
Les frères Mpenza ouvrent la boîte à souvenirs: « Fiers de notre époque »
Avant les frères Hazard et Lukaku, il y a eu les frères Mpenza. La version originale d’une fratrie pas comme les autres, passées en quelques mois du Canonnier au Stade de France. Et en quelques années de Philippe Albert à Vincent Kompany. Interview avec deux morceaux d’histoire du football belge.
Les retrouvailles se feront sans emphase. Les deux frères ne se sont plus vus depuis plus d’un an, mais l’heure n’est pas encore aux embrassades. Dans l’intervalle, Émile est redevenu papa, Mbo, lui, s’est coltiné trois heures de route pour retrouver son cadet. Ils auraient mille choses à raconter du présent, mais préfèrent regarder vers l’arrière. Sans doute la réalité de ces vedettes dont la folie de la première vie ne rattrapera jamais la routine ordinaire de la seconde. Plus qu’un binôme ultra-médiatisé, les deux frères ont longtemps été un reflet. Celui d’une époque où Mbo ne buvait pas encore de smoothie pineapple strawberry et où Émile ne recevait pas les pieds dans le sable de Knokke-le-Zoute. Parce qu’avant d’être des quadras bien rangés, les frères Mpenza ont été les marqueurs de toute une génération et les porte-drapeaux d’un football belge tour à tour euphorique, malade et impatient. On rembobine la cassette.

Vous avez passé les 22 ou 24 premières années de votre vie ensemble, mais vous ne vous êtes pas vus depuis plus d’un an. Qu’est-ce qu’il reste en 2021 de ce binôme qu’on a longtemps cru inséparable?
ÉMILE MPENZA: Il y a beaucoup de gens qui ont besoin de s’entendre ou de se parler quotidiennement. Nous, on n’a pas besoin de ça, mais on sait que s’il y a un problème, l’autre sera toujours là. Pour le reste, on fait nos vies, on avance. C’est comme ça que je fonctionne aussi avec mes meilleurs amis. On ne s’entend pas souvent, mais on sait que s’il y a une galère, on peut compter les uns sur les autres.
MBO MPENZA: À l’époque où on a percé, ce qui est sûr, c’est qu’il y avait quelque chose de logique à vivre ça ensemble. On avait toujours joué côte à côte jusque-là. Ce qui était moins évident, c’était d’atteindre tous les deux le très haut niveau. Le tout, sans être passés par un grand centre de formation.
« Pour nous, jouer au foot, c’était complètement un acte de rébellion »
Courtrai, Mouscron, le Standard, les Diables. Vous avez franchi ensemble les quatre premières étapes de votre ascension. C’est plus facile d’être deux quand on vient de nulle part et qu’il faut faire sa place?
MBO: Il faut savoir que quand on est arrivés du Congo en Belgique pour le doctorat de notre père fin des années 1980, c’était censé être un séjour sans lendemain. On vivait à Mons, au premier étage dans une grande tour. On ne faisait pas grand-chose, mais on a eu la chance de rapidement se faire un ami. Un certain David, aujourd’hui décédé. Lui, il vivait au onzième étage, mais surtout, il jouait dans le petit club de Mesvin, en deuxième provinciale. Un jour que mon père était en stage, on a été s’inscrire dans son dos dans le club de David. Le temps de faire quelques entraînements avant qu’un jour, notre père nous surprenne en train de nous habiller à la maison pour aller au foot.

ÉMILE: Il n’était pas content, papa! D’habitude, il ne parlait pas beaucoup, notre père, mais quand il nous a vus ce jour-là… En fait, il ne voulait pas qu’on fasse du sport, il misait tout sur les études. Heureusement, dans l’intervalle, on avait tapé dans l’oeil du président de l’école des jeunes. Celui-ci a su convaincre notre père de nous laisser jouer au foot.
MBO: Il a dit: « Ok, mais les études doivent suivre ». Dans la foulée, lui a eu sa pharmacie et on n’est jamais repartis au Congo. Par contre, il n’a jamais cessé de nous mettre la pression pour les études ( Il rit). À la limite, pour nous, jouer au foot, c’était complètement un acte de rébellion.
ÉMILE: De Mesvin, on a été en sélection du Hainaut. Et puis très vite, on a été repris en équipe nationale chez les jeunes. Je crois qu’on était des cas uniques à l’époque. Des gars de provinciale en équipe nationale, c’était incroyable. Moi, je jouais avec Kurt Van De Paar, Chris de Witte. Mais eux étaient à Anderlecht, c’était normal qu’ils soient là. Nous on était à Mesvin… Il y avait un côté insolite.
Fin 1996, vous explosez totalement avec Mouscron dès vos premiers pas en D1, avant d’être appelés dès les premiers mois de l’année 1997 en équipe nationale. Avant qu’en mai, Émile ne soit élu footballeur pro et Soulier d’Ébène de Pro League. Comment avez-vous vécu à l’époque cette ascension et cette exposition soudaine?
MBO: C’était une fierté immense. Je n’ai pas oublié ce match au pays de Galles ( victoire 1-2 des Diables, le 29 mars 1997, ndlr), mon premier avec la Belgique. On voyageait dans un petit avion et le trajet avait été catastrophique. J’étais assis à côté d’Enzo. Pendant les secousses, il a sorti une photo de sa fille et il a commencé à prier ou quelque chose dans le genre. Il n’était vraiment pas bien. Genre transpirant. À la base, je ne suis pas stressé en avion, mais là, je dois avouer que j’ai un peu sué. Je me disais: « Si Enzo Scifo, avec toute son expérience, est en panique, c’est qu’il y a peut-être des raisons de s’inquiéter… »

ÉMILE:Moi, je dormais, je crois ( Il rit). Ma première, c’était contre l’Irlande du Nord ( défaite 3-0, le 11 février 1997, ndlr). Les gens ne le savent peut-être pas, mais à l’époque, on partageait encore le vestiaire des Diables avec un monstre comme Philippe Albert. J’étais d’ailleurs assis à côté de lui dans le vestiaire. Il avait littéralement son casier à côté du mien. Pour moi, vous imaginez que c’était un truc de fou!

Le truc de fou, c’est que vous avez donc aussi bien joué avec Philippe Albert qu’avec Vincent Kompany. Vous avez parfois eu le sentiment d’être nés trop tôt ou trop tard?
ÉMILE: Vous savez, quand je suis arrivé en équipe nationale, des gars comme Philippe Albert, Marc Wilmots ou Luis Olivera m’ont pris sous leur aile. C’était fantastique pour nous. Et de l’autre côté, je suis fier d’avoir accompagné les débuts de la génération actuelle. À la fin, chez les Diables, Fellaini et les autres, ils m’appelaient « Tonton Émile ». J’étais le vieux, mais ça me faisait plaisir. Il y avait une forme de respect, je trouvais ça sympa.
MBO: Oui, au contraire, je pense qu’on a eu de la chance quelque part de connaître la fin de cette grande génération des anciens de 1986. Parce que quand on a débarqué pour la première fois dans le vestiaire des Diables et qu’on s’est retrouvés nez à nez avec les Scifo, les Van der Elst, je peux vous dire qu’on était impressionnés. C’est un peu, j’imagine, ce que doit ressentir aujourd’hui un gars comme Jérémy Doku quand il se retrouve avec des joueurs de la trempe d’Eden ou Kevin…
EMILE: Et puis, il y avait une super ambiance aussi à l’époque. Ce n’était peut-être pas aussi fort en termes de collégialité que ce que connaît aujourd’hui cette génération-ci, mais tout le monde se respectait. Ces histoires de « guerre communautaire », c’était un truc inventé par les médias. En vrai, ça s’est toujours très bien passé. Nous, on avait toujours la même table pour manger. Il y avait évidemment Wilmots, Deflandre et Léonard, mais il y avait aussi Boffin, De Vlieger et Vande Walle. On était une équipe mixte.
« Si vous allez à Schalke aujourd’hui, tout le monde vous parlera d’Émile »
Été 1998, à respectivement 19 et 21 ans, vous faites partie des 23 de Georges Leekens pour le Mondial en France. Comment avez-vous vécu cette Coupe du monde?
MBO: On était professionnels depuis deux ans. Pour nous, c’était magique de se retrouver là. Sportivement, ça reste un souvenir compliqué, mais individuellement, on a vécu un rêve éveillé.
ÉMILE: Quand tu fais 0-0 contre les Pays-Bas et que tu mènes 2-0 contre le Mexique ( score final 2-2, ndlr), tu dois toujours te qualifier… Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme ça. Perso, je me souviendrai toujours de ce premier match contre les Pays-Bas. J’ai joué trente minutes, mais pour la première fois de ma vie, j’ai stressé pour du foot. Le Stade de France était plein, on jouait contre un des favoris du Mondial et surtout, ce jour-là, c’est la première fois que j’ai vu quelqu’un qui était plus rapide que moi. Marc Overmars. Olalalala! Après dix minutes, il a forcé Leekens à changer Crasson par Deflandre parce que ça n’allait pas du tout. Olalala, comment il l’a pris, je n’avais jamais vu ça. Ce n’était pas que de la faute de Crasson. À l’époque, on jouait avec des libéros et Verstraeten était dix mètres derrière tout le monde. C’était compliqué.

18 mois plus tard, en janvier 2000 et à quatre mois de l’EURO 2000 en Belgique, vous décidez de quitter le Standard et la Belgique. Mais chacun de votre côté cette fois. Émile à Schalke 04 et Mbo au Sporting Portugal. Pourquoi ce choix là et pourquoi à ce moment-là?
MBO: On avait envie de connaître autre chose. On savait qu’il y avait un risque de ne pas s’imposer directement à l’étranger, mais on connaissait aussi nos qualités. Le risque était calculé, je dirais.
ÉMILE: Moi, j’avais besoin de travailler plus. D’être mieux entouré. En Belgique, je n’étais peut-être pas assez accompagné. On disait que j’étais le meilleur, mais ça s’arrêtait là. En Allemagne, j’ai dû repartir de zéro, ça m’a fait du bien. Je pouvais aller à Arsenal avec Wenger à l’époque, mais Wilmots m’a dit un truc du style: « Viens avec moi, tu vas devenir mon petit frère ». Ça me plaisait à l’époque de me dire que j’allais devenir le petit frère de Marc Wilmots ( Il rit).
MBO: Il a bien fait. Si vous allez à Schalke aujourd’hui, tout le monde vous parlera d’Émile. C’est une légende là-bas. En Belgique, tu n’as pas ce respect envers les anciens. Moi aussi d’ailleurs, quand je vais au Portugal, je suis accueilli dans la loge du président du Sporting.
ÉMILE: Tandis qu’ ici, on doit se battre pour avoir des places au Heysel… C’est triste, mais c’est la réalité. Et il n’y aucun club belge par lesquels on est passés où nous sommes toujours les bienvenus.
Qu’est-ce qui a été le plus dur à vivre humainement: l’élimination de 1998 après le match nul contre la Corée du Sud ou la défaite contre la Turquie de l’EURO 2000?
MBO & ÉMILE:(En choeur)La Turquie, dans un stade plein à la maison. Sans hésitation.
Le point commun entre cet EURO 2000 et celui qui arrive, c’est que comme les Diables actuels, vous résidiez en Belgique. Eux à Tubize, vous à Lichtaert, dans le Limbourg. À l’époque, Émile, tu étais attendu comme le Messie de cette équipe et tu étais aussi au sommet de ta popularité… Quels souvenirs te restent-il?
ÉMILE: J’aurais préféré que cette euphorie soit autour de toute l’équipe. Pas seulement autour de moi. Je ne voulais pas être l’attraction, je voulais que tout le monde soit ensemble. Mais il y a eu mon but contre la Suède lors du match d’ouverture ( victoire 2-1, ndlr), il y a eu Miss Belgique aussi… Il y a eu trop de choses.
En effet, il y a cette anecdote restée célèbre où ta compagne, Joke Vandevelde, jeune Miss Belgique, avait été aperçue devant l’hôtel des Diables rouges… Avec le recul, c’est le genre de chose qui a pu vous sortir de votre EURO?
ÉMILE: Je n’oublierai jamais. C’était justement après notre victoire contre la Suède. On avait reçu un jour de congé, c’était un dimanche, on pouvait faire ce qu’on voulait. Plein de joueurs étaient partis voir leur famille, mais la presse n’attendait que moi. Du coup, je suis sorti par l’arrière de l’hôtel, mais il y avait un journaliste qui avait eu l’idée de se planquer là… Et qui nous a surpris avec ma compagne. Pour moi, ce n’était rien, mais la presse en a fait des tonnes.
MBO: Le premier match avait donné beaucoup d’espoir. C’était un peu le même scénario qu’en 1998. Contre l’Italie ( défaite 2-0, ndlr), où je rentre en fin de partie, l’équipe avait fait un super match. Et contre la Turquie ( défaite 2-0, ndlr), honnêtement, on livre une super première mi-temps. Dans l’ensemble, on jouait bien au football, mais on a manqué de réussite.
« Personne ne pouvait en vouloir à Filip De Wilde »
Dans la foulée de cette élimination précoce, toute la Belgique est tombée sur Filip De Wilde, auteur de deux bourdes monumentales contre la Suède en ouverture, mais surtout contre la Turquie lors du troisième match. Comment le groupe a réagi à l’époque?
ÉMILE: Moi, je n’ai surtout jamais oublié que j’aurais dû marquer le but de l’égalisation en deuxième mi-temps. Je reçois un super centre de Nilis, je cadre ma tête, mais le gardien la sort. Ce n’est pas un but que je peux rater, ça ( sic). Dans aucune circonstance. Partant de là, j’estime que je ne peux pas vraiment en vouloir à Filip.
MBO: Honnêtement, personne ne pouvait en vouloir à Filip. C’était le plus professionnel d’entre nous. Il a toujours travaillé comme un fou, il avait tout fait pour arriver prêt à ce rendez-vous et humainement, il était adorable. Tu ne peux pas en vouloir à un gars pareil. On était tristes, on était déçus, mais dans un vrai groupe, c’est quand il y a une défaite qu’on voit qui est solidaire et qui ne l’est pas.
Cette ambiance de groupe-là, c’était surtout le mérite de Robert Waseige?
MBO: Robert, on disait que c’était un sage et c’est vrai qu’il avait ce côté assez paternel. Mais je peux te dire que quand tu ne faisais pas bien ton boulot, il savait te remettre à ta place.
ÉMILE: Il avait deux facettes, mais il n’avait qu’un seul visage. Ce que je veux dire, c’est qu’il ne faisait pas de cinéma. Il savait te protéger tout en te recadrant. Je n’oublierai jamais ces premiers matches sous ses ordres contre les Pays-Bas ( 5-5, ndlr) et le Maroc au Standard ( 4-0, ndlr). Les deux plus beaux matches de ma carrière. Je mets deux buts et quatre assists. Il a fait de moi un joueur important.
MBO: Oui, c’est vraiment ça, il nous a rendu la confiance en mettant chaque joueur dans les meilleurs conditions. Il croyait en chacun de nous. Moi, je suis revenu dans le groupe après deux ans d’absence en mars 2002. À quelques mois du Mondial et pourtant, il a su tout de suite me refaire confiance.
Ce Mondial 2002, pour toi Mbo, c’est l’accomplissement ultime. Pour la première fois, on a l’impression que tu es enfin reconnu à ta juste valeur en sélection. C’est ce que tu ressentais aussi?
MBO: Ça aurait été l’accomplissement ultime, si on avait battu le Brésil en huitième de finale ( défaite 2-0, ndlr). Mais c’est vrai que ce Mondial m’a fait du bien. Paradoxalement, en sortant ce match contre le Brésil, on se dit qu’on est au début de quelque chose de chouette. Qu’on va vivre de belles années. Jamais on aurait pu imaginer la suite.
ÉMILE: D’ailleurs, moi, à l’époque, quand je dois renoncer à ma sélection pour le Mondial, je suis dégoûté, mais je me dis que ce n’est pas si grave. Qu’il y en aura d’autres. C’était impossible de penser une seconde qu’on allait traverser un si long tunnel.
Ce qui suit, c’est une longue descente aux enfers de l’équipe nationale qui passe en cinq ans de la 18e à la 71e place au classement FIFA. Et qui s’apprête à faire l’impasse sur toutes les grandes compétitions suivantes.
MBO: Le tournant, c’est ce match décisif pour la qualification pour l’EURO 2004 en Bulgarie ( 2-2, ndlr) avec ce penalty non sifflé par Pierluigi Collina sur moi à la dernière minute. À partir de là, tout s’est écroulé.
ÉMILE: Reconstruire, ça prend du temps. On l’a payé cher, malheureusement.
Le 17 août 2005, contre la Grèce, Vincent Kompany fête déjà sa douzième sélection et toi, Mbo, ta 46e. Tu te doutes de la raison pour laquelle on revient avec ça aujourd’hui…
MBO: Mon premier but en Diable, oui… Les médias m’en ont assez parlé à l’époque pour que je ne l’oublie pas ( Il rit). Je lisais la presse, comme tout le monde, donc ce n’était pas facile mentalement. Du coup, évidemment ce match, c’est une libération. Au moment où je marque, Émile n’est pas loin. Je l’entends encore me crier: » Shoot! »
ÉMILE: C’est vrai! Il met un super but en demi-volée, de l’extérieur de la surface. J’étais content pour lui parce qu’il se créait toujours les occasions, mais il ne les mettait jamais au fond… Ce jour-là, j’avais ouvert le score. Je me souviens bien de ce match, il y avait en effet Vincent Kompany en défense centrale, Anthony Vanden Borre à l’arrière droit. Le vrai problème, c’est qu’il y a eu beaucoup de blessures et qu’on a rarement joué avec cette équipe.
MBO: C’était une drôle d’époque. On jouait dans un stade Roi Baudouin aux trois-quarts vide.
ÉMILE: Quand il y avait 10.000 personnes, on savait qu’il y avait au moins 50% de tickets qui avaient été offerts… La vérité, c’est que l’équipe nationale n’intéressait personne….
Mbo, ta dernière apparition avec le maillot de l’équipe nationale a lieu le 12 septembre 2007 au Kazakasthan, pour un match de qualifications pour l’EURO 2008. Soit dix ans tout juste après tes débuts. C’est dur ne pas pouvoir choisir le moment exact où l’on quitte la scène?
MBO: J’avais été rappelé une dernière fois par Vercauteren quand j’étais en Grèce, mais je m’étais blessé au dos donc j’avais dû décliner. Mais oui, bien sûr que c’est frustrant de ne pas décider. On reste des compétiteurs. Mais c’est le temps qui passe, c’est comme ça. Moi, c’était dû à une blessure. Après qui sait, ça m’a peut-être évité de faire la saison de trop.
Émile, toi, c’est en octobre 2009 que Dick Advocaat t’offre tes deux dernières sélections. Une tournée d’adieux que tu effectues aux côtés de la jeune génération puisque tu fais alors équipe avec Mirallas, Dembélé, Vertonghen, Vermaelen ou Fellaini. Ça reste de beaux souvenirs?
ÉMILE: J’avais mis Hazard sur le banc. Tu te rends compte que j’avais mis Hazard sur le banc? Et pour la première fois depuis très longtemps en équipe nationale, je me suis ressenti bien. Parce qu’on me demandait juste de faire ce que je savais faire. Plus de défendre. Je restais devant et j’attendais les ballons. C’est pour ça que contre la Turquie ( 2-0, ndlr), je marque un doublé et que je suis encore capable de faire une course de septante mètres pour aller mettre le deuxième à la 84e. Cette fraîcheur devant le but, c’est ce qui m’a longtemps manqué avec les Diables. Parce qu’on avait pas une équipe suffisamment douée pour se permettre de demander aux attaquants de rester devant.
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