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Ives Serneels: « Une nouvelle qualif’ pour l’EURO est une étape logique du processus »

Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Ce mardi, le sélectionneur des Red Flames peut briguer un billet pour l’EURO 2022 si son équipe bat la Suisse.

1. La Suisse est votre bête noire depuis les barrages perdus pour le Mondial 2019. Il est difficile de trouver plus belle affiche pour le dénouement des qualifications?

Je ne pense plus à ces barrages. À l’issue du tirage, tout le monde disait que la qualification dans le groupe H se jouerait entre la Belgique et la Suisse, la Roumanie et la Croatie n’étant que d’embêtants outsiders. Sauf que nous avons gagné par le plus petit écart en Roumanie et la Suisse a perdu des points contre la Croatie.

Nous jouons malheureusement sans public alors que c’était l’occasion idéale de nous produire dans un stade comble. Soit, ce n’est pas une excuse. Par ailleurs, nous sommes invaincus depuis longtemps à domicile. Louvain dispose des installations idéales pour de bonnes prestations. Nous nous y sentons bien.

2. Elena Dhont est gravement blessée, Ella Van Kerkhoven est indisponible et Janice Cayman n’est pas titulaire à Lyon. Dans quelle mesure l’équipe est-elle déforcée?

Les blessures sont inhérentes au sport. Ella est en bonne voie de guérison. Je ne vais pas tourner autour du pot en ce qui concerne Elena: elle était un maillon très important lors des derniers matches et apportait une nette plus-value sportive. J’ai donc juré quand elle s’est fracturé la rotule lors du match entre le FC Twente et le PSV. Janice a reçu un peu moins de temps de jeu, mais elle est bien entrée en cours de match récemment. Elle sait qu’elle doit continuer à s’entraîner et à s’affûter. Janice gère la situation avec beaucoup d’intelligence. Contre la Lituanie, j’ai vu la Cayman que nous voulons, même si elle a perdu de sa fraîcheur au bout d’un moment, ce qui est logique.

Pouvoir dire que nous écrivons une page d’histoire est agréable.

Ives Serneels

3. En septembre, vous avez été battus 2-1 à Thoune. L’équipe a rapidement été menée et sa première mi-temps a été très médiocre. Comment éviter la répétition de ce scénario?

Simplement en regardant tous ensemble, joueuses et staff, comment nous avons résolu ces problèmes en seconde mi-temps. À ce moment, mes directives ont été mieux suivies. La suite m’incite à l’optimisme aussi, car l’équipe a très bien exécuté mes plans contre la Lituanie. Nos qualités doivent nous conforter dans l’idée que nous pouvons battre la Suisse, qui est excellente à la transition et dispose de quelques bonnes joueuses. Le caractère sera crucial. Nous avons pris 18 points sur 21 avec un différentiel positif de 28 buts. Nous ne devons donc pas changer grand-chose. Nous devons avant tout conserver notre sérénité.

4. La Belgique veut faire partie des huit meilleures nations d’Europe d’ici 2024. Quelle est votre marge d’erreur à l’EURO 2022 et au Mondial 2023?

Ce qui me plaît, c’est que le noyau a soutenu nos intentions dès le premier jour. Nous pouvons être fiers d’avoir accompli ce pas. Nous y croyons, nous n’avons pas peur d’exprimer nos ambitions et nous nous livrons à fond pour les réaliser. Une nouvelle qualification pour l’EURO est une étape logique de ce processus. Les chiffres sont éloquents: nous n’avons encore jamais obtenu autant de points avec un goal-average aussi significatif. Pouvoir dire que nous écrivons une page d’histoire est agréable. Nous allons toutes et tous mettre tout en oeuvre pour remporter cette poule.

5. Plus de 80% des 26 joueuses se produisent actuellement en Scooore Super League. Cela veut-il dire que le championnat de Belgique gagne en qualité?

Comme pour les Red Flames, il faut voir d’où nous venons. Il y a quelques années, le règlement spécifiait que huit équipes pouvaient s’inscrire au plus haut niveau du football féminin. Nous n’avions que six équipes. Elles sont plus nombreuses maintenant, mais toutes les équipes ne parviennent pas à atteindre d’emblée ce niveau. Parfois, donc, il y a encore des scores fleuves. Mais je suis convaincu qu’après deux ou trois ans, les équipes classées entre la sixième et la dixième places se rapprocheront de l’actuel top 5.

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