La Smog Free Tower : si ses performances ne font pas l'unanimité, elle joue toutefois son rôle de "sensibilisateur". © YUAN YI/GETTY IMAGES

La Smog Free Tower, l’aspirateur à pollution

Le Vif

Elle tombe à pic pour répondre aux préoccupations de ceux qui ne supportent plus les niveaux records de pollution de l’air à Bruxelles ou ailleurs. Imaginée par le designer néerlandais Daan Roosegaarde, la Smog Free Tower n’est pas une tour comme les autres. Sous ses airs d’ananas géant, emmitouflée dans des stores vénitiens, elle filtre l’air pollué des villes et parvient même à recycler les particules collectées… en bijoux de luxe.

Installé à Pékin en octobre dernier, cet aspirateur ultrapuissant serait capable de purifier jusqu’à 30 000 m3 d’air par heure grâce à son champ électromagnétique et de rejeter un air libéré à 75 % de ses particules fines.

Chauffage au charbon, trafic routier, rejets industriels… Noyée dans un irrespirable brouillard toxique, la capitale chinoise se débat contre un air saturé de monoxyde de carbone (CO), de dioxyde de soufre (SO2) et de particules fines si nocives que les scientifiques parlent d’Airpocalypse.  » Respirer à Pékin équivaut à fumer deux paquets de cigarettes par jour « , explique Daan Roosegaarde. En cause : des particules d’une taille inférieure à 2,5 microns, particulièrement nocives car suffisamment microscopiques pour s’infiltrer dans le système sanguin et les poumons. Imprégnées de polluants comme le sulfate, les nitrates et le carbone noir, elles sont susceptibles de causer des cancers et des maladies cardiaques.

A Pékin, l’atmosphère en est saturée. Mais après 41 jours d’activité, la  » tour des miracles  » aurait nettoyé près de 30 millions de mètres cubes d’air,  » l’équivalent en volume de dix stades nationaux « , se targue Daan Roosegaarde. A proximité de l’engin, l’air serait plus propre à 55 %, selon le ministère chinois de la Protection de l’environnement. Mais ce rendement ne fait pas l’unanimité. Les experts se succèdent même pour le revoir à la baisse. Et un consortium de journalistes environnementaux chinois affirme que la portée effective du dispositif est limitée à son environnement immédiat. Avec des résultats apparemment inférieurs à ceux annoncés.

Si la Smog Free Tower joue davantage le rôle de sensibilisateur que de réel purificateur, Envinity Group, une start-up néerlandaise elle aussi, vient tout juste d’annoncer la mise en chantier d’un système de filtres capable d’assainir 800 000 m3 d’air par heure. Soit 25 fois plus. Avec ses 8 mètres de long, ce vortex serait aussi capable d’aspirer de l’air dans un rayon de 300 mètres. Et de traiter un spectre encore plus large de particules présentes dans l’air, y compris 95 % des nanoparticules – les plus dangereuses pour l’homme – d’après les tests réalisés sur le prototype par le centre de recherches en énergie des Pays-Bas (ENC). Plusieurs gouvernements seraient déjà prêts à en installer sur les toits à proximité des zones industrielles, des aéroports ou directement dans les centres-villes. D’autant qu’un simple panneau solaire suffirait à l’alimenter.

Par Dorian Peck.

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