© BELGA

Cinq questions qu’on n’osait pas poser à Pierre François

Pierre François, ex-directeur général du Standard et actuel manager général de Mons, a répondu de manière franche aux cinq questions directes de Sport/Foot Mag.

1. Ce n’est pas trop dur de passer de matches contre Anderlecht et Bruges aux ambiances plus feutrées comme à Woluwe-Zaventem ? On n’a pas encore joué Woluwé-Zaventem. Peut-être que d’ici-là l’engouement viendra (Il rit). Mais, plus concrètement, si on peut vibrer dans un stade qui s’envole comme une soucoupe volante à chaque but marqué, c’est toujours mieux. On ne va pas se mentir. J’ai regardé le tirage au sort de l’Europa League et quand le nom de Séville est tombé, je me suis souvenu de notre victoire (1-0) et de l’ambiance ce soir-là. Certes, à Mons, la chair de poule n’est pas encore là mais cela viendra. Il faut toujours regarder devant soi et le travail, quel que soit le lieu ou le niveau de compétition, peut être plus gratifiant dans un endroit agréable que dans des bureaux à l’atmosphère pesante.

2. Suite au début de saison de Mons, peut-on déjà oublier la montée ?

Le début de saison n’est pas à la mesure de ce que l’entraîneur espérait en sachant l’effectif qu’il a à sa disposition. Il est temps de se ressaisir, c’est sûr, mais la montée est loin d’être compromise. Il y a deux ans, le départ d’Ostende n’était pas annonciateur d’un titre de champion. A partir du moment où la formule du championnat permet de jouer le tour final en gagnant une tranche, toutes les équipes peuvent y croire ! On savait qu’il est plus facile de se maintenir en D1 que de sortir de D2 et ce ne sera pas la fin du monde s’il nous faut deux ans pour monter, même si cela ne doit pas nous faire remiser nos ambitions.

3. Le parachute doré n’a pas vraiment servi à grand-chose ? En D2, nous avons dû garder nos charges dans un environnement où il y a peu de rentrées financières : le sponsoring s’est réduit, le public aussi même si nous allons atteindre les 1000 abonnés, ce qui est conséquent pour la D2, et les droits de télévision se résument à une peau de chagrin. Je suis le premier à dire qu’il faut repenser cette D2. Le parachute nous a permis de payer nos dettes de la saison 2013-2014. Si je n’avais pas pu bénéficier de ce parachute en mai plutôt qu’en septembre, nous aurions connu des problèmes financiers mais la Pro League a compris qu’il valait mieux pouvoir ouvrir le parachute quand la chute commence et pas quand on se retrouve déjà par terre.

4. L’audit que vous avez réalisé ne servait-il pas avant tout à écarter certaines personnes pour vous faire une place ?

Certainement pas. Quand je fus chargé de l’audit, la décision de mettre un terme à la collaboration avec Alain Lommers et Dimitri Mbuyu avait déjà été prise par Dominique Leone. Quant à mon avenir dans le club, il n’avait pas été évoqué. Je devais juste mener cet audit à son terme. Par contre, que le président me propose une fonction qu’il m’avait déjà proposée en juillet 2012, ne m’a pas étonné. D’autant plus qu’elle me permet de continuer à être consultant indépendant puisque je ne vais à Mons que trois jours par semaine plus le jour de match. La réflexion de me nommer au poste de directeur général n’a été menée qu’au terme de l’audit.

5. Didier Beugnies est-il déjà menacé ?

L’entraîneur et tout son staff travaillent avec sérieux. Ils ont été impliqués dans un recrutement compliqué par les nombreux départs et donc aussi les nombreuses arrivées, le tout dans le plus strict respect des impératifs budgétaires. On n’est pas du tout dans un climat de crise et je vais m’empresser de ne pas défendre notre entraîneur car chacun sait que c’est quand un dirigeant commence à le faire que ses jours sont comptés.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire