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La saison du PSV Eindhoven sous la loupe: beaucoup de problèmes, mais toujours deux prix (de consolation)

Chaque jour, Sport/Foot Magazine s’intéresse de plus près à un club étranger de premier plan. Nous faisons le bilan de leur saison et nous nous posons la question des défis qui les attendent à l’avenir. Ce lundi, on s’arrête dans la capitale de Philips pour revenir sur la saison du club local : le PSV Eindhoven.

Forces et faiblesses

Le PSV a commencé la saison en force en ridiculisant l’Ajax 0-4 lors du Johan Cruijff Schaal, mais il n’a pas vraiment réédité cet exploit pendant le reste de la saison. Face aux grandes équipes, l’équipe d’Eindhoven a éprouvé des difficultés, ne parvenant pas à remporter un seul de ses duels contre les trois premiers du championnat. Il s’est incliné à deux reprises contre l’Ajax et Feyenoord, même s’il aurait pu prendre trois points au Kuip s’il n’y avait pas eu une polémique à cause d’un pénalty.

En finale de la Coupe, cependant, le PSV est venu à bout de l’Ajax sur le score de 2-1 et a remporté sa première KNVB beker en dix ans. Le club rêvait de devenir la première équipe à remporter un triplé et notamment dépasser l’Ajax dans la course au titre de champion national. Cela n’a pas fonctionné et le club a dû se contenter du titre vice-champion, échouant à deux points du rival amstellodamois de toujours.

Le fait que le club ait quand même obtenu cette belle place, malgré ses mauvais résultats dans les matchs du top, s’explique par sa régularité sans faille contre les « petites équipes ». Les défaites du PSV tombaient toutes contre des clubs contre lesquels cela peut arriver de temps en temps. Mais ces revers montrent surtout les difficultés rencontrées par le club d’Eindhoven quand la résistance se fait plus forte en face de lui.

Ce qui est également interpellant, c’est qu’après une première mi-temps solide, le PSV a souvent craqué en seconde période. Il est difficile d’affirmer si cette baisse de régime s’expliquait par la qualité d’un noyau qui n’était tout simplement pas à la hauteur ou si les préceptes tactiques de l’entraîneur Roger Schmidt avaient du mal à s’appliquer sur les 90 minutes d’un match. En Europa League, le PSV n’avait besoin que d’un point contre la Real Sociedad pour sortir de la phase de groupe, mais il s’est pris une correction sur le socre de 3-0 en raison de son style de jeu offensif et débridé.

En Europe, le PSV a globalement déçu. En Ligue des champions, il a passé deux tours préliminaires de manière convaincante, avant de subir la loi de Benfica lors du dernier barrage pour accéder à la phase de poule. En Europa League, les Boeren n’ont terminé que troisièmes, avec huit points, dans un groupe comprenant Monaco, la Real Sociedad et le Sturm Graz. Les Néerlandais n’ont remporté que deux duels et sont encore descendus une fois de plus, en Conference League. Là, le PSV a réussi à atteindre le stade des quarts de finale où il a subi la loi d’un Leicester bien supérieur.

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En plus des difficultés rencontrées lors des matches contre des équipes du top, l’infimerie des Lampen a été surchargée pendant toute la saison. En deux ans, on a recensé 60 blessures, avec des joueurs régulièrement indisponibles pour de longues périodes. La raison de cette cascade de défections est difficile à déterminer, bien que le club pense que la charge de travail était peut-être insuffisante pour répondre à l’intensité d’un match. En raison de certaines forfaits mineurs et parfois simplement de la malchance, l’entraîneur Roger Schmidt a rarement pu profiter d’un noyau complet à sa disposition.

La rotation fréquente des joueurs a également permis d’établir un nouveau record. Aucun club dans l’histoire du championnat néerlandais n’avait jamais eu autant de joueurs différents qui ont marqué un but dans la compétition.

L’entraîneur : Roger Schmidt

Le PSV aura un nouveau guide sur le banc à partir de la saison prochaine. Après deux saisons, Roger Schmidt a estimé qu’il avait fait le tour de la question à Eindhoven et a décidé de ne pas prolonger son contrat. L’Allemand poursuivra sa route avec le Benfica de Jan Vertonghen. Schmidt avait été recruté en 2020 avec pour objectif de « combler l’écart avec l’Ajax en pratiquant un football distinctif ».

Mais il n’a pas réussi à mettre en place ce style de jeu qui ne semblait pas non plus correspondre aux qualités présentes dans son noyau. Le PSV a commencé à jouer mieux quand son entraîneur a demandé à ses hommes d’avoir plus souvent le ballon dans les pieds. L’entraîneur allemand a souvent été critiqué pour ses décisions « folles », sa stratégie lors des remplacements et le pressing trop intense qu’il exigeait de ses troupes et que beaucoup considéraient comme irréaliste. Après son dernier match, Schmidt a déclaré dans les colonnes de l’Algemeen Dagblad qu’il avait du mal à accepter l’opinion que les observateurs avaient de son équipe : « Mon sentiment pour être honnête ? Que pour le monde extérieur, ce que les joueurs du PSV ont montré n’était jamais assez bon. »

Après deux saisons au PSV, Roger Schmidt ira sur le banc de Benfica. L'entraîneur allemand estime que son ancien club a toujours été jugé trop sévèrement.
Après deux saisons au PSV, Roger Schmidt ira sur le banc de Benfica. L’entraîneur allemand estime que son ancien club a toujours été jugé trop sévèrement.© iStock

Joueur de la saison : Cody Gakpo

Le pur produit du club d’Eindhoven a été d’une grande importance cette saison. Cody Gakpo a inscrit douze buts et délivré treize passes décisives en Eredivisie. En KNVB Beker, le vice-capitaine de 23 ans a trouvé le chemin des filets à deux reprises et sur la scène européenne, il a planté sept roses. Offensivement, l’ailier gauche a été le joueur le plus productif avec au moins 250 minutes et son pied droit derrière un ballon de coup de coin était à chaque fois un danger permanent pour les adversaires. Il a d’ailleurs donné six passes décisives sur ce type de phases arrêtées et personne n’a fait mieux. Plusieurs médias l’ont désigné comme le meilleur joueur d’Eredivisie cette saison, ce qui lui a valu, entre autres, le Soulier d’or. Gakpo a aussi connu, comme beaucoup de ses petits camarades, quelques blessures cette saison. Il peut donc encore montrer beaucoup plus avec une saison sans pépins physiques. Voilà qui promet.

L’avenir

Gakpo joue pour le PSV depuis qu’il a huit ans et pourrait avoir des envies d’ailleurs dans les prochaines semaines. Durant l’hiver, certains clubs avaient manifesté leur intérêt, mais l’ailier avait décidé de prolonger son contrat jusqu’en 2026. Malgré cet engagement à long terme, le club voudra coopérer pour en obtenir un bon prix s’il décide de partir. Le joueur hésite à faire le grand saut étant donné que la Coupe du monde aura lieu en décembre. Il devra forcément jouer pour avoir une chance d’être repris. D’où la possibilité de finalement rester dans sa ville natale, même s’il pourrait franchir un cap dans un des clubs intéressés par ses services. Arsenal, Manchester City, Liverpool et le Bayern Munich sont quelques unes des nombreuses équipes qui sont sur les rangs.

Un autre produit du cru est en revanche certain de rester chez les Lampen. Il s’agit de Jordan Teze , un défenseur central qui a prolongé son bail jusqu’en 2025 après avoir réalisé une excellente saison.

Luuk de Jong de retour au bercail ?
Luuk de Jong de retour au bercail ?© iStock

Il est par contre acquis qu’Eran Zahavi partira, puisque le club avait déjà annoncé ne pas souhaiter prolonger son contrat et que le joueur avait également déclaré qu’il ne souhaitait pas non plus s’éterniser à Eindhoven. Mario Götze, Ibrahim Sangaré et Ritsu Doan pourraient également partir. Ce dernier intéresserait Mayence, même s’il n’existe aucun lien concret entre les deux parties.

Le poste de gardien de but a encore posé quelques soucis l’été dernier et cela ne risque pas de changer lors de ce mercato. Fin mars, Joël Drommel a perdu sa place dans le onze de départ au profit d’Yvon Mvogo. Le Suisse a réalisé de très belles prestations en fin de saison, mais le PSV ne veut toujours pas négocier avec le RB Leipzig pour un achat définitif. Les Néerlandais s’intéresseraient plutôt au gardien d’Anderlecht Hendrik van Crombrugge ou aux expérimentés Jasper Cillessen et Tim Krul.

Le PSV aimerait bien faire revenir un vieux briscard au bercail en la personne de Luuk de Jong. Celui qui a porté le maillot des Boeren entre 2014 et 2019 évolue actuellement au FC Barcelone qui le loue au FC Séville. Son avenir en Espagne est entouré de points d’interrogation et le PSV serait prêt à dépenser plusieurs millions pour rapatrier l’avant-centre qui est encore sous contrat pour une année en Andalousie.

Au milieu de terrain, il y aurait un intérêt pour le Brésilien du FC Malines, Vinícius Souza. Le groupe City est prêt à coopérer à un transfert, mais le prix réclamé de dix millions d’euros pourrait poser problème. D’autres clubs comme le Club de Bruges, Genk et Bologne, qui risquent aussi d’être refroidis par le montant exigé, sont sur les rangs.

Ruud van Nistelrooij est également un nouveau visage, mais familier du Philips stadion. L’ancien attaquant vedette prendra place sur le banc à la place de Schmidt, après avoir dirigé le Jong PSV en deuxième division néerlandaise. Sans le départ précipité du technicien allemand, l’ancien attaquant de Manchester United serait sans doute resté avec les espoirs. Son bras droit sera Fred Rutten, un ancien entraîneur du PSV et d’Anderlecht. Il doit apporter toute son expérience à un jeune coach inexpérimenté qui va vivre sa première sur le banc d’une grande équipe avec une pression de résultats.

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