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Comment Pep Guardiola a changé la face du foot

Il a entraîné la plus belle équipe de tous les temps à Barcelone et sublimé le jeu de possession. Il a dépoussiéré la Bundesliga et bousculé ses dogmes. Après avoir apprivoisé les codes de la Premier League, Pep Guardiola, le manager de Manchester City continue aujourd’hui de creuser son idée de jeu. Et de gagner. Article de Patrick Urbini issu de France Football.

Comment Pep Guardiola a changé la face du foot
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À la fin de l’été, le but a fait le buzz sur les réseaux sociaux. La séquence de jeu, très inhabituelle pour la troisième division anglaise – une attaque placée de quarante secondes et seize passes, partie d’une récupération basse dans la surface avec du jeu à une ou deux touches -, dit surtout jusqu’où l’influence de Pep Guardiola peut aller se nicher aujourd’hui. Jusqu’à Rochdale, en l’occurrence, vainqueur à Southend (3-0) cet après-midi-là et actuel dix-septième de League One, mais dont les stats (56% de possession et 400 passes réussies en moyenne par match) n’ont pas d’équivalent dans ce championnat au jeu souvent très direct et dessinent un profil résolument plus joueur et technique que la moyenne.

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Son entraîneur irlandais, Brian Barry-Murphy, 41 ans, se réclame plutôt de la mouvance Mauricio Pochettino, l’ex-coach de Tottenham, lui-même fils spirituel de Marcelo Bielsa. Pourtant, où qu’on traîne en Europe, l’ombre du technicien catalan n’est jamais bien loin.

À plus ou moins forte dose, sa philosophie de jeu en a même déjà contaminé plus d’un depuis ses débuts au Barça, il y a plus de dix ans.

IL A CHANGÉ LA PERCEPTION DU FOOT

Lorsque Guardiola quittait le Barça en juin 2012, épuisé par quatre années d’une rare intensité et d’un niveau technique exceptionnel, mais aussi miné lors de sa dernière saison par sa rivalité avec le Real de José Mourinho, l’ancien entraîneur du FC Nantes Jean-Claude Suaudeau avait ainsi mesuré son impact dans une interview à So Foot :  » Il a fait mieux comprendre ce que pouvait et ce que devrait être le foot.  » Ceci encore, pour définir la trace qu’il laissait derrière lui :  » Il a remis la passe au goût du jour. Or, c’est la qualité des passes qui entraîne la qualité du jeu et l’efficacité d’une équipe.  » Après, tout dépend de quelles passes on parle.

À Barcelone, le club de sa vie, Guardiola a ainsi réinterprété les codes que lui avait transmis Johan Cruijff. En faisant jouer ensemble Xavi et Andrés Iniesta, par exemple, alors que leur cohabitation dans le coeur du jeu semblait jusque-là impossible. Quelques années plus tard, Xavi se souvient :  » On nous disait qu’on ne défendait pas, que nos jeux et nos gabarits se ressemblaient trop, qu’on ne savait pas occuper le terrain, bla, bla, bla… Mon Dieu, quand j’y repense !  » Guardiola sera également le premier à utiliser Lionel Messi en faux 9. C’est encore lui qui remportera la Coupe du monde des clubs 2011 contre le Santos de Neymar (4-0) et abandonnera son 4-3-3 pour jouer avec une défense à trois (Puyol, Piqué, Abidal), sept milieux de terrain (le triangle habituel Xavi-Busquets-Iniesta plus une ligne de quatre, plus haut, Dani Alves-Messi-Fàbregas-Alcantara) et aucun attaquant de pointe. Une expérience extrême que personne à ce jour, pas même lui, n’a osé renouveler.

Son apport ? Inestimable. Vicente Del Bosque et Joachim Löw n’ont pas épousé toutes ses thèses, mais l’un et l’autre savent néanmoins ce qu’ils lui doivent. Dans l’équipe d’Espagne championne du monde 2010, il y avait six joueurs de  » son  » Barça (Piqué, Puyol, Busquets, Iniesta, Xavi et Pedro), six d’entre eux figuraient dans la sélection championne d’Europe en 2012 (Puyol en moins et Fàbregas en plus). Deux ans plus tard, sept joueurs de  » son  » Bayern (Neuer, Boateng, Lahm, Kroos, Schweinsteiger, Müller et Götze) deviennent champions du monde au Brésil.

À l’inverse, s’il ne reste que trois piliers de l’équipe de 2012 (Piqué, Busquets et Messi), le Barça n’a jamais aussi bien rejoué collectivement depuis, confirmant au passage la prophétie de Suaudeau à propos Guardiola :  » Je ne lui vois pas de successeur.  » À moins qu’un jour prochain, Xavi ne revienne à la maison et perpétue la légende. Autre contrecoup notable à son départ : si le club blaugrana continue de gagner (quatorze trophées en quatre ans avec Guardiola, quinze depuis, mais en sept ans), il n’a remporté en revanche que trois titres sur la scène internationale contre six avec Pep.

DE NOUVELLES RÉPONSES AUX PROBLÈMES

En Bundesliga, qu’il qualifiait à son arrivée de  » championnat du contre « , Guardiola a su se réinventer. Vite confronté à des concepts quasi étrangers (agressivité, intensité, contre-attaques, centres, jeu vertical), il ne s’est pourtant jamais renié, gardant et imposant sa ligne directrice – jouer avec un bloc haut, récupérer dès la perte, rechercher en permanence la supériorité numérique, se créer de l’espace, contrôler le match, dominer le milieu. Tout cela en introduisant des notions inconnues jusque-là en Allemagne, comme le jeu de position, une structure d’équipe flexible, ou en apportant de nouvelles réponses aux problèmes posés.

Un échantillon parmi d’autres ? Faire jouer les latéraux (Lahm et Alaba) comme des milieux défensifs à l’intérieur du jeu quand l’équipe avait le ballon afin de pouvoir mieux défendre sur les contres, raccourcir les distances d’intervention et reconsolider très vite l’axe avec cinq joueurs (les deux latéraux, donc, plus les deux centraux et la sentinelle).

À l’époque, Ottmar Hitzfeld, ancien entraîneur du club bavarois, ne tarissait pas d’éloges à son sujet :  » Guardiola n’a pas toujours été considéré à sa juste valeur. Non seulement il a su redonner de l’appétit à une équipe qui venait de réussir le triplé championnat-Coupe-Ligue des champions, mais il a aussi rendu le Bayern plus ambitieux dans le jeu en lui injectant une qualité de passes qu’il n’avait jamais eue.  »

En Angleterre, le défi s’annonçait plus énorme encore. En 2010 pourtant, Ian Holloway, alors entraîneur de Blackpool, fraîchement promu en Premier League, avait annoncé :  » Je veux que le jeu de mon équipe ressemble davantage à celui de l’Espagne ou du Barça. Le ballon, il faut l’aimer, le caresser, ne pas le rendre et, au contraire, chercher à le conserver en se faisant des passes.  » Après six mois prometteurs concrétisés par une septième place en début d’année 2011, Blackpool finit tout de même par redescendre aussi sec en Championship.

Peu de temps avant l’arrivée de Guardiola en Angleterre à l’été 2016, Arsène Wenger, encore manager d’Arsenal, avait d’ailleurs eu ces mots :  » La possession ne paie plus autant qu’auparavant.  » Sous-entendu : désormais, le jeu de transition rapporte davantage. Une réalité reflétée par l’exploit du Leicester de Claudio Ranieri en 2016 ou le triomphe du Chelsea d’Antonio Conte en 2017.

UNE PARTITION À L’ENCONTRE DE L’ORTHODOXIE ANGLAISE

La force de Guardiola ? Avoir d’abord adopté une posture prudente.  » Je ne suis pas venu ici pour changer la culture du football anglais, ni la mentalité d’un club avec plus de 120 ans d’existence, ni même la Premier League. Je veux juste que mon équipe joue comme je le conçois, essayer que mes joueurs adhèrent à mes idées et prouver que je peux aussi gagner ici avec cette philosophie-là.  » Le coach à également su encaisser les différences quasi philosophiques qui existaient entre ce qu’il avait connu et ce qu’il découvrait.  » Avec du jeu direct, des longs ballons, des deuxièmes ballons, des longues touches, des coups de pied arrêtés, personne ici n’est jamais à l’abri de rien. Parfois, ça secoue même drôlement…  »

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Il a aussi balayé les réticences et convaincu les plus sceptiques. En remportant des titres et en explosant les records. En changeant le regard de l’Angleterre sur le jeu. Et surtout en allant à l’encontre de son orthodoxie. Par exemple, gagner avec deux milieux à l’intérieur du jeu comme Kevin De Bruyne et David Silva, là où la Premier League ne jurait auparavant que par des profils basés sur la puissance, l’énergie et l’agressivité comme ceux de Patrick Vieira, Roy Keane, ou encore Frank Lampard et Steven Gerrard. Du Belge, Guardiola dit :  » Il voit tout, il sait tout, il prend chaque fois les bonnes décisions, et quand l’équipe n’a pas le ballon, il est aussi le premier à se battre pour le récupérer.  » Et de l’Espagnol, parti de Valence pour City en 2010, quand il entraînait encore à Barcelone :  » Au début, je pensais qu’il allait souffrir, car ce n’est pas un milieu box-to-box. Heureusement, je me suis trompé. Techniquement, c’est l’un des joueurs les plus doués avec qui j’ai travaillé. L’un des plus intelligents et des meilleurs aussi pour se déplacer dans les tout petits espaces.  »

Et, cerise sur le gâteau, pour interpréter la partition voulue.

IL a RENOUVELÉ LE DÉBAT D’IDÉES

Dans les années 1970-80, la guerre idéologique faisait rage en Argentine entre César Luis Menotti et Carlos Bilardo. Dans les années 1980-90, c’est en Italie que se chamaillaient les pro-Arrigo Sacchi et les pro-Fabio Capello. Ensuite ? Plus rien avant que ne surgisse Pep Guardiola pour raviver les querelles de chapelles et recréer une opposition comparable depuis dix ans. D’abord en Espagne avec José Mourinho et Diego Simeone, deux coaches aux antipodes de sa pensée, puis aujourd’hui en Angleterre avec Jürgen Klopp.

À un détail près : si le  » Gegenpressing  » du coach de Liverpool prône des vertus différentes des siennes (pressing de toute l’équipe à la perte, intensité, gros volume de courses, transitions rapides…), les deux hommes se respectent et se sont même piqué l’un l’autre quelques trouvailles, surtout l’Allemand à ses débuts à Mayence. Guardiola, citant lui-même Capello :  » L’entraîneur est d’abord un voleur.  » Michael Niemeyer, chef du département analyse au Bayern, qui a collaboré avec lui et partagé notamment de longues séances vidéo, affirme à propos de la Bundesliga et du foot en général :  » Pep a rendu le jeu plus tactique.  »

Mieux, il a fait du meilleur club allemand un laboratoire permanent. Ainsi, dans le livre de Marti Perarnau,  » Pep Guardiola, la Metamorfosis « , l’entraîneur catalan racontait avoir utilisé vingt-trois schémas de jeu différents en trois ans ! Il a en outre démontré la supériorité d’une structure d’équipe mouvante sur une organisation de jeu rigide. Il a aussi suscité des vocations, élargi le débat, boosté la réflexion, bousculé les dogmes en cours et fait des émules (Thomas Tuchel, Julian Nagelsmann, aujourd’hui au RB Leipzig, ou Florian Kohlfeldt à Brême).

Deux exemples pour illustrer son souci du détail et décrire l’état de fusion permanente de son cerveau ? Lors d’un match de Ligue des champions en septembre 2014 contre Manchester City (1-0), Guardiola avait utilisé trois organisations successives (3-4-1-2, 4-3-3 puis 4-2-4) et changé deux fois le rôle de David Alaba, passé de défenseur central axe gauche à milieu relayeur gauche, et enfin milieu axial avec Xabi Alonso, avant de l’emporter à la dernière seconde.

À l’occasion d’une rencontre de championnat de décembre 2015 contre Ingolstadt (2-0) restée mythique, il avait profité d’une touche à 0-0 pour glisser un petit papier à Lahm à la 57e minute pour modifier la position de huit joueurs (Lahm, Coman, Rafinha, Badstuber, Martinez, Alcantara, Lewandowski et Müller), transformer son 4-3-3 de départ en 4-2-4, et enfin retrouver la maîtrise et l’efficacité espérées pour déjouer le pressing adverse et le bloc bas qu’Ingolstadt lui avait opposé en seconde mi-temps.

Si Klopp conserve une cote d’amour incroyable et de nombreux adeptes dans son pays, son style faisant davantage appel à des vertus allemandes que celui de Guardiola, la Bundesliga a fini aussi par ouvrir les yeux et apprendre de lui.

DOMMAGES COLLATÉRAUX ?

Pareil en Angleterre, où Brendan Rodgers, ex-entraîneur de Liverpool, aujourd’hui à Leicester, et André Villas-Boas, période Chelsea, ont vite été séduits par certains de ses principes. D’autres encore, comme Chris Wilder à Sheffield United, se sont même découvert une âme de stratège à force sans doute d’être abreuvés par les images et les idées du maître. L’originalité du 3-5-2 imaginé par Wilder pour créer l’effet de surprise, notamment face à des blocs bas ? Ce sont les deux défenseurs extérieurs, deux joueurs plus techniques, qui sortent sur les côtés balle au pied et les deux joueurs de couloir qui rentrent à l’intérieur pour assurer la couverture défensive. Une démarche et une inventivité encore impensables outre-Manche il y a quelques années.

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L’imagination débordante et la philosophie de Guardiola ont pourtant été accusées de dommages collatéraux sévères. Après l’élimination de l’Italie contre la Suède en barrages de la dernière Coupe du monde, Giorgio Chiellini, le défenseur de la Juventus, avait ainsi déploré :  » Le guardolisme a fait du mal à beaucoup de défenseurs italiens. Ceux-ci veulent désormais imprimer le rythme du match à la relance, mais ils ont oublié ce qu’était le marquage. On a fini par perdre un peu ce qui constituait notre ADN et les qualités défensives qui ont toujours fait notre force.  »

À la question  » qu’est-ce qu’un grand entraîneur ? « , Gérard Houllier, ancien coach de Paris, Liverpool, Lyon et sélectionneur de l’équipe de France, répond pourtant :  » Celui qui a un palmarès, qui inspire les autres, qui donne une identité à son équipe et qui laisse une trace à travers un style de jeu, une idée ou un mode de management. Guardiola, lui, coche toutes les cases. Il gagne partout, et partout où il passe, il emporte avec lui sa qualité de jeu, en l’adaptant, en l’améliorant, car c’est aussi un chercheur.  »

Guardiola, lui, réaffirme :  » Je crois dans le jeu de possession et je ne peux enseigner qu’une seule manière de jouer, celle dans laquelle je crois. Je sais bien que tout le monde veut copier celui qui gagne. Sauf qu’en foot, comme en sport en général, personne ne gagne éternellement.  »

IL A TRANSFORMÉ SES JOUEURS

À la sortie de l’autobiographie de Johan Cruijff à l’automne 2016, soit six mois après sa mort, Guardiola avait ainsi redéfini les règles du jeu :  » La valeur d’un entraîneur ne devrait pas se mesurer au nombre de titres qu’il gagne. C’est une grave erreur. Les meilleurs entraîneurs remportent beaucoup de trophées parce qu’ils travaillent dans des grands clubs avec des grands joueurs. Ce qui compte, c’est avant tout l’influence qu’un entraîneur a sur ses joueurs et sur la nouvelle génération.  »

Évoquant l’héritage de Cruyff, il avait ajouté :  » Regardez combien de ses anciens joueurs à l’Ajax et à Barcelone sont devenus entraîneurs aujourd’hui…  » Lorsqu’il s’agit de faire grandir un joueur, d’optimiser ses qualités en lui trouvant son meilleur poste ou de le remettre sur le droit chemin quand celui-ci fait fausse route, Guardiola, en tout cas, n’a guère de concurrents aujourd’hui. L’attaquant du Bayern Robert Lewandowski, qui a pourtant connu Klopp à Dortmund de 2010 à 2014, prétend :  » Pep est l’entraîneur qui a changé ma perception du foot.  » C’est aussi celui qui a fait reculer d’un cran Toni Kroos pour qu’il puisse avoir tout le jeu devant lui, contrôler le match ou faire profiter les autres de sa qualité de passes. Qui a reconverti des milieux en défenseurs centraux, comme Javier Mascherano à Barcelone, Javi Martinez au Bayern ou parfois aussi Fernandinho à City, pour offrir à son équipe davantage de qualité technique à la sortie de balle, une étape clé pour lui dans la construction du jeu. Qui a eu l’idée d’utiliser Philipp Lahm, capitaine et latéral droit de l’Allemagne championne du monde, comme numéro 6 ou 8 dans le coeur du jeu pour bonifier son intelligence. Qui a sublimé un joueur comme Bernardo Silva et étoffé son registre, au point d’en faire le leader technique de City, de dire de lui  » c’est un joueur tellement intelligent et qui s’entraîne si bien  » et d’affirmer  » je l’adore et j’adore travailler avec lui « . Qui a encouragé aussi Kingsley Coman à dribbler, à jouer sur ses points forts et à prendre davantage de risques ?

BUSQUETS, KIMMICH, STERLING, LES COBAYES MAGNIFIQUES

Trois noms, un pour chaque pays où il a entraîné, incarnent son flair et son savoir-faire. Sergio Busquets, qu’il a connu avec la réserve du Barça lors de sa première année d’entraîneur, lancé dans le championnat espagnol dès septembre 2008 à tout juste vingt ans et dont il a fait ensuite, disait-il avant de quitter Barcelone,  » le meilleur milieu au monde « . Aveu de Guardiola, du reste :  » Si je pouvais redevenir joueur aujourd’hui, je voudrais jouer comme lui.  »

Joshua Kimmich, ensuite, qu’il est allé chercher à vingt ans à Leipzig, qu’il considérait  » presque comme [son] fils  » et dont il a fait l’un des hommes clés du Bayern et de la sélection allemande en élargissant sa culture, ainsi qu’en lui faisant découvrir lors de sa dernière saison au Bayern huit postes différents (les quatre de la défense, les trois de son 4-3-3 préférentiel au milieu, et celui d’ailier droit).

Raheem Sterling, enfin, le meilleur attaquant anglais du moment, porté disparu il y a quatre ans à Liverpool. Jamie Carragher, ancien défenseur des Reds, écrivait récemment dans l’une de ses chroniques pour le Daily Telegraph :  » Raheem n’est plus le même joueur que celui que j’avais découvert à Liverpool lors de ma dernière saison, un ailier qui ne tirait même pas les corners, incapable de frapper un coup franc à vingt-cinq mètres en lucarne et dont la qualité de frappe n’avait rien d’impressionnant. À présent, son jeu sans ballon et ses déplacements sont incroyables, il n’arrête pas de courir pendant nonante minutes et son intelligence dans la zone de finition peut faire de lui désormais un formidable buteur, peut-être même un futur Ballon d’Or.  »

Il arrive parfois que la greffe ne prenne pas, comme avec Thomas Müller ou Mario Götze, et qu’une forme d’incompréhension détériore vite les relations. Parfois aussi, il existe des incompatibilités majeures à l’idée même que Guardiola se fait du jeu. Dès son arrivée à City, le coach catalan s’était ainsi débarrassé aussitôt de Joe Hart, le gardien titulaire de la sélection anglaise, puis, dès la fin de sa première saison, de ses quatre latéraux, Bacary Sagna, Pablo Zabaleta, Gaël Clichy et Aleksandr Kolarov.

Moralité ? Son niveau d’exigence, son sens critique et son insatisfaction permanente sont tels qu’il y a souvent un prix à payer.

Article de Patrick Urbini issu de France Football

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