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Génération 2030: qui sont les Diables du futur?

L’EURO 2020 constituait l’une des dernières compétitions de la génération actuelle des Diables. Alors que l’après-tournoi fait souffler un premier vent de renouveau, l’occasion est belle d’enfiler le costume de madame Irma afin d’imaginer ce que seront les Diables de demain.

Le soleil tape sévère en ce mois de juin 2030, plus caniculaire que jamais. Alors que la planète se prépare à une nouvelle Coupe du monde, les Belges, toujours la bière en main, se remémorent l’épopée d’une génération dorée en Russie. Douze ans après le miracle de Rostov, nos stars de l’époque ont depuis lors raccroché leurs crampons. Romelu Lukaku entraîne désormais les attaquants de l’Inter, Axel Witsel, cravate autour du cou, est T2 du Standard de Liège, alors que Thomas Meunier anime les plateaux télés comme consultant. La Belgique s’est qualifiée pour cette 24e édition au bout du suspense et arrive en position d’outsider de la compétition. La liste des 23 a été rendue par le sélectionneur et si vous lisez ceci en 2021, il est fort probable que peu de noms vous soient familiers.

En 2030, Jérémy Doku sera au sommet de sa carrière à 28 ans. Le timing idéal pour enchaîner les coups de reins et mettre les adversaires au tapis.

La Belgique toujours terre de grands gardiens?

ThibautCourtois (Real Madrid) n’aura peut-être pas lâché les gants d’ici là, malgré ses 38 ans bien tassés en 2030. La Pieuvre, avide de records, a énoncé la possibilité de perdurer en équipe nationale jusqu’à ses quarante balais. Un possibilité somme toute probable à un poste où l’âge a sans doute moins d’impact que dans le champ. Pour un dernier tour de piste, Thib’ pourrait se placer dans ce trio de gardiens afin d’y apporter toute son expérience. À ses côtés, un Genkois est désigné pour reprendre le flambeau. Maarten Vandevoordt marche dans les pas du Merengue chez les Limbourgeois.

Jérémy Doku
Jérémy Doku© GETTY

Lancé au rang de titulaire en deuxième partie de saison 2020-2021 à seulement 18 ans, il impressionne par son assurance, ses réflexes et un très bon jeu au pied, caractéristique de plus en plus demandée chez les gardiens modernes. Toujours perçu comme un grand talent en catégories d’âges, on peut facilement l’imaginer devenir un cadre de la « génération d’après », lui qui ne fera pas long feu dans notre bonne vieille Jupiler Pro League.

Derrière, deux gardiens se disputent la dernière place, Maxime Delanghe (PSV) semble aussi promis à un bel avenir. Parti de Neerpede en 2017 et désormais titulaire en Keuken Divisie avec le Jong PSV, il n’est que le troisième gardien chez les dauphins de l’Ajax. Mais un prêt vers un club plus modeste pourrait faire décoller sa carrière.

On ne présente plus Arnaud Bodart (Standard). Malgré la saison ratée des Rouches, le gardien était l’un des seuls à sortir la tête de l’eau et a été désigné Joueur de la saison par ses propres supporters.

Une défense renouvelée

S’il y a un compartiment où la relève tarde à se montrer, c’est bien le secteur défensif. Zinho Vanheusden (Standard) s’érige comme le plus grand espoir du pays dans cette zone du terrain, et devrait toujours être de la partie en tant que patron de la défense noir-jaune-rouge. En espérant que ses deux blessures aux ligaments croisés ne viennent pas saboter une carrière que l’on annonce radieuse.

Et si la relève se montre timide, le talent ne manque pourtant pas dans notre réservoir national. Koni De Winter (Juventus) fait partie de nos jeunes expatriés à tenir à l’oeil. L’ancien de Zulte Waregem s’est imposé avec la Primavera (où il est souvent capitaine) et s’est même offert le luxe d’apparaître sur le banc de la Juve contre le FC Barcelone en Ligue des Champions. Doté d’un profil athlétique du haut de son mètre 88, on l’imagine toutefois mal se faire une place dans l’équipe de patrons de Max Allegri. Mais un transfert dans une équipe moins huppée de Serie A, ou un retour en Belgique, pourrait lui permettre de mieux laisser sa carte de visite chez les différents clubs européens.

Et si l’on remonte encore plus loin, on trouve la trace de deux défenseurs gauchers aux profils intéressants, tant ils sont rares dans nos contrées. Bram Lagae (Gand) vient de récemment prolonger son contrat chez les Buffalos. Preuve de la confiance accordée par les dirigeants à leur jeune pépite. Une superbe patte gauche, des rentrées en touche impressionnantes, l’actuel international U17 a montré son énorme potentiel sous Bob Browaeys au sein des 2004, millésime qui regorge de talents.

Nicolas Raskin
Nicolas Raskin© GETTY

Gaucher lui aussi, Ethan Butera (Anderlecht) est le plus jeune nom de la liste. Issu de la fameuse génération 2006 d’Anderlecht, il vient de signer son premier contrat professionnel chez les Mauves. À quinze ans seulement. Physiquement en avance sur son âge, et possédant toutes les qualités techniques du défenseur-type de Neerpede, il faudra encore un peu attendre avant de le voir fouler les pelouses de Pro League.

Par contre, Zeno Debast (Anderlecht) pourrait être la nouvelle bombe bruxelloise à s’imposer sous Vincent Kompany dès la saison prochaine. Impérial lors de la défaite contre l’Antwerp en dernière journée de play-off 1, il lui faudra encore se renforcer niveau muscles, mais nul doute que le gamin a du talent à revendre. On n’oublie pas Sebastiaan Bornauw (FC Cologne), Hannes Delcroix (Anderlecht) et Arthur Theate (KV Ostende), ni Ardy Mfundu (Schalke 04), défenseur talentueux, mais freiné par les blessures.

Une composition toujours en 3-4-3

C’est notre manque de vrais latéraux qui a poussé Roberto Martínez à installer ce 3-4-2-1 qui sert de plan de bataille aux Belges depuis 2016. Malheureusement, ce manque de backs dans notre vivier national ne semble pas près de s’arrêter. À gauche surtout, où un seul nom sort du lot. Rob Nizet (Norwich City) a quitté la capitale pour s’envoler outre-Manche. Titulaire dans toutes les équipes d’âge des Diablotins jusqu’au U19, Rob est le prototype de l’arrière gauche moderne, qui manque dans notre groupe actuel.

Yari Verschaeren
Yari Verschaeren© GETTY

S’il est le seul latéral gauche de formation dans la liste, Mathis Servais (Club Bruges) pourrait reculer d’un cran afin d’arpenter tout le flanc. L’ailier brugeois a déjà fait parler de lui en devenant le plus jeune buteur de D1B ainsi que le plus jeune Blauw en Zwart à signer un contrat professionnel (quinze ans). Il pourrait se voir attribuer du temps de jeu chez les champions en titre dès la saison prochaine, lui qui est considéré comme l’une des plus belles promesses en Venise du nord.

La succession sur le flanc droit posera sûrement moins de problèmes. Ignace Van Der Brempt (Club Bruges) et Hugo Siquet (Standard) ont montré énormément de potentiel pour leur première saison en Pro League. Sélectionnés tous les deux en U21, on les imagine bien remplacer Timothy Castagne et Thomas Meunier après leur règne.

KillianSardella (Anderlecht) et Tibo Persyn (Inter) pourraient eux aussi postuler pour une place, mais pour ça, il faudra que le premier arrive à mieux gérer la pression liée au monde professionnel, alors que le deuxième devra se débarrasser des blessures à répétition qui le minent depuis son arrivée chez les Nerazzurri.

Des choix de luxe au milieu de terrain

L’entrejeu promet d’être bien garni, si l’on en croit la pléthore de joueurs talentueux qui y postulent. S’il se peut qu’un Youri Tielemans soit toujours présent à 33 ans, Nicolas Raskin (Standard) et Amadou Onana (Hambourg) possèdent toutes les qualités pour reprendre les rênes dans ce compartiment. Le Standarman a mis du temps à confirmer les espoirs placés en lui après ses débuts à La Gantoise. Désormais indiscutable chez les Rouches, sa vista et son engagement ont fait de lui le chouchou du public des bords de Meuse.

À ses côtés, la tête dans les nuages grâce à son mètre 95, Amadou attire les regards par son profil atypique. Le récent capitaine des U21 belges est une véritable tour de contrôle dans sa position de numéro 6. Pisté par de nombreux clubs, dont le Napoli, il est fort probable qu’il quitte le HSV après une nouvelle montée en Bundesliga loupée.

EliotMatazo (Monaco) commence à faire son trou chez les Monégasques. Rien de bien étonnant quand on connaît les qualités du véloce milieu de terrain. Capitaine de cette génération 2002 qui fait les beaux jours de beaucoup de clubs de D1, il devrait prendre encore plus d’importance en Principauté si Tchouaméni et/ou Fofana venaient à mettre les voiles.

Un autre produit anderlechtois a marqué les esprits cette saison. Roméo Lavia (Manchester City) a surpris tout le monde en quittant la maison mauve pour les Citizens, au grand dam des dirigeants anderlechtois. Un départ chez les Skyblues aux allures de pari risqué, mais qui n’aurait pas pu mieux commencer.

Champion avec les U18 et les U23, nommé Joueur U23 de la saison par le club et convoqué par Pep Guardiola à l’entraînement des A, rien que ça. Derrière ces quatre noms, énormément de joueurs poussent: Orel Mangala (Stuttgart), Albert Sambi Lokonga (Anderlecht), Aster Vranckx (Wolfsburg), Nils De Wilde (Anderlecht), Marco Kana (Anderlecht), Pierre Dwomoh (KRC Genk), Noah Mbemba (Club Bruges) ou Emmanuel Matuta (PSV). Autant de noms qui pourraient causer quelques maux de tête au futur sélectionneur national.

Génération 2030: qui sont les Diables du futur?

Du dribble en veux-tu en voilà

Très en vue contre l’Italie à l’EURO, Jérémy Doku (Rennes) sera au sommet de sa carrière à 28 ans. Le timing idéal pour enchaîner les coups de reins et mettre les adversaires au tapis. Anderlecht tient peut-être le reboot de l’Anversois dans son centre de formation, en la personne d’ Enock Agyei. Ce dernier est aux portes de l’équipe première à seulement seize ans. Une pointe de vitesse et une facilité d’élimination qui rappellent les qualités du petit ailier.

Si Enock semble tout désigné pour être un prochain cadre du Sporting, il sera plus que probablement accompagné de Mario Stroeykens (Anderlecht). Ce milieu offensif peut se targuer de pouvoir jouer à tous les postes de l’attaque et a été promu cette année en équipe première.

L’attaque diabolique pourrait plus que jamais se teinter de mauve si on rajoute Yari Verschaeren ou Anouar Ait El Hadj. Reste à savoir si ce dernier choisira notre équipe nationale ou le Maroc, dont la Fédération l’a déjà approché. Julien Duranville (Anderlecht), Johan Bakayoko (PSV), Kazeem Olaigbe (Southampton), Cihan Canak (Standard) et Luca Oyen (KRC Genk) sont aussi des noms à noter dans un coin du calepin.

Quid de l’après-Romelu

Le chantier qui s’annonce au poste de numéro 9 lorsque notre meilleur buteur fera ses adieux s’annonce colossal. Car derrière, ça ne se bouscule pas au portillon. Si Charles De Ketelaere (Club Bruges) peut jouer au pompier de service à cette position, il sera sûrement utilisé plus bas sur le terrain.

Du côté d’Eindhoven, Yorbe Vertessen (PSV) possède un profil intéressant, mais est bien loin d’être un pur 9. Ultra rapide, l’avant-centre avait brillé lors des championnats d’Europe U17 en terminant meilleur buteur du tournoi. Sous la houlette de Roger Schmidt, il s’est enfin installé en équipe première après quelques pépins physiques et semble avoir la confiance du club pour la saison suivante.

Si on cherche un profil qui se rapproche de notre striker actuel il faudra peut-être se tourner vers Genk. Les Limbourgeois comptent dans leur centre de formation une sorte de mini-Romelu. Un pied gauche et un physique qui rappelle l’Anderlechtois, Sekou Diawara (KRC Genk) est un diamant brut, doté du profil de ce vrai 9 tant attendu. Apparu sur le banc cette saison, il est fort probable qu’on le verra gratter des minutes de jeu dès la saison prochaine.

Par Guillaume Vandroogenbroeck

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