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Ligue des Champions : « le PSG peut-il zlataner le Barça ? Oui, bien sûr ! »

Impossible n’est pas football, donc la réponse est : « Oui le PSG peut battre Barcelone, bien sûr ! » Zlatan Ibrahimovic, ce fêlé génial (pléonasme ?) qui sera forcément revanchard de sa période barcelonaise foireuse, a vu sa suspension, écopée contre Valence, réduite et sera donc bien présent lors du quart de finale aller de la Ligue des Champions.

Par Bernard Jeunejean

Ceci dit, reste un énorme écueil à franchir pour que le Paris Qatar Club puisse rêver de demi-finales de Ligue des Champions : écueil qui est moins le grand Barça et son grand collectif que le p’tit Leo Messi tout seul comme un grand ! Car n’échaffaudons pas de midi à quatorze heures, ce sont d’abord deux exploits individuels du Pirlouit argentin qui ont dégommé Milan AC lors du retour au Camp Nou !

Messi marque un max et, quand il marque, son équipe l’emporte –statistiquement — plus de neuf fois sur dix. C’est énorme et ça n’amène pourtant jamais, je dis bien JAMAIS, l’équipe adverse à tenter sur lui un marquage individuel impitoyable (même si le Pepe de José Mourinho s’est parfois borné à rôder dans ses seuls parages). Via le marquage dit de zone sur Messi, on l’a dans le baba presqu’à tous les coups. C’est à croire que n’existent plus sur le marché des sangsues de top niveau, style Berti Vogts vs Johan Cruijff jadis : d’explosives anguilles, certes banales balle au pied, mais qui ne lâchent pas d’une semelle, qui collent culotte, qui suivent leur homme même quand il va pisser, gardes-chiourme et fiers de l’être. Je ne dis pas qu’un chien de garde est la solution-miracle pour stériliser Lionel, mais je dis qu’on ne perdrait rien à essayer et que personne n’essaie. Et outre l’allusion à Vogts, quitte à faire ancien combattant, je vous verse aussi au dossier cette citation de Gerd Müller suite aux 91 buts de Messi 2012 : Avec les défenses en zone d’aujourd’hui, j’aurais marqué beaucoup plus de buts. Le vieux Bomber n’est pas gaga en prétendant cela…

Remember Barça-Milan. Sur le papier, Messi est l’attaquant axial. Sur le papier, Philippe Mexès et Cristian Zapata sont les défenseurs axiaux. Et sur 90 minutes, ni le gros Français ni le fantomatique Colombien ne se sont retrouvés engagés UNE SEULE FOIS dans un beau duel bien saignant pour tenter d’arracher le ballon à Messi ! Elle me rend fou, cette connerie prétentieuse de défense en zone avec deux liberos glandeurs ! Ils laissent Messi décrocher et bosser, puis sont doublement ébahis : d’abord parce que le Barça a la supériorité numérique au milieu, ensuite parce que le petit Argentin s’amène face à eux pleins gaz, et pète le ballon au fond avant qu’ils aient eu le temps de venir à sa rencontre ! Tant pis pour eux ! D’une manière générale, les défenseurs centraux sont les joueurs les plus sous-utilisés du football à la mode. Et quand Messi est en face d’eux, ils en deviennent les dindons.

Imaginons que Carlo Ancelotti soit Pinocchio, et que je sois son Jiminy Cricket. Je lui glisserais à l’oreille que, mardi prochain face au Barça, ce sera l’occasion rêvée de savoir si Lionel Messi est inarrêtable dans l’absolu, ou s’il existe en ce bas monde une individualité défensive capable de le mettre sous l’éteignoir : puisqu’au PSG, Carlo dispose de Thiago Silva qui, selon les médias me le bassinant depuis des mois, est le meilleur défenseur axial du monde ! Carlo n’a rien à perdre car, s’il joue la zone, il se fera niquer comme les autres. Qu’il colle plutôt son Thiago rapide sur Messi, en lui ordonnant d’être son siamois… quitte à le menacer d’une amende chaque fois que son corps de Brésilien ne frôlera pas celui de l’Argentin redouté.

Alors, durant ce match-aller, advienne que pourra : il restera à Ancelotti ce chouette poison d’Ezequiel Lavezzi et huit autres joueurs de champ. Carlo est assez grand pour les disposer intelligemment face aux Xavi, Andrès Iniesta and Co qui ne sont évidemment pas des manches…mais qui restent humains au contraire du petit extra-terrestre : pour ses neuf gars outre Thiago Silva, qu’Ancelotti se débrouille avec de la zone, de la couverture ou tout ce qui lui chante ! Puis, si l’espoir subsiste, au match-retour, advienne ce qu’Ibra pourra.

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