibre et des investissements là où c’est nécessaire », a résumé M. Bourgeois (N-VA) à l’occasion de sa « déclaration de septembre », pour la rentrée du parlement flamand. L’effort pour revenir à l’équilibre avait été fixé à 1,160 milliard d’euros.

Le gouvernement N-VA, CD&V et Open Vld a prévu de dégager 98 millions d’euros dont 65 pour le bien-être et 20 pour la recherche et le développement. Les économies portent sur les pouvoirs publics: d’ici à 2019, la fonction publique flamande comptera 1.950 fonctionnaires en moins. La VRT ainsi que l’office de la naissance et de l’enfance « Kind & Gezin » ne seront pas épargnés par les efforts, tandis que le réseau de transport public De Lijn devra mettre un terme à sa politique de gratuité.

Des économies sont également prévues dans l’enseignement supérieur et dans le secondaire. Le secteur du logement social devra mettre en oeuvre de nouveaux contrats. Les allocations familiales, compétence nouvellement acquise via la 6e réforme de l’État, seront momentanément exclues de l’indexation, pour une économie de 63 millions. Cette économie reviendra toutefois dans le système afin de le réformer vers un système forfaitaire. « Nous sommes conscients que nous devons faire des choix aigus, que nous demandons des efforts à chacun, que ce gouvernement choisit une voie qui n’est pas facile.

Dans le même temps, nous sommes persuadés que le choix de ne pas générer de nouvelles dettes, mais bien d’investir, est le seul à être juste. C’est un choix pour l’avenir », a plaidé Geert Bourgeois. A l’extérieur du parlement, une plate-forme de 300 associations et organismes ainsi qu’un demi-millier citoyens protestaient contre ce qu’ils considèrent comme une politique trop austère du gouvernement Bourgeois.

« La Flandre semble vouloir économiser pour économiser, tandis que les grandes entreprises et les gros patrimoines sont avantagés », dénonçait cette plate-forme dénommée « Hart boven Hard » (« du coeur au-dessus de la dureté »). Une délégation a remis à Geert Bourgeois une « déclaration de septembre alternative ». Le ministre-président flamand a affirmé avoir de la compréhension pour ces revendications, mais a dit en attendre autant pour les choix de son exécutif, destinés selon lui à pouvoir ensuite réinvestir au profit des gens qui en ont besoin et dans le bien-être.

Mais pour l’opposition, la déclaration de septembre ne fait qu’accroître le trouble. Elle ne recèlerait qu’un enchaînement d’euphémismes pour éviter de prononcer les mots économie et augmentations de prix dans de nombreux domaines, a estimé John Crombez (sp.a). « Cela faisait longtemps qu’on n’avait plus vu autant de monde manifester devant le parlement flamand pour dire ‘nous sommes inquiets' », a-t-il lancé.

A ses yeux, les partenaires du nouveau gouvernement manquent de vision et ne semblent pas sur la même longueur d’onde. « Cinq années douloureuses se profilent pour la Flandre », a ajouté Björn Rzoska (Groen), dénonçant des efforts portant sur les gens. Quant aux 98 millions d’investissements promis, « on ignore encore où ils iront », a-t-il relevé. Au sud du pays, les gouvernements de centre gauche de Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont quant à eux choisi le retour à l’équilibre budgétaire en 2018, en réalisant toute une série d’économies qui ne passent par aucun impôt nouveau, avaient indiqué les présidents du PS et du cdH en juillet dernier. Bruxelles devrait quant à elle être à l’équilibre en 2015.

« Inéquitable », estiment les syndicats

Les économies que souhaite réaliser le gouvernement flamand sont inéquitables, ont réagi lundi les syndicats du nord du pays, dans une déclaration commune.

« Dans la déclaration gouvernementale, il est stipulé que chacun doit contribuer à ces économies. Mais dans la pratique, ce sont surtout les familles et les travailleurs qui payeront la note », a dénoncé Ann Vermorgen, secrétaire nationale de l’ACV (CSC). Selon le front commun, la facture pour les familles et les travailleurs s’élèvera à 878 millions d’euros. Afin de présenter un budget à l’équilibre dès 2015, le gouvernement flamand a annoncé d’importants efforts d’économies sur les pouvoirs publics, l’enseignement, mais aussi une non-indexation temporaire des allocations familiales.

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