
Les plus grands derbies du monde, partie 4 : haine allemande et gladiateurs lisboètes
Il existe des derbies footballistiques partout dans le monde. Les passions qu’ils déchaînent et rivalités qu’ils exacerbent ne sont pas les mêmes d’une ville à l’autre, d’un pays à l’autre ou d’un continent à l’autre. Mais quels sont les derbies les plus acharnés de la planète foot ? Aujourd’hui, nous nous arrêtons dans l’industrielle Ruhr avant de mettre le cap vers Lisbonne où l’océan Atlantique a déchaîné les tempètes entre les deux clubs de la capitale portugaise.
UN DUEL INDUSTRIEL RUHR DANS RUHR : BORUSSIA DORTMUND – SCHALKE 04
Cette saison, les deux clubs de la Ruhr ne s’affrontent pas puisque Schalke 04 a été relégué à l’issue du dernier exercice. Mais aucun derby de Bundesliga ne déchaîne autant les passions que celui-ci. Dans la Ruhr, le football réunit les gens mais ici, on peut vraiment parler de haine et de jalousie, une discorde qui divise même des familles. On dit que les supporters du Borussia Dortmund ne font jamais leur plein chez Aral parce que les stations-service sont bleu et blanc, les couleurs de Schalke 04. Et les fans du club de Gelsenkirchen ne veulent rien consommer qui viennent de Dortmund, même pas la fameuse bière Dortmunder.
Pour beaucoup de supporters de Schalke, leur club est la seule raison d’être. Si on leur donne le choix, ils préfèrent même remporter le derby qu’être champion. Mais leur dernier titre remonte déjà à 1958. Pour les ennuyer, les fans du Borussia disent que 28,2 km sépare Schalke du titre: c’est la distance entre les deux stades.
De nombreux derbies héroïques ont eu lieu entre les deux clubs. Avec beaucoup d’incidents. Comme le 6 septembre 1969, lorsque des supporters de Schalke ont envahi le terrain de Dortmund après un but de leur club. Les stewards de l’équipe locale ont lâché les chiens mais au lieu de courir après les fans, ils se sont attaqués aux joueurs. Côté Schalke, deux d’entre-eux ont été mordus. Le club a réagi avec humour. Quatre mois plus tard, lors du match retour à Gelsenkirchen, le président des KönigsblauenGünter Siebert a fait défiler des lions le long du terrain, du côté où les joueurs du Borussia s’échauffaient. Après le match, il est apparu qu’il s’agissait en fait de lions apprivoisés du jardin zoologique.
LES GLADIATEURS DE LISBONNE : BENFICA – SPORTING
Depuis que le FC Porto a brisé l’hégémonie de Benfica et du Sporting, le derby lisboète a un peu perdu de sa saveur, mais la rivalité entre les deux clubs demeure. Lorsque le derby est diffusé en direct à la télévision, la retransmission débute deux heures trente avant le coup d’envoi et on voit les autocars des joueurs arriver au stade. On dirait l’entrée des gladiateurs dans l’arène. Les supporters les suivent parfois à pied, surtout s’ils habitent près d’un des deux stades, qui ne sont distants que de deux kilomètres.
La lutte pour le titre a longtemps opposée Benfica et le Sporting Clube de Portugal (c’est son nom officiel). De 1941 à 1984, les deux clubs ont décroché 39 titres. De 1960 à 1977, ils ont régné de façon ininterrompue sur le championnat. Cette dualité conférait au derby une dimension à part. La rivalité entre les deux clubs est ancestrale. En 1907, huit joueurs de Benfica sont passés au Sporting, qui leur offrait de meilleures conditions financières. Pourtant, au fil des années, Benfica est devenu le plus grand club du Portugal. Il compte 220.000 socios et quatorze millions de supporters à travers le monde.
La rivalité entre les deux clubs se déplace parfois sur le terrain des transferts. C’est ainsi que Benfica s’est montré plus rapide que le Sporting pour transférer Eusébio, la perle noire du Mozambique qui a inscrit 383 buts en 363 matches officiels. Mais c’est le Sporting qui, sur l’île de Madère, a découvert un gamin de douze ans qui allait devenir une star mondiale. Cristiano Ronaldo était pourtant un grand fan de… Benfica.
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