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21 juin. Solstice d’été, grand paradoxe cosmique et comique : l’été débute officiellement pour notre grand bonheur, en même temps que les jours commencent déjà à raccourcir pour nous emmerder ! Hollande et Argentine viennent également de m’ennuyer 90 minutes durant, les deux équipes n’attendaient guère que le coup de sifflet final… Et moi aussi, je fatigue, le rythme est toujours infernal : je vous écris alors que n’est terminée qu’une moitié des poules,… vous me lirez quand tous les huitièmes de finale auront déjà rendu leur verdict !

Des verdicts, en ce moment, y’en a toujours pas des masses. Je retiens que la Côte d’Ivoire fut un pétard mouillé, malgré Kolo Touré et Didier Drogba ses deux stars mondiales confirmées (à ce niveau, Emmanuel Eboué n’est encore qu’un coming man, et Aruna Dindane un produit de notre chauvinisme). C’est très joli d’avoir des solistes, mais les solistes flippent quand l’assise défensive est à dormir debout : et quand je compare cette assise debout à l’organisation du minuscule Trinité &-Tobago, resté inviolé presque deux matches entiers, j’ai tendance à croire que le ciboulot d’ Henri Michel n’est pas fute-fute comme celui de Léo Beenhakker… Et je m’ébahis au passage de la reconversion du vieux Dwight Yorke : à ce niveau, je n’ai pas en mémoire des tas de noms de virevolteur offensif reconverti sur le tard et avec bonheur en régulateur/ distributeur. Ah si : je trouve que Ryan Giggs, le meilleur joueur du monde à n’avoir jamais pu disputer un Mondial, est en train de réussir la même prouesse avec Manchester United !

Pour en revenir au chauvinisme, chers compatriotes, réjouissons-nous des performances de la Pologne et de la Serbie qui va cesser d’être monténégrine : rapport à l’Euro 2008 qui s’annonce, elles ne furent pas de nature à nous bourrer de complexes ! Par contre, le Portugal pourrait nous tracasser demain si l’on se fie à son sans-faute actuel en poule. Si les Lusitaniens n’ont pas été jusqu’à emballer le peuple footeux (mais qui a emballé jusqu’ici ?), ils paraissent avoir dégotté ce bon vieux mix rigueur/talent qui vous tombe parfois dessus, un peu par hasard et beaucoup par bonheur. J’ignore en ce moment ce que le Portugal réalisera dimanche soir à Nuremberg, mais il ne semble en rien inférieur aux Néerlandais. Même que Luis Figo, cessant d’avoir l’air d’un vieux sur le retour, gambade comme un miraculé…

Donc, peu de verdicts encore, mais déjà une quarantaine de matches sur les 64 programmés, ce qui laisse déjà émerger certaines tendances. La plus flagrante à mes yeux, horripilante à souhait, concerne la signalisation du hors-jeu, et je ne parle même pas ici des subtilités d’interprétation liées au hors-jeu de position ou à la participation éventuelle à l’action. Non, je relève simplement les innombrables bêtes fois où le gars qui reçoit le ballon est sifflé hors-jeu suite au levage de drapeau de l’arbitre de touche… avant que l’implacable ralenti de la TV révèle qu’il était grosso modo sur la même ligne que le défenseur : et qu’on aurait dû laisser aller, qu’il y aurait pu avoir but ! J’en arrive à me demander si les linesmen savent que la règle a été modifiée en 1990, voici 16 ans déjà : pour que le doute, nom de dieu, profite à l’attaquant !

Et cela semble pire que jamais en 2006, comme si les attaquants appelaient plus vite encore,… tout simplement trop vite pour l’£il de l’homo arbitrus ! Et les pinaillages d’après match se multiplient : soit dans l’équivoque, pour comparer au millimètre le niveau du pif de l’attaquant à celui du nombril du défenseur ; soit pour se demander ce qu’attend la FIFA couillonne, pour prendre en compte les images/TV lorsqu’elles te refilent en moins de deux secondes une réponse sans équivoque… Dans cette optique, faut savoir que si vous surfez sur le site officiel de la FIFA, où peuvent être revues en deux minutes les phases principales de chaque match, vous ne verrez jamais reprises celles qui engendreraient contestation ! Faux cul un jour, autruche toujours.

bernard jeunejean