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« Il faut être ‘fils de pute’ pour être un bon attaquant »

L’ex-puncheur des Mauves endosse désormais le costume de motivateur du vestiaire. Rencontre avec le vrai héron du gazon.

Il existe des similitudes entre Lukasz Teodorczyk et le Nicolas Frutos de l’époque : deux attaquants costauds, forts devant le but, qui font mal aux défenses et qui sont aussi capables de prendre la profondeur.

NICOLAS FRUTOS : Teo est très fort. C’est l’attaquant le plus complet des dernières années à Anderlecht. Il est aujourd’hui dans une période de fatigue car il a pris sur lui quand collectivement ça allait moins bien. Mais il va continuer à marquer partout où il ira car il a la mentalité : c’est un fou, il presse partout, il va dans les duels, il fait mal aux défenseurs.

Vous parlez souvent ensemble ?

FRUTOS : Oui, très souvent. Là, je lui ai dit : c’est fini, il faut marquer. Tu as deux possibilités : soit tu te dis qu’il ne faut pas lui mettre la pression mais moi je peux dire que quand je rentrais chez moi, je prenais ma calculette et je comptais mon nombre de buts par minute jouée. Et je ne pouvais pas dépasser un certain nombre de minutes par but. Et si c’était le cas, ça me faisait vraiment chier. Aujourd’hui, Teo est fâché et donc il va marquer.

Il faut être fou pour être un bon attaquant ?

FRUTOS : Oui. Quand j’avais 22 ans, lors d’un match amical, je me rappelle avoir gagné un duel contre mon défenseur et il s’était retrouvé au sol, il avait mal. Je suis venu lui demander si ça allait. Après le match, un ami à moi défenseur m’a demandé ce que je faisais : Combien de fois on te frappe, nous les défenseurs ? Tout le temps. Alors tu dois être plus malin et plus fou que nous. Le jour où tu auras compris que tu dois être un fils de pute, tu vas exploser. Je n’ai jamais frappé quelqu’un dans ma carrière mais j’allais au duel pour me faire respecter. Et Teo, il se fait aussi respecter.

Il faut donc être  » fils de pute  » pour être un bon attaquant…

FRUTOS : Complètement. Le fait d’avoir grandi dans des milieux difficiles en Argentine et en Pologne, ça t’aide aussi à le devenir. Diego Costa, par exemple, était un joueur techniquement intéressant mais qui n’arrivait pas à ses débuts à mettre dans son jeu toute la folie liée à l’endroit où il a grandi. Mais il est devenu un grand attaquant quand il a croisé la route de Simeone.

Par Thomas Bricmont et Guillaume Gautier

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Nicolas Frutos dans votre Sport/Foot Magazine

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