Il y a plus de 2,5 milliards d’années, notre planète était bien différente d’aujourd’hui. Elle ressemblait davantage à la planète Mars, a constaté une équipe internationale de géologues.
L’étude dirigée par Vinciane Debaille de l’Université Libre de Bruxelles affirme que la Terre était plus chaude au début de sa formation. Une théorie qui s’explique suite à la découverte d’une légère anomalie dans une coulée de lave datant de près de 3 milliards d’années. L’équipe de scientifique a pu l’observer dans la province d’Ontario au Canada.
Selon Craig O’Neill de l’Université de Macquarie, cette constatation est fondamentale puisqu’elle signifie que la Terre d’antan ressemblait davantage à la planète Mars. En effet, l’analyse scientifique de roches vieilles de 2,7 milliards d’années dévoile l’absence de mouvements tectoniques lors du premier stade de la Terre. Le cas de la Terre est quelque peu similaire à celui de la planète Mars pour laquelle on parle de plaque unique appelée couvercle stagnant.
Si d’autres études avaient déjà émis des hypothèses quant à un bouleversement du fonctionnement de la Terre, c’est la première qui se base sur des données géochimiques afin d’appréhender le régime tectonique de l’Archéen (il y a plus de 2,5 milliards d’années).
« Ce changement fondamental dans la tectonique des plaques de la Terre et ses liens avec les mouvements convectifs du manteau a aussi des implications pour la croissance des continents », commente Alan Brandon, de l’Université de Houston. « Il y a des débats actuellement pour savoir si l’enregistrement géologique ancien de la Terre a été préservé, ou si au contraire, d’importantes portions ont été effacées par l’érosion. Cela nous apporte une contrainte forte sur l’âge de la croissance des continents, et on peut ainsi avoir une idée plus large de l’évolution de la Terre ».