Guillaume Gautier

La chronique de Guillaume Gautier | Pourquoi De Ketelaere convient mieux aux Diables qu’Openda

Guillaume Gautier Journaliste

Les Diables ont battu le Liechtenstein et le Kazakhstan, sans Romelu Lukaku. Parmi ses remplaçants, aucun n’a marqué de but, mais Charles De Ketelaere a marqué des points.

Au Liechtenstein, face à la modeste équipe locale, c’était sans doute l’unique zone d’ombre après la deuxième mi-temps lumineuse des Diables Rouges. Loïs Openda, remplaçant attitré de Romelu Lukaku à la pointe du onze diabolique depuis qu’il a pris le dessus sur Michy Batshuayi au soir de la Coupe du monde de 2022, n’est pas parvenu à trouver le chemin des filets. Une mauvaise habitude pour le nouvel attaquant de la Juventus, qui n’a alimenté son compteur qu’à trois reprises en autant d’années passées sous le maillot national, et en désormais 28 apparitions. Les deux premiers datant de la fin de règne de Roberto Martínez, il faut même constater que le véloce Loïs n’a marqué qu’une fois pour la Belgique depuis le début de l’année 2023.

Contre le Kazakhstan, Loïs Openda n’était donc plus là. Son remplaçant n’était pas Michy Batshuayi, pourtant de retour chez les Diables pour l’occasion, mais Charles De Ketelaere. Un choix que beaucoup, prenant le raccourci souvent emprunté, ont qualifié de «faux numéro 9». Pourtant, comme Dries Mertens à sa fastueuse époque napolitaine, Charles De Ketelaere faisait tout comme un véritable numéro 9, de ses appels de balle à son occupation de la surface. Son profil est certes bien différent de celui d’Openda, mais pas au point d’affirmer que les Diables ont accueilli les Kazakhs sans attaquant. Plus qu’une alternative, «CDK» est donc surtout un concurrent pour le rôle de premier challenger de Romelu Lukaku. Parce que s’il n’a pas marqué de but, l’ancien chouchou du stade Jan Breydel a, en revanche, marqué des points.

Si on caricature souvent Loïs Openda comme un attaquant de profondeur, uniquement efficace quand il y a des espaces, la principale différence avec Charles De Ketelaere est dans la relation technique qu’il entretient avec les joueurs qui l’entourent. Là où l’attaquant de la Juventus est un joueur de rupture, de ceux qu’on ne cherche que pour conclure l’action, celui de l’Atalanta est un joueur de lien, qui aime se mêler aux combinaisons sans oublier d’être présent dans la surface, où ses déplacements sont bien ceux d’un véritable attaquant.

Le problème d’Openda est que cette comparaison tourne à son désavantage quand elle est associée aux joueurs qui composent le reste du secteur offensif des Diables. Certes, il peut être une cible de choix pour les passes d’exception de Kevin De Bruyne, mais celles-là sont plus souvent destinées aux ailiers, démolisseurs de défenseurs, comme Jérémy Doku ou Malick Fofana. Près d’eux, ces joueurs-là ont plus besoin d’un relais que d’un joueur capable de déséquilibrer une défense qu’ils désarticulent déjà très bien tout seuls.

Malgré une morphologie et une gamme technique bien différente, Charles De Ketelaere se rapproche ainsi bien plus de Romelu Lukaku que Loïs Openda. Comme lui, il sait apparaître dos au jeu, servir d’appui –en finesse plutôt qu’en force– et libérer de l’espace aux ailiers. Contre le Kazakhstan, Jérémy Doku a su en profiter. Le mois d’octobre dira quelles conclusions Rudi Garcia a tirées, mais les deux matchs de septembre ont accouché de cette vérité: pour briller avec la Belgique, Charles De Ketelaere doit être un attaquant.

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