
Yannick Ferrera : « Mon objectif, c’est de gagner et rien d’autre! »
Le coach de 36 ans entame une deuxième saison à Malines avec un noyau qui devrait être chamboulé.
Vous venez de perdre deux joueurs cadres avec le départ de Jordi Vanlerberge (Club Bruges) et Nicolas Verdier (Eupen), alors que les arrivées sonnent davantage comme des paris. Vous n’êtes pas inquiet par ce début de mercato ?
Concernant Vanlerberghe, on était préparé depuis plusieurs mois à son départ. C’est donc tout sauf une surprise ou un coup dur. Il faut se rappeler qu’en début de saison, il n’était pas titulaire au milieu de terrain. C’est comme arrière central qu’il a explosé. Quant à Nicolas Verdier, on a pris la décision de le laisser partir. On ne pourra juger qu’en fin de mercato la balance entre arrivées et départs. Mais quand on veut amener un joueur à Malines, c’est généralement un pari. Hormis Faycal Rherras, qui vient de Hearts of Midlothian (Ecosse), et qui avait réalisé une saison pleine à Saint-Trond, Niklas Pedersen, qui n’a quasiment plus joué depuis trois ans, en est un. On souhaite qu’il retrouve son niveau physique car c’est un attaquant avec énormément de qualités. Andy Kawaya a également un joli potentiel mais il faudra le temps pour qu’il revienne au premier plan puisqu’il n’a plus joué depuis un an à cause d’une blessure. La direction et moi-même sommes parfaitement conscients que si un joueur est au top physiquement, qu’il est connu, il ne vient pas à Malines. Au Kavé, on doit miser sur des jeunes joueurs ou des éléments revanchards.
Est-ce que Malines peut encore espérer lutter pour les PO1 alors que la concurrence donne l’impression de s’être renforcée et que l’Antwerp devrait s’ajouter aux outsiders ?
L’an dernier, on a réalisé une super saison, on était proche de réaliser un miracle en se retrouvant en PO1 au détriment de clubs comme Genk, le Standard, et Gand. Ce sera évidemment compliqué de rééditer une telle saison. Mais qui dit qu’Ostende, Charleroi ou Zulte Waregem ne vont pas connaître une saison plus compliquée ? Je ne veux pas nous fixer un objectif précis et chiffré. Je veux que le groupe avance et progresse au fil de la saison.
Au regard des qualités individuelles de chaque équipe, est-ce qu’un club comme Malines n’est pas à la traîne par rapport aux prétendants pour les play-offs 1 ?
Heureusement que ce ne sont pas que les qualités individuelles qui t’amènent en PO1. Auquel cas, le Standard aurait été champion l’an dernier et Genk se serait naturellement retrouvé dans les PO1. Le foot, les résultats, c’est une combinaison de plusieurs choses. Le talent, mais surtout l’état d’esprit, le fait de créer un collectif.
L’arrivée de l’Antwerp en Pro League mais aussi la rénovation de plusieurs stades donnent un nouvel élan à notre élite. Avez-vous le sentiment que le championnat se développe et se renforce par rapport à il y a quelques années ?
Lors de ma première expérience comme coach en D1 en 2012-2013 avec Charleroi, c’était effectivement tout à fait autre chose. Les clubs se sont modernisés, il suffit de regarder Charleroi par exemple. C’est un tout autre niveau. Est-ce que le foot belge est en progrès ? En tout cas, je pense que c’est un championnat difficile, les joueurs qui arrivent de l’étranger s’en rendent compte très rapidement. C’est un championnat plus dur que le championnat hollandais par exemple.
Suite à l’arrivée de Pedersen, vous avez déclaré vouloir jouer plus offensivement. Est-ce que c’est réellement envisageable avec un tel noyau ?
On doit arriver à produire du jeu, être fort en possession de balle. Mais je ne me fais pas d’illusion, Malines va devoir parfois faire le gros dos et être efficace en contre-attaque. Moi, mon objectif, c’est de gagner et rien d’autre. Prendre le jeu à son compte et perdre ça ne m’intéresse pas. L’an dernier, sur nos 14 derniers matches à domicile, on a connu 12 victoires et 2 défaites : c’était face à Westerlo et Waasland-Beveren, où à chaque fois, on a eu le ballon et de nombreuses occasions. Je m’en fous d’avoir une étiquette de coach offensif, défensif, physique, etc. Moi, je veux avoir l’étiquette d’un coach qui gagne.
Par Thomas Bricmont
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