
La Louvière de retour en D1? Hors du terrain, il y a 5 bonnes raisons d’y croire
La RAAL La Louvière était encore récemment présentée comme « le plus professionnel des clubs amateurs ». La voilà aux portes de l’élite du football national.
Avec un trio de tête qui se tient seulement à un point, cette saison de Challenger Pro League offre un final bouillant. Bien malin est celui qui pourrait en prétendre l’issue. A seulement un petit point du RWDM, leader du championnat, les Louviérois ont leur sort entre leurs mains ce vendredi soir. En cette dernière journée, Molenbeek se déplace à Zulte, ex-aequo à 56 points avec la RAAL. Les deux premières places étant synonymes d’une montée assurée, un succès ce soir à Lommel garantirait aux Loups une montée dans l’élite du football belge.
Un parfum de fête embaume déjà les rues louviéroises. Les moins chanceux qui ne pourront se déplacer jusqu’à Lommel auront l’occasion de suivre le match depuis le Place Mansart. Un dispositif mis en place par la commune et le club pour l’occasion. Après la relégation du matricule 93 en 2006, les supporters louviérois n’ont plus revu la lumière de la première division. A la veille du week-end de Pâques, les Loups n’ont jamais été aussi proches d’un retour de l’ombre avec la ferme intention de s’imposer durablement en D1A. La preuve par cinq.
1. Un projet sportif moderne et ambitieux
Depuis la reprise du matricule 94 (anciennement Racing Couillet) par Salvatore Curaba, la «Nouvelle RAAL» s’est donné les moyens de ses ambitions. Encadrement professionnel, recrutement ciblé, développement de la formation: le club avance avec méthode. Cette saison, la RAAL Wolves Academy a encore fait un pas en avant dans sa professionnalisation constante. Un partenariat est né entre le centre de formation et l’Institut Saint-Joseph, école secondaire louviéroise, autour du développement du projet Foot-Études. Cette montée en puissance doit tout à une gestion rigoureuse portée par une vision claire à moyen et long terme. «Ce n’est pas encore un projet dédié aux sportifs de haut niveau», précise Toni Turi, CEO de la RAAL. «Mais nous y travaillons. La prochaine étape serait de permettre aux sportifs élites de poursuivre leurs études en internat, au sein de la RAAL ou dans des écoles partenaires.»
2. La ferveur populaire
Même lorsque le club évoluait en D3 ACFF, les joueurs pouvaient compter sur l’appui du public qui a toujours répondu présent en nombre. La RAAL peut en effet compter sur une fanbase fidèle. Cette saison, on enregistre une moyenne d’affluence de 2.800 spectateurs par match. Des associations de supporters également engagées pour leur club de coeur puisqu’en 2020, ils décident de s’unir pour racheter le matricule 93, numéro historique de la RAAL. Une action qui n’ira pas à son terme mais qui témoigne de l’implication du public. Silvio Proto se souvient avec nostalgie de ses jeunes années au Tivoli: «C’était chaud! Le public jouait vraiment son rôle de douzième homme. On avait des matchs assez difficiles contre le Standard ou Anderlecht mais ces équipes n’aimaient pas se déplacer chez nous. Avec le nouveau stade fermé et sans piste d’athlétisme, ils vont mettre le feu. Ça va monter dans les décibels.»
3. Des infrastructures de haut vol
Avant le chantier du nouveau stade de 8.050 places, dont la fin est prévue pour le mois de juin, les dirigeants du club ont établi clairement leurs priorités: garantir des infrastructures d’entraînement et de formation optimales. C’est chose faite avec la rénovation du Complexe Saint-Julien de Strépy-Bracquegnies, remis à neuf il y a deux ans. Par ces deux chantiers majeurs, la RAAL a souhaité mettre l’accent sur son ancrage local. C’est pourquoi les dirigeants ont fait appel à des acteurs de la région du centre comme le bureau d’architecte Carré 7 ou ICM, filiale de la société Wanty. Aujourd’hui riche de ses propres installations, avec un stade exclusivement financé par des fonds privés, la RAAL bénéficie d’un sérieux avantage.
4. La vision RAAL à long terme
Après des années de difficultés financières et sportives, l’ancienne RAA Louviéroise est finalement radiée en 2009. C’est la fin du matricule 93 qui dort encore aujourd’hui. Il faudra attendre 2017 pour voir la reprise du matricule 94 et la création de la RAAL La Louvière, portée par l’entrepreneur Salvatore Curaba et une poignée d’investisseurs locaux passionnés. Repartie de la Division 3 amateurs, la RAAL s’est reconstruite patiemment en alliant rigueur, ambition et ancrage local.
En quelques saisons, elle gravit les échelons, retrouvant peu à peu son identité et sa place dans le football belge. Plus qu’une résurrection, c’est une renaissance structurée, pensée pour durer. «J’ai toujours su que Salvatore Curaba était la bonne personne pour reprendre vu son passé de footballeur et sa réussite entrepreneuriale», confie Toni Turi. «On ressent un engouement assez fort auprès de nos partenaires, nos supporters et chez les gens de la région en général.»
5. La structure de la RAAL
Le club est désormais géré comme une vraie entreprise. Il a le statut de société coopérative, gérée par 200 actionnaires, dont Salvatore Curaba, détenteur de 70% des parts. Le reste des parts sont détenues par des partenaires locaux, mais pas uniquement. «Certains supporters ont même investi jusqu’à 1.000 euros dans la coopérative. Ce qui renforce l’aspect communautaire de notre club», précise le CEO de la RAAL. Un autre aspect qu’il souligne est l’absence d’investisseurs étrangers: «Je ne suis pas convaincu par les investisseurs étrangers. Généralement dès que le vent tourne ou qu’ils voient de meilleurs intérêts ailleurs, ils partent.» Une leçon qui fait sens lorsque l’on observe les galères financières de certains clubs de Pro League.
Aux portes de la D1A, la RAAL incarne le symbole du renouveau d’un club historique, porté par une vision moderne, une gestion rigoureuse et un ancrage local profond. Que ce soit sur le terrain, dans les tribunes ou en coulisses, les Louviérois ont prouvé qu’ils avaient tout pour s’imposer durablement dans l’élite.
Si le football récompense le mérite, alors la montée de la RAAL ne serait pas seulement logique. Elle serait légitime.
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