Dodi Lukébakio et Axel Witsel ont fait leur retour dans le groupe des Diables. Des choix qui n’ont fait qu’une victime: Diego Moreira…
Pour saisir la tendance d’une sélection, le plus court chemin reste souvent celui de quelques noms. Quand Rudi Garcia liste les 26 joueurs qui devront permettre à la Belgique de faire un pas déterminant, voire décisif, vers la Coupe du monde 2026 de l’autre côté de l’Atlantique, tous les observateurs relèvent rapidement l’identité de ceux qui débarquent pour la première fois. Puisque, pour la deuxième fois déjà de la courte ère Garcia, aucun nouveau visage n’apparaît, l’attention se porte alors sur ceux qui reviennent. Et un nom prend particulièrement la lumière: Axel Witsel.
En l’absence de Youri Tielemans dans son secteur de jeu, et celle de Romelu Lukaku qui vogue dans les mêmes eaux en nombre d’apparitions sous la tunique diabolique, l’ancienne sentinelle de l’équipe nationale fait son retour, forte du CV d’un joueur qui en a vu d’autres. Le choix de Rudi Garcia tient davantage de l’appel à la sagesse que de l’appel au secours, contrairement à celui de Domenico Tedesco avant l’Euro 2024. Ici, Witsel doit surtout transmettre son expérience, son calme et ses routines à un groupe pourtant pas si jeune. Avec une moyenne d’âge de 27,2 ans, sa liste de 26 joueurs pour affronter la Macédoine du Nord puis le pays de Galles n’est guère plus verte que celle présentée par Roberto Martínez trois ans plus tôt, lors d’une Coupe du monde au Qatar où tout le monde jugeait ces Diables à 27,8 ans de moyenne d’âge, beaucoup trop vieux. En revanche, elle est bien moins expérimentée: là où les hommes du sélectionneur catalan affichaient une moyenne de 51 sélections sur leur passeport vers le Qatar, ceux de Rudi Garcia n’en ont «que» 32,7 en moyenne.
Est-ce là aussi qu’il faut trouver l’explication du seul véritable changement opéré par le sélectionneur français entre ses choix de septembre et ceux d’octobre? Le remplacement de Mike Penders par Senne Lammens reste anecdotique, contrairement à celui de Diego Moreira –systématiquement appelé depuis son changement de nationalité en mai– remplacé par un Dodi Lukébakio tout juste transféré de Séville à Lisbonne.
Brandi comme une grande victoire symbolique par Rudi Garcia, félicitant ardemment «Vincent Mannaert et ses équipes» pour leur travail en coulisses lui permettant de sélectionner le Belgo-Portugais, Diego Moreira n’a pour l’instant disputé qu’onze minutes en quatre apparitions potentielles avec les Diables, et ne fera pas encore décoller le compteur en octobre. Sur les côtés, là où la concurrence fait rage, on peut presque s’étonner de l’obstination de la Belgique à vouloir lui faire porter la tunique nationale. Parce que quelques mois après les louanges, Garcia l’a évincé d’une sélection dont il n’aurait «probablement changé aucun nom», selon ses propres dires, si les blessures ne s’en étaient pas mêlées.
Revoilà donc Dodi Lukebakio. Avec moins de minutes jouées que Moreira depuis le début de saison, des stats timides, mais sept ans et 25 sélections de plus que le gaucher de Strasbourg. Le message de Rudi Garcia est claire: l’expérience internationale sera la clé des duels d’octobre.