Aux États-Unis, où la couverture médicale est un véritable débat de société, de plus en plus d’internautes ont recours aux réseaux sociaux pour lancer des appels aux dons leur permettant de couvrir leurs dépenses médicales.
Des sites américains tels que Give Forward, IndieGogo ou RocketHub sont devenus une véritable plateforme médicale en proposant d’aider les particuliers à réunir les fonds indispensables à une intervention médicale, moyennant une commission comprise entre 3 % et 7 % par projet.
La grande majorité des projets sont relayés sur les réseaux sociaux. « 70 % de notre visibilité provient de Facebook et de Twitter« , souligne Brian Meece, cofondateur de RocketHub, numéro trois mondial des sites de financements collectifs.
« Les réseaux sociaux sont formidables »
Pour Tracy May, dont l’amie Kristin McQueen souffre d’un cancer de la thyroïde depuis huit ans, Facebook a joué un rôle déterminant pour obtenir rapidement de l’argent. « Les réseaux sociaux sont formidables, dit-elle, car ils sont faciles à utiliser et permettent de mobiliser beaucoup de monde très rapidement… Grâce à l’option « partager », Facebook a contribué à plus de 75% de notre visibilité : en treize jours, nous avons déjà récolté 10.000 dollars.
Notre objectif est d’atteindre 70 000 dollars. » Par ailleurs, Give Forward serait la seule plateforme à assurer en priorité la publicité de projets de santé individuels. Depuis sa création, il y a quatre ans, ses campagnes ont soulevé plus de 8 millions de dollars. Pour les autres, comme RocketHub, les demandes liées à ce secteur représentent en général moins de 10 % des initiatives.
Bientôt insuffisants
Pour John Williamson, professeur de sociologie à l’université de Boston, avoir recours aux réseaux sociaux pour raison médicale représente toutefois « un appel de la dernière chance, qui montre à quel point les citoyens ne font plus confiance à l’État pour leur venir en aide. » Et d’ajouter que « les réseaux sociaux ne suffiront pas pour changer les choses durablement et à grande échelle : aux États-Unis, plus de 59 millions d’Américains ne disposent d’aucune couverture sociale ! »
« Un recours inutile pour d’autres pays »
« Dans notre pays, le crowdfunding se limite aux projets collectifs », affirme Alexandre Boucherot, fondateur d’Ulule, première plateforme de financements collectifs d’Europe.
« Nous avons beaucoup de projets à vocation sociale, humanitaire, cinématographique. Certains touchent au domaine médical : un défilé de mode afin de financer la recherche sur le cancer du sein, par exemple ». En revanche, ils ne prennent pas en charge les soins individuels. Selon Alexandre Boucherot, de ce côté-ci de l’océan Atlantique, la couverture sociale reste relativement efficace.
Le Vif.be avec L’Express.fr