Tim Wellens avait même enfilé les manches longues pour recevoir son maillot de champion de Belgique. © Getty Images

La botte secrète de Tim Wellens, l’allergique au soleil devenu champion de Belgique par fortes chaleurs

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Tim Wellens est réputé pour briller sous la pluie et galérer quand le mercure décolle. Le Limbourgeois est pourtant devenu champion de Belgique en plein cagnard. Explications.

Dans le peloton professionnel, certains l’appelaient «Rain Man». L’histoire d’amour entre Tim Wellens et les jours de pluie était même devenue un gimmick sur les réseaux sociaux. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, sur les 40 bouquets récoltés en une dizaine d’années de carrière, un quart a été récolté en février.

En 2017, Tim Wellens a même quitté le Tour de France, frappé par une allergie à la chaleur découverte lors du Tour de Suisse, quelques semaines plus tôt, quand le soleil de plomb avait couvert ses jambes d’étranges plaques rouges. Déjà loin d’être un amoureux de la combinaison entre la selle et le soleil, le Limbourgeois écarte même la chaude course au maillot jaune de son programme l’année suivante. Wellens pensait pourtant avoir mis toutes les chances de son côté, entre un emménagement à Monaco lors de l’été 2016 et quelques séances de sauna programmées durant l’hiver.

Est-ce bien le même homme qui, le 29 juin 2025, alors que le soleil écrase le peloton national, s’envole seul à 42 kilomètres de la ligne d’arrivée à Binche? Quelques minutes après avoir levé les bras dans la cité du Gille, c’est même avec un maillot à manches longues qu’il se présente sur le podium pour y recevoir celui de champion de Belgique.

Le contraste étonne, l’identité de l’employeur questionne. Alors que chez Lotto, sa précédente équipe, on avait cherché partout des remèdes à ce mal, l’équipe UAE Emirates semble avoir trouvé le vaccin contre la chaleur qui accablait tant Tim Wellens. Sulfureuse à cause des performances hors-normes de Tadej Pogacar et du passé de dopé de son directeur sportif Mauro Gianetti, la formation émiratie charrie de nombreux fantasmes. Difficile cependant d’imaginer une histoire de dopage impliquant Tim Wellens, lui qui avait préféré abandonner le Tour de France 2017 plutôt qu’avoir recours à une autorisation à usage thérapeutique (dans le peloton, les «AUT» sont délivrées pour permettre exceptionnellement à un coureur malade ou blessé de recourir à un médicament contenant des doses de produits interdits).

«Cet hiver, j’ai beaucoup roulé sur home trainer, en mettant une veste pour m’habituer à la chaleur», explique Wellens aux médias rassemblés sous la tente où se font les interviews après l’arrivée. Des séances intensives sur les rouleaux, contrôlées à l’aide d’un thermomètre qui vérifie les effets de l’effort sur la température du corps, et qui ont visiblement aidé le nouveau champion de Belgique à mieux tolérer l’intensité de l’effort couplée à la hausse des degrés. Loin d’être une partie de plaisir, à en croire les explications données par l’intéressé sur le plateau de Sporza, maillot tricolore sur les épaules: «On a l’impression d’étouffer sur les rouleaux. C’est un entraînement que je ne conseillerais pas à mon pire ennemi.»

En 2022, alors que la canicule accompagnait la caravane du Tour, Tadej Pogacar avait semblé craquer quand le mercure s’était envolé, perdant pied dans son duel avec le Danois Jonas Vingegaard. L’année précédente, c’est également sous un soleil de plomb qu’il avait laissé entrevoir des premiers signes de faiblesse sur les pentes d’un Mont Ventoux où l’absence de végétation augmente la sensation d’étouffement. Depuis, le Slovène semble s’y être accomodé.

Visiblement, «Rain Man» a suivi l’exemple de son leader.

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