Samir Nasri est le premier gros coup de Vincent Kompany en tant que joueur-manager du Sporting d’Anderlecht. « Je vais apporter mon expérience aux jeunes et être le relais de Vincent sur le terrain », a résumé le milieu de terrain français mardi lors de sa présentation.
Nasri ne l’a pas caché, sa relation avec Kompany, qu’il a côtoyé à Manchester City, a été déterminante dans son choix. « Ma présence ici est la preuve que notre relation est très bonne. On parle la même langue, et quand tu arrives dans un club, c’est important. A City, Vincent était là depuis quelques années. Il m’a aidé a bien m’intégrer. La conversation avec lui n’a pas duré longtemps. J’avais envie de rester en Europe. C’était un projet intéressant et différent pour moi. Mon fils est en bas âge et c’était mieux de rester en Europe plutôt que chercher un contrat lucratif ailleurs. L’argent n’est pas ma motiviation, mais bien le projet sportif, travailler avec un ami à moi et être impliqué dans le projet. »
« Toujours eu du respect pour Kompany »
Nasri retrouvera Kompany dans un rôle différent puisqu’il sera désormais son entraîneur. « Déjà comme capitaine, il avait ce charisme », a expliqué Nasri. « Il a du charisme, il sait où il veut aller. Et puis, c’est quelqu’un d’honnête. Il ne passe pas par quatre chemins, quand il doit te dire un truc, il le dit. J’ai toujours eu du respect pour lui, et ça, ça ne changera pas. C’est bien d’avoir quelqu’un de jeune, qui comprend les joueurs, les situations… »
A Anderlecht, Nasri aura un rôle inédit pour lui: il sera l’un des vétérans du groupe et devra aider les plus jeunes. « Ce sera la première fois », sourit le joueur formé à Marseille. « Je vais apporter mon expérience à un groupe jeune et très talentueux. Cela va venir grâce à la maturité que j’ai acquise. Le fait de devenir papa, ça change un homme. Il y a deux ou trois ans, je n’aurais pas eu les épaules pour cela. Mais aujourd’hui, avec les difficultés que j’ai rencontrées dans le passé, je peux le faire. Je vais être relais de Vincent sur le terrain et apporter de la qualité à ce groupe. »
« L’objectif, c’est d’être champions »
Son objectif est d’être à son meilleur niveau « pour le début du championnat. » « Je vais me préparer individuellement. Et les matchs de préparation sont là pour ça… »
Quant aux ambitions sportives, le Français a les idées claires. « L’objectif, c’est être champion. Anderlecht manquera l’Europe pour la première fois depuis 56 ans. Il faudra retrouver l’Europe. J’ai suivi un peu le championnat belge, pour moi le plus important, c’est d’être prêt pour les playoffs. Bruges et Genk sont très forts, le Standard s’est bien renforcé. Le championnat sera intéressant. »
« Quand tu reçois une deuxième chance, tu la saisis »
Samir Nasri débarque à Anderlecht après avoir connu « une traversée du désert » suite à une suspension infligée par l’UEFA entre février 2018 et janvier 2019. « Pendant cette année, je me suis ressourcé », a confié le Français mardi durant sa présentation.
En février 2018, Nasri a été suspendu pour pour avoir bénéficié d’une perfusion intraveineuse de vitamines, méthode prohibée par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Au terme de sa suspension, Nasri s’était engagé à West Ham, en janvier 2019. Il a disputé 6 rencontres, délivrant 2 passes décisives.
« Tout se passait bien quand je suis revenu, puis j’ai eu une blessure au mollet », a raconté le milieu de terrain formé à Marseille. « Pendant ma suspension, je me suis surtout ressourcé. Travailler physiquement, c’est dur car tu n’as pas le droit d’entrer dans un centre d’entraînement. Donc je me suis ressourcé, j’ai passé du temps avec ma famille, avec les gens qui comptent. Pendant une traversée du désert, tu te rends comptes de qui t’aime vraiment. C’était très difficile, j’ai trouvé ça injuste, mais c’est la vie. Cela te permet d’avoir les pieds sur terre, d’apprécier plus ce que tu as. Quand tu as un gros contrat, tu oublies certaines choses. Quand tu t’arrêtes un an, tu t’en rends compte et quand tu reçois une seconde chance, tu la saisis. »
« Quand je suis en conflit avec quelqu’un, je ne fais pas semblant »
Nasri a souvent eu une image sulfureuse dans les médias, alors que les retours de ses anciens équipiers sont plutôt positifs. « J’ai eu des problèmes avec la presse française dans le passé. Et l’opinion publique te connaît à travers l’image que renvoie la presse ou la télé… J’ai fait des erreurs, c’est vrai. Quand je suis en conflit avec quelqu’un, je ne fais pas semblant. Mais sinon, les gens qui me connaissent connaissent le vrai Nasri. »
Parmi eux, on retrouve Eric Gerets, qui a entraîné le Français à Marseille. « J’ai eu une relation fusionnelle avec lui, c’est quelqu’un qui a beaucoup compté pour moi », confie le milieu de terrain. « J’ai beaucoup appris avec lui. C’est l’un des entraîneurs les plus francs et honnêtes que j’ai rencontrés durant ma carrière. Cela me ferait énormément plaisir de le revoir. »