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Giro 2022 : quels favoris pour le maillot rose ?

Le Tour d’Italie s’élance ce vendredi de Budapest et se terminera le 29 mai prochain. Qui succèdera à Egan Bernal, absent pour cause de grave blessure, mais qui n’aurait de toute façon pas été de la partie ? On fait le point sur les principaux favoris et outsiders.

Les candidats à la victoires

Richard Carapaz (28 ans, Equateur, Ineos-Grenadiers): Vainqueur de l’édition 2019 au sein d’une équipe Movistar où il était en concurrence avec Mikel Landa, l’Equatorien s’est depuis lors offert le titre olympique en juillet dernier en devançant Wout Van Aert et Tadej Pogacar. C’est sur son vélo doré qu’il va tenter de s’offrir un second Giro, lui qui reste sur des podiums sur la Vuelta (2e en 2020) et sur le Tour de France (3e en 2021). Plutôt discret sur les courses préparatoires, le natif d’El Carmelo s’est cependant offert une deuxième place sur le Tour de Catalogne remporté par Sergio Higuita. Une manière de se rassurer après ses abandons successifs à l’Etoile de Bessèges, au Tour de Provence et sur Tirreno-Adriatico. Depuis 2019, Carapaz ne se loupe quasiment jamais sur les grands tours auxquels il prend part puisqu’il a remporté un Giro et terminé à deux reprises sur le podium. Sa plus mauvaise place, une treizième sur le Tour de France 2020, s’explique par un programme changé à la dernière minute vu le forfait de Geraint Thomas et par les déboires d’un Egan Bernal qu’il avait dû épauler jusqu’à son abandon.

Richie comme on le surnomme pourra compter sur un autre Richie, Porte pour l’épauler dans sa quête de maillot rose. L’Australien vit sa dernière danse et a préféré s’offrir une dernière tournée d’adieu en Italie plutôt qu’en France où il avait obtenu son meilleur résultat sur un grand tour (troisième de l’édition 2020). Porte n’a sans doute pas oublié que c’est en 2010 qu’il avait signé son premier grand résultat sur une épreuve de trois semaines avec une septième place. Longtemps, cette performance en a fait un candidat aux podiums et à la victoire sur les grands tours, ce qu’il n’a confirmé qu’une seule fois sur les douze saisons qui suivront. Carapaz pourra aussi s’appuyer sur le Franco-Russe, devenu uniquement Français, Pavel Sivakov. Grand talent, il n’a jamais vraiment confirmé sa neuvième place de 2019. Enfin, on suivra aussi avec attention le premier grand tour de Ben Tullett, un jeune grimpeur anglais de talent qu’Ineos a chipé à la formation belge Alpecin-Fenix l’hiver dernier. Cette saison, il a notamment terminé à la 2e place de la Semaine internationale Coppi et Bartali. Richard Carapaz, en plus de ses qualités individuelles, pourra donc aussi s’appuyer sur un fameux collectif.

Pronostic: *** étoiles

Richard Carapaz, ici en compagnie de Sergio Higuita, s'est rassuré sur le Tour de Catalogne pour arriver en Italie avec la confiance nécessaire pour la quête d'un deuxième Giro.
Richard Carapaz, ici en compagnie de Sergio Higuita, s’est rassuré sur le Tour de Catalogne pour arriver en Italie avec la confiance nécessaire pour la quête d’un deuxième Giro.© iStock

Joao Almeida (23 ans, Portugal, UAE Team): Révélation du Giro 2020 où il avait endossé le rôle de leader de la formation Quick.Step en l’absence de Remco Evenepoel, lourdement blessé après une chute dans un ravin au Tour de Lombardie, Joao Almeida avait porté la tunique rose pendant 15 jours après s’être placé dès le début avec une deuxième place lors du chrono inaugural. Bon rouleur, mais moins bon grimpeur, il avait fini par lâcher du lest dans la dernière semaine sur l’ascension de Laghi di Cancano où Wilco Kelderman avait pris le pouvoir avant de le céder à son coéquipier Jay Hindley puis à Tao Geoghegan Hart, vainqueur surprise de cette édition « covid ».

Sous la coupe de l’agent de Cristiano Ronaldo, Jorge Mendes, il avait essayé de revaloriser son contrat chez Quick.Step, mais il en fallait plus pour impressionner un Patrick Lefevere, toujours redoutable en affaires. C’est donc en froid avec sa direction qu’il s’aligne sur le Giro 2021 aux côtés d’un Remco Evenepoel, de retour aux affaires pour la première fois depuis sa cabriole lombarde. Le Portugais perdra beaucoup de temps sur l’étape lombarde pendant que son jeune rival belge était en passe de prendre le maillot rose. Dans l’étape des strade Bianche, Almeida a joué l’équipier modèle pour un Evenepoel à la dérive et a encore vu son retard s’accumuler. Celui-ci lui a peut-être donné plus de libertés au moment d’aborder une troisième semaine toujours redoutable. Le Portugais a pris deux fois la place de premier dauphin sur les arrivées à Sega di Ala et l’Alpe di Mera pour terminer à une jolie sixième place finale au vu les circonstances.

Désormais membre de l’UAE de Tadej Pogacar, il ne semble pas contraint de jouer les valets de luxe du double vainqueur slovène du Tour. Il débarque à Budapest avec l’intention de monter enfin sur le podium et l’ambition de terminer sur la plus haute des trois marches. Avec Davide Formolo et l’ancien champion du monde Rui Costa, il disposera de deux lieutenants de choix dès que la route s’élève. Il devra cependant faire abstraction de son aversion pour la pluie qui est souvent présente en ce mois de mai en Italie. Cette saison, Joao Almeida a terminé trois fois dans le top 10 des courses d’une semaine auxquelles il a pris part. Sur le Tour de Catalogne où il a remporté un bouquet d’étape, il était d’ailleurs troisième juste derrière Richard Carapaz.

Pronostic: ** étoiles

Joao Almeida vainqueur de la 4e étape d'un Tour de Catalogne qu'il finira à la 3e place finale.
Joao Almeida vainqueur de la 4e étape d’un Tour de Catalogne qu’il finira à la 3e place finale.© iStock

Mikel Landa (32 ans, Espagne, Bahrain-Victorious) : Grand poissard devant l’éternel, le Basque revient avec des ambitions moins affirmées que l’an dernier où il semblait enfin parti pour obtenir le grand résultat qu’il méritait. Vainqueur de trois étapes sur le Giro, il avait terminé troisième de l’édition 2015 remportée par son coéquipier Fabio Aru. Depuis lors, il n’est plus jamais remonté sur le podium d’un grand tour malgré quatre top 10 sur le Tour de France et un autre sur celui d’Italie. Avec les années qui passent, Landa semble avoir perdu un peu de son punch en montagne. Il reste cependant un coureur imprévisible et spectaculaire, même s’il est parfois capable de connaître des trous d’air aux moments les plus inattendus. Une manière de courir qui a été appelée le « Landismo ».

Troisième de Tirreno-Adriatico et onzième du Tour des Alpes où il a joué la carte de son coéquipier Pello Bilbao, il arrive à Budapest avec les certitudes dont il a besoin. Il espère sans doute que son compatriote l’aide dans sa quête de podium, et rêve sans doute de mieux vu le faible nombre de kilomètres de contre-la-montre. Avec Wout Poels et Jan Tratnik, il disposera d’autres solides coureurs pour l’entourer, même s’il ne pourra pas compter sur la présence de Damiano Caruso, deuxième de l’édition 2020, qui préfère viser le Tour de France.

Pronostic: ** étoiles

Sur Liège-Bastogne-Liège, Mikel Landa avait secoué le peloton avant le pied de la Redoute. Il espère le secouer de façon plus efficaces sur les ascensions de ce Giro.
Sur Liège-Bastogne-Liège, Mikel Landa avait secoué le peloton avant le pied de la Redoute. Il espère le secouer de façon plus efficaces sur les ascensions de ce Giro.© iStock

Romain Bardet (31 ans, France, Team DSM): Les planètes vont-elles enfin s’aligner pour l’Auvergnat qui a laissé tomber ses obsessions de Tour de France pour se concentrer depuis deux saisons sur la course au maillot rose. Un changement de cap qui coïncide avec son départ de l’équipe AG2R, forcément absorbée par la course la plus importante sur son territoire national, pour le controversé Team DSM où les méthodes de management ont provoqué une pluie de départ avant échéance du contrat depuis quelques années. Les méthodes plus rigoureuses et scientifiques de l’équipe néerlandaise semble convenir à Romain Bardet qui a retrouvé un niveau très intéressant et a décidé de moins courir pour courir avec plus de résultats à la clé.

En 2021, il n’avait pris que la septième place du Giro, une petite déception puisqu’il avait été moins fringant sur une troisième semaine qui lui réussit traditionnellement sur les grands tours. Cette année, il a terminé 9e du Tour UAE avant de réussir un coup de force dans la dernière étape du Tour des Alpes et râvir le maillot de leader à Bilbao (les derniers vainqueurs de cette course qui ont gagné ensuite le Giro sont le regretté Michele Scarponi (2011) et Damiano Cunego (2004)). Quelques jours plus tard, c’est en portant secours à Julian Alaphilippe sur Liège-Bastogne-Liège que s’illustrera le coureur auvergnat. Désormais, il espère oublier cet épisode pour se concentrer sur la quête d’un podium, un objectif réalisable au vu de ses qualités de grimpeur et du faible kilométrage en contre-la-montre, une discipline qui lui a toujours porté préjudice. Et pourquoi pas mieux ? Plus mature, plus libéré dans sa tête, Bardet est peut-être arrivé au bon moment de sa carrière pour s’offrir un grand succès. Son équipe est cependant assez faible, même s’il sera épaulé par le talentueux Thymen Arensman, qui lui avait donné un fameux coup de main au Tour des Alpes. Reste à voir si le jeune néerlandais peut tenir la distance sur trois semaines.

Pronostic: ** étoiles

Au Tour des Alpes, Romain Bardet a retrouvé le goût des podiums et espère le prolonger sur les routes italiennes pendant ce mois de mai.
Au Tour des Alpes, Romain Bardet a retrouvé le goût des podiums et espère le prolonger sur les routes italiennes pendant ce mois de mai.© iStock

Les outsiders

Simon Yates (29 ans, Britannique, Team BikeExchange – Jayco) : Troisième de la dernière édition et vainqueur de la Vuelta 2018, Simon Yates ne mériterait-il pas d’être considéré comme un favori ? On répondrait positivement à cette réponse si le jumeau d’Adam n’avait pas pris la fâcheuse habitude d’enchaîner coups d’éclat et défaillances.

Son récent Tour des Asturies en est d’ailleurs la parfaite illustration avec deux victoires d’étape entre lesquelles il a perdu dix minutes à la pédale lors d’un coup de force amorcé par la Movistar d’Ivan Sosa. Simon Yates, c’est aussi un coureur ultra-dominateur (13 jours en rose et trois bouquets d’étape) sur l’édition 2018 du Giro avant de passer complètement par la fenêtre sur les pentes du bien nommé Colle delle Finestre lors de la troisième semaine pour finir en dehors du top 20. Depuis sa victoire en Espagne, Yates a enchaîné une anonyme 49e place mais avec deux victoires d’étape sur le Tour 2020 avant d’abandonner l’an dernier. Sur le Giro, il fut 8e en 2019 et a abandonné en 2020 avant d’être sur le podium de la dernière édition avec le gain de la 19e étape.

On aimerait se montrer positif envers le Britannique, mais on n’y parvient pas vraiment. Son équipe n’est pas la plus costaude sur le papier malgré la présence de coureurs intéressants comme Lucas Hamilton, Damien Howson ou Matteo Sobrero et sa saison, où il a enchaîné une belle deuxième place sur Paris-Nice en forçant Wout Van Aert à défendre corps et âme le maillot de Primoz Roglic jusqu’au bout lors de la dernière étape remportée par l’Anglais et son yoyo en Asturies montre qu’il faut s’en méfier autant qu’il ne faut pas le prendre au sérieux sur trois semaines. Quelle version de lui nous offrira Simon Yates en ce mois de mai ? On a hâte de voir.

Pronostic: * étoile

Simon Yates ou l'art du yo-yo.
Simon Yates ou l’art du yo-yo.© iStock

Pello Bilbao (32 ans, Espagne, Bahrain Victorious): Le Basque comme son nom l’indique forcément sera peut-être l’une des bonnes surprises de ce Tour d’Italie qui lui a souvent réussi. Bilbao est l’archétype du coureur qui progresse chaque fois un peu plus chaque année comme en atteste ses résultats. Il fut déjà 5e et 6e sur la course au maillot rose et était encore 13e l’an dernier après avoir aidé Damiano Caruso à s’emparer de la deuxième place. Il en a ensuite profiter pour s’offrir une belle 9e place sur la Grande Boucle. Excellent descendeur, Pello Bilbao est en revanche plus en difficulté sur les gros pourcentages des ascensions. Cette saison, il fut un modèle de régularité en prenant la 3e place de l’UAE Tour, la 9e de Tirreno-Adriatico, la 5e du Tour du Pays Basque et la 4e du Tour des Alpes, à chaque fois avec un bouquet d’étape sur les deux dernières épreuves citées. S’il apparaît en-dessous de certains coureurs, qui sait si avec sa régularité et sa capacité à gagner des étapes s’il ne parviendra pas à aller chercher un très beau résultat.

Pronostic: * étoile

Pello Bilbao, sans doute l'un des meilleurs descendeurs du peloton.
Pello Bilbao, sans doute l’un des meilleurs descendeurs du peloton.© iStock

Miguel Angel Lopez (28 ans, Colombien, Astana) : Si le vétéran Vincenzo Nibali aura le dossard 1 de l’équipe Astana, c’est bien le Colombien qui devrait être le chef de file de la formation kazakhe pendant ces trois semaines. Comme Simon Yates, Miguel Angel Lopez est l’un des coureurs les plus caractériels et imprévisibles du peloton. Il suffit de se rappeler de son psycho-drame lors de l’avant-dernière étape de la Vuelta où il avait été bouder sur le côté avant d’abandonner alors qu’il était en train de perdre le podium final, surpris par un coup de force de ses adversaires. Après cet épisode peu glorieux, il avait été mis à la porte par Movistar et retrouvait une équipe Astana qu’il avait pourtant quittée en mauvais termes un an plus tôt pour rejoindre la formation espagnole. En 2019, il avait aussi chuté à cause d’un supporter avant de se castagner avec. Les images avaient naturellement fait le buzz à l’époque.

Ainsi va Superman, coureur talentueux et spectaculaire capable de succès impressionnants comme sur le col de la Loze sur le Tour 2020 et de revers presque aussi flamboyants. Sur le podium (deux fois troisième) des Giro et Vuelta 2018, Lopez n’a pas vraiment confirmé ces bonnes dispositions depuis lors, même s’il a obtenu trois tops 10 sur les trois grands tours depuis. S’il sera satisfait de ne pas avoir trop de contre-la-montre, il n’aura pas non plus beaucoup de longues montées où il parvient souvent à faire la différence avec l’altitude. Auteur d’un début de saison plutôt quelconque à l’exception d’une 3e place en Andalousie et d’un bouquet d’étape sur le Tour des Alpes au détriment de Thibaut Pinot, le Colombien comptera sur l’expérience de Nibali et sur les qualités de Joe Dombrowski (vainqueur d’étape en 2021), David de la Cruz et Harold Tejada pour ne pas finir en super flop.

Pronostic: * étoile

Superman espère ne pas être un super flop.
Superman espère ne pas être un super flop.© iStock

Wilco Kelderman (31 ans, Pays-Bas, Bora-Hansgrohe): En 2020, tout semblait réuni pour que le natif d’Amersfoort remporte son premier grand tour. Il prend le pouvoir sur la 19e étape du Giro avant de coincer dès le lendemain et de perdre sa guerre interne avec son coéquipier Jay Hindley qui lui ravira la tunique rose avant de la perdre le dernier jour au profit de Tao Geoghegan Hart. Kelderman s’offrira cependant son premier podium sur une épreuve de trois semaines et s’engage avec l’équipe Bora en 2021. Une formation au sein de laquelle il retrouve son ancien coéquipier Australien qui n’a pas vraiment confirmé sa place de premier dauphin du Giro en 2021. Le Néerlandais pour sa part, montrait qu’il en avait encore sous la pédale en prenant la cinquième place du Tour de France.

Il arrive donc sur ce Tour d’Italie avec des ambitions, même si son début de saison plutôt discret avec seulement une 19e place sur Tirreno-Adriatico laisse quelques points d’interrogation autour de son état de forme. Mais il peut s’appuyer sur des lieutenants solides comme Emmanuel Buchmann, quatrième du Tour 2019 mais en perte de vitesse les deux dernières saisons, et sur Lennard Kämna, de retour à son meilleur niveau avec des succès d’étape sur le Tour d’Andalousie et sur celui des Alpes. S’il sera sans doute difficile pour Wilco Kelderman de porter le rose le 29 mai, on ne peut pas exclure de le retrouver sur l’une des deux autres marches.

Pronostic: * étoile

Troisième en 2020, Kelderman espère décrocher son deuxième podium sur un grand tour le 29 mai prochain.
Troisième en 2020, Kelderman espère décrocher son deuxième podium sur un grand tour le 29 mai prochain.© iStock

Tobias Foss (24 ans, Norvège, Jumbo-Visma): Vivrait-il sur la flatteuse réputation que lui a donné sa victoire sur le Tour de l’Avenir en 2019. Cette épreuve remportée par le passé par des Tadej Pogacar, Miguel Angel Lopez, David Gaudu ou Nairo Quintana a tendance de révéler les cyclistes qui s’illustreront sur les épreuves de trois semaines au cours de leur carrière professionnelle. Mais depuis qu’il court avec les « grands », Tobias Foss n’a pas encore réussi à marquer les esprits à l’exception de cette neuvième place de l’an dernier sur le Giro et de ses titres nationaux sur la course en ligne et le contre-la-montre. En ce moi de mai, il aura donc l’occasion de montrer une dernière fois son maillot national vu qu’il devrait être le chef de file d’une Jumbo-Visma qui ne sait pas vraiment si elle pourra compter sur Tom Dumoulin. Sixième du Tour d’Algarve, Foss arrive donc en ayant éviter les radars. Pourra-t-il vraiment surprendre et obtenir un beau résultat ou décevra-t-il malgré sa flatteuse réputation ? A 24 ans, il doit en tout cas prouver qu’il peut faire aussi bien qu’un Jonas Vingegaard qui avait terminé deuxième de la Grande Boucle au même âge et à sa première participation.

Pronostic: * étoile

Tobias Foss vit-il sur une flatteuse réputation à cause du Tour de l'Avenir qu'il a gagné en 2019 ?
Tobias Foss vit-il sur une flatteuse réputation à cause du Tour de l’Avenir qu’il a gagné en 2019 ?© iStock

On n’y croit pas vraiment mais on les cite quand même

Guillaume Martin (28 ans, France, Cofidis) : « J’ai l’impression d’être tout le temps 5e alors que les 4 devant moi ne sont jamais les mêmes. Je suis régulier, point, mais je ne sais pas me surpasser », déclarait le Vélosophe. Difficile dès lors de le voir jouer le podium. Combattif, régulier, Guillaume Martin devrait normalement figurer dans le top 10 final. Cette saison, il a terminé 9e de Paris-Nice et 8e du Tour de Catalogne. Des places déjà aussi obtenu sur la Vuelta (9e) et sur le Tour de France (8e). Difficile dès lors de voir celui qui a commencé sa carrière chez Wanty terminer beaucoup plus haut.

Giulio Ciccone (27 ans, Italie, Trek-Segafredo) : L’Italien a beaucoup d’ambitions mais pas encore de résultats dans la peau d’un leader après avoir été longtemps considéré comme un lieutenant (de Vincenzo Nibali notamment) simplement capable de remporter des étapes. L’an dernier, il fut même quatrième du général à mi-parcours avant de perdre petit à petit de sa superbe et de ne pas repartir lors de la 18e étape. Avec quatre abandons sur les huit grands tours auxquels il a pris part et seulement une 16e place comme meilleur résultat, difficile de le voir comme surprise. Mais à 27 ans, Ciccone pense qu’il arrive à un stade de sa carrière où il atteint la maturité physique pour être régulier et performant sur trois semaines.

Tom Dumoulin (31 ans, Pays-Bas, Team Jumbo-Visma): A 31 ans, le lauréat de l’édition 2017 arrive sur sa course préférée avec beaucoup de doutes autour de sa grande carcasse. Avec un abandon sur le Tour de Catalogne et une 41e place sur l’UAE Tour, difficile de le voir briguer plus qu’un rôle de lieutenant de luxe pour Foss. D’autant plus que la cuvée 2022 du Giro n’est pas riche en contre-la-montre, une épreuve où Dumoulin aurait pu rattraper son retard ou prendre de l’avance avant une dernière semaine montagneuse qui s’annonce compliquée pour lui.

Vincenzo Nibali (37 ans, Italie, Astana): Double vainqueur de l’épreuve, le Requin de Messine a clairement ses meilleures années derrière lui et devrait se contenter d’épauler Lopez en montagne. Mais ce coureur offensif devrait mettre le nez à la fenêtre lorsque le Giro s’invitera sur son île natale. L’occasion de mordre une dernière fois ?

Anciens vainqueurs, Vincenzo Nibali et Tom Dumoulin seraient sans doute déjà bien heureux de figurer dans le top 10.
Anciens vainqueurs, Vincenzo Nibali et Tom Dumoulin seraient sans doute déjà bien heureux de figurer dans le top 10.© iStock

Hugh Carthy (27 ans, Royaume-Uni, Education First): le géant anglais, troisième de la Vuelta 2020 n’avait pas pu décrocher de podium l’an dernier sur la course italienne. Il espère y parvenir cette année mais il n’arrive pas à Budapest dans les meilleures conditions. Sa neuvième place au Tour des Alpes l’a un peu rassurer mais il ne pourra pas vraiment compter sur son équipe, totalement en perdition depuis le début de la saison. A moins qu’elle ne compte se réveiller en ce mois de mai.

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