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Coupe de Belgique : La Gantoise s’est libérée

Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Au terme d’une finale à suspense, La Gantoise s’est replacée sur la carte du football belge en remportant la Coupe de Belgique. Un trophée que les Buffalos attendaient comme confirmation d’un titre de champion de Belgique acquis voici déjà sept ans.

Cela faisait sept années que La Gantoise attendait de remporter un nouveau trophée. Le titre de champion de 2015 avait provoqué un ouragan d’enthousiasme. Certains estimaient même que le centre du pouvoir du football belge semblait se déplacer vers la Ghelamco Arena, un nouveau stade avec beaucoup plus de possibilités commerciales, un effectif bien équilibré, un coach de qualité avec Hein Vanhaezebrouck etc. Les Buffalos avaient les cartes en main pour tenir leur place au sommet de la hiérarchie.

Depuis lors, La Gantoise a terminé une fois deuxième du championnat, deux fois troisième, une fois quatrième et trois fois cinquième. Elle a aussi perdu une finale de Coupe en 2019 contre le FC Malines. Un épisode douloureux qui laissera de nombreuses cicatrices et qui, quelques mois plus tard, jouera un rôle dans le renvoi de l’entraîneur Jess Thorup. Après l’épisode du Danois, il y a eu la nomination malheureuse et incompréhensible de Laszlo Bölöni comme entraîneur avant que Wim De Decker ne s’avère pas être le jeune intérimaire capable de se muer en coach principal de qualité et d’avenir. La grogne se ressentait parmi les supporters et le président Ivan De Witte a reconnu sa culpabilité tout en défendant sa politique. Il ne fallait pas oubluer la période où il était arrivé dans un club croulant sous les dettes. Mais il y avait eu aussi des transferts, beaucoup de transferts et surtout pas beaucoup de réussites. Il y avait parfois des arrivées qui semblaient des tentatives artificielles de combler certaines lacunes. Mais il y a aussi eu des arrivées réussies comme celle de Tarik Tissoudali. Mais entre-temps : un langage agressif avant le début de la saison, une volonté de concurrencer le FC Bruges avant un début d’exercice en mode mineur.

La Gantoise avait besoin d’un succès important depuis un moment, pour se libérer. La phase classique du championnat s’est terminée en beauté avec un 25 sur 27 sur les neuf dernières rencontres. Le football a souvent été de qualité, mais les Buffalos ont aussi connu trop de mauvaises périodes en manquant beaucoup d’occasions pendant leurs rencontres. Maintenant, Gand retrouve de son effervescence grâce à cette Croky Cup et à son nouveau « héros » d’un jour, Davy Roef. Ce trophée donne la possibilité au clubde renforcer encore ses fondations et de grandir encore dans la hiérarchie de notre football.

Cette finale de Coupe de Belgique était plus attendue que d’autres éditions. Elle avait été placée sous le signe du renouveau. Aussi parce que l’autre club engagé, Anderlecht, pouvait remporter aussi un premier trophée depuis 2017 et le titre de champion remporté sous le tant décrié René Weiler. Après le limogeage du Suisse, Hein Vanhaezebrouck, Karim Belhocine, Fred Rutten, Simon Davies et Frank Vercauteren se sont succédés sans succès sur le petit banc bruxellois. Il y aura bientôt trois ans, le 19 mai 2019, le sauveur semblait avoir débarqué à l’ombre de Saint-Guidon avec le retour de l’enfant prodige Vincent Kompany. D’abord comme joueur-entraîneur, ensuite come simple joueur et à partir du 17 août 2020 comme entraîneur principal. Depuis lors, Anderlecht a connu beaucoup de turbulences dans son organigramme. Des périodes entre espoirs et désillusions et des interrogations croissantes sur un Vince the Prince qui peinait à trouver la formule gagnante que l’on pensait qu’il allait trouver d’un claquement de doigts.

A plusieurs reprises tout au long de la saison, Anderlecht a semblé sur le chemin du retour au sommet de la hiérarchie belge. Mais le plus difficile était de maintenir cette courbe ascendante. Cela n’a pas vraiment fonctionné puisque le club bruxellois a dû lutter jusqu’à la dernière journée pour valider son billet qualificatif pour les Play-offs 1. Lors de la victoire à Courtrai, le soulagement était visible sur le visage d’un Kompany, d’habitude si « cool ».

Une victoire en Coupe de Belgique était censée donner un nouvel élan à la reconstruction du géant du football belge. Cela n’a pas fonctionné. Lors de la séance de tirs au but, les nerfs du fiable Josh Cullen et d’Amir Murillo ont lâché. Il reste maintenant six duels de play-offs 1, six duels qui doivent aider les Mauve et Blanc à grandir encore et surtout à remporter un billet européen crucial pour le club. Ce nouveau chapitre commencera par un derby de la Zwanze contre la solide Union Saint-Gilloise.

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