Valence, vainqueur en 2019, et le Betis Séville, qui cherche à réitérer son exploit de 2005, se retrouvent samedi (21h00) dans une finale inédite de la Coupe du Roi à Séville, pour tenter de renouer avec leur glorieux passé.
Pas de Real Madrid, de FC Barcelone, ni même d’Atlético Madrid cette année en finale: le Valence CF, enlisé dans le ventre mou du classement de Liga (10e), et le Betis Séville, à la lutte pour les places européennes (5e), seront samedi les deux équipes en lice pour succéder au Barça au palmarès.
Sans Lionel Messi, qui avait remporté la dernière édition avec les Barcelonais (son dernier trophée au Barça), ni Sergio Ramos, tous deux partis au Paris SG, la principale attraction sur le terrain sera le champion du monde français Nabil Fekir, auteur selon ses propres dires de sa « meilleure saison » à Séville.
« La Copa, c’était un objectif prioritaire dès le début de la compétition », a confié le meneur de jeu du Betis à l’AFP, début avril. « C’est la compétition la plus rapide pour gagner un trophée. Il n’y a pas beaucoup de matches. Et maintenant, il ne nous en reste plus qu’un. Gagner un trophée, ça n’arrive pas tous les jours », a souligné celui qui n’a encore jamais rien gagné en club.
« Surtout là, avec l’ambiance qui règne au club, les supporters, ce serait vraiment beau. Cette Copa, si on va au bout, ce sera celle de Joaquin (vétéran et figure de l’effectif, NDLR), des gens qui travaillent au club, des supporters, de tout le monde. C’est une ville qui vit au rythme du football, donc ce serait joli de leur offrir cela. »
– Pellegrini contre Bordalas –
Joaquin (40 ans), véritable idole du club, est le seul joueur de l’actuel effectif sévillan à avoir connu le sacre de 2005, le dernier titre des Verdiblancos (le deuxième en Coupe du Roi, après 1977). Son discours d’encouragements dans le vestiaire, avant la demi-finale retour face au Rayo Vallecano, a enflammé la toile et apporté un souffle épique à cette Copa déjà particulière.
Et sous la houlette du sorcier chilien Manuel Pellegrini, qui a redonné un nouvel élan au club depuis son arrivée en 2020, le Betis croit plus que jamais en ses chances.
Côté Valence, le souvenir est plus frais. Les « chauves-souris » de la côte est de la péninsule ibérique ont encore le goût de leur sacre de 2019 en bouche.
Quelques mois avant la pandémie, les « Ches » avaient mis un terme au règne du Barça, vainqueur de quatre éditions de rang entre 2015 et 2018, en s’imposant 2-1 face aux Catalans en finale… sur la pelouse du Benito-Villamarin, le stade du Betis Séville, leur adversaire en finale cette année.
– L’Europe à l’horizon ? –
Loin de l’Europe et englué dans une mauvaise passe en Liga (deux nuls et deux défaites sur les quatre derniers matches), Valence n’a plus que ses rêves de Coupe pour redresser sa fin de saison.
Pourtant, le départ vers Séville s’est fait dans un tumulte ambiant, vendredi matin. Le propriétaire singapourien Peter Lim et son bras droit, le président Anil Murthy, ont été hués par les supporters à l’aéroport de Valence.
Le 21 décembre dernier, 15.000 supporters ont défilé dans les rues de Valence sous le slogan « Pour la dignité du Valence CF, Lim Go Home » (« Lim, rentre chez toi » en anglais), pour dénoncer la gestion des dirigeants depuis leur arrivée en 2014, avec une accumulation des dettes et un projet de nouveau stade au point mort.
Cette année, après deux ans d’absence sur la scène continentale, Valence espère gagner la Coupe du Roi pour retrouver l’Europe dès la saison prochaine, car le trophée offre un ticket direct pour la Ligue Europa.
Bordalas attend seulement de savoir s’il pourra compter sur le défenseur brésilien Gabriel Paulista et l’ailier portugais Gonçalo Guedes, de retour de blessure avant ce grand rendez-vous à Séville.