
Serie A
Chiffres marquants et histoires folles sur la nouvelle saison du football italien.
1 Le coin des bonnes affaires
Loin des grandes fortunes de la Premier League ou du boom économique des stades allemands pleins à craquer, le football italien doit souvent compter ses euros avant d’investir pour se renforcer. Certains, Giuseppe Marotta (Inter) en tête, sont ainsi devenus des rois des transferts gratuits, attendant les opportunités offertes par le marché. Si les Nerazzurri n’ont pas (encore) activé ce levier cet été, leurs concurrents s’en donnent à coeur joie.
Ángel Di María et Paul Pogba à la Juventus, Divock Origi chez le champion rossonero, le vétéran Nemanja Matic et la Joya Paulo Dybala à la Roma, le buteur Luka Jovic à la Fiorentina ou encore le défenseur central Alessio Romagnoli à la Lazio: tous ont rejoint leurs nouvelles couleurs gratuitement. Du moins en termes d’indemnités de transfert, car quand il s’agit de négocier le salaire et les primes à la signature, ces joueurs-là (et leurs agents, évidemment) touchent très souvent le gros lot.
2 Immobile bientôt capo des capi ?
Dans la Botte, le titre de capocannoniere est sacré. En le décrochant pour la quatrième fois la saison dernière, le buteur de la Lazio Ciro Immobile s’est un peu plus rapproché de l’Histoire avec un H majuscule du football italien. Voilà le champion d’Europe désormais à une petite longueur de Gunnar Nordahl, renard des surfaces suédois installé à cinq reprises au sommet de la hiérarchie des killers d’Italie.
Surprenant, dans la mesure où l’homme fort de la Lazio n’a jamais eu l’étoffe de la référence offensive d’un candidat au titre? Pas vraiment, finalement. Un coup d’oeil dans le rétroviseur suffit à constater que les joueurs couplant le titre individuel de meilleur buteur et le sacre collectif de champion d’Italie sont loin d’être la norme, ces dernières saisons. Il faut remonter à 2009 pour trouver un joueur capable de réussir ce prestigieux doublé. C’était un certain Zlatan Ibrahimovic, à une période où il faisait encore chavirer les coeurs bleus de Milan.
3 Un Zèbre éphémère chez les promus
Si l’histoire de Monza accapare l’essentiel de l’attraction médiatique des nouveaux venus dans le Calcio, l’oeil belge peut également se poser sur la pelouse de l’Unione Sportiva Cremonese, nichée dans un secteur déjà riche en clubs de l’élite, à une petite centaine de kilomètres de Milan. Formé au Milan AC, prêté à Charleroi lors de la saison 2019-2020 avec une cinquantaine de minutes de jeu et un but à la clé, Frank Tsadjout ne devra pas déménager bien loin pour faire connaissance avec l’élite du football italien.
Débarqué dans le Pays Noir avec l’espoir, rapidement tempéré, d’en faire un nouveau Victor Osimhen, Tsadjout a multiplié les prêts depuis son retour en Italie. Trois buts à Cittadella lors de la saison 2020-2021, six mois difficiles à Pordenone (un but), puis une aventure à Ascoli bouclée par un triplé lors du dernier match de la saison dernière auront convaincu les dirigeants du club de Crémone de lui offrir sa chance en Serie A contre un chèque d’un peu moins d’un million d’euros.
4 Banquettes couleur locale
Alors que l’Angleterre compte ses locaux sur les doigts d’une seule main, que les étrangers représentent plus du quart des coaches en Espagne et même le tiers en Allemagne, l’Italie reste conservatrice à l’heure de désigner son Mister. La saison prochaine, ils seront 17 coaches italiens sur la ligne de départ du Calcio, et donc seulement trois étrangers: José Mourinho à la Roma, Sinisa Mihajlovic à Bologne et Ivan Juric au Toro. Difficile d’imaginer un entraîneur étranger se voir sacrer roi d’Italie au printemps prochain.
En cas d’exploit, le Special One se succéderait à lui-même. Depuis son historique triplete à la tête de l’Inter en 2010, plus aucun entraîneur étranger n’est parvenu à triompher en Serie A. Ces trente dernières saisons, seuls trois titres ont été remportés par des coaches venus de l’extérieur des frontières italiennes. Deux par Mourinho, en 2009 et 2010, et un par Sven-Goran Eriksson, stratège de la sublime Lazio de l’an 2000. De quoi inciter le championnat italien à rester accroché à ses racines.
5 La dernière danse de Silvio et Adriano
Il en parle comme une promesse faite à sa mère. Parce qu’aussi loin qu’il s’en souvienne, Adriano Galliani a toujours été un supporter de Monza, avant de devenir un dirigeant du Grand Milan de Silvio Berlusconi. C’est d’ailleurs grâce à ses yeux attentivement posés sur les matches de son club de toujours qu’il avait permis à Drazen Brncic, ancien milieu de Charleroi, de couronner tardivement sa carrière par un passage chez les Rossoneri. Une fois retiré du grand cirque de San Siro, Galliani s’est donc naturellement tourné vers ses couleurs d’antan. Avec son éternel acolyte Silvio Berlusconi pour lui donner un coup de main.
Promu en Serie A pour la première fois en 110 ans d’histoire, le club de Monza représente donc « la dernière danse » de l’ancien duo à succès du Milan, selon les mots de Galliani. Une façon de montrer son ambition? Dans la version américaine de The Last Dance, Michael Jordan et sa bande finissent, en tout cas, avec la bague au doigt.
41 ans et 25 jours
Le cadeau d’adieu est à la hauteur de la carrière. Le 19 mai 2007, pour sa dernière sortie publique avant de raccrocher les crampons, Alessandro Costacurta est titularisé par Carlo Ancelotti à l’occasion d’un match à San Siro face à l’Udinese. Quand Yoann Gourcuff obtient un penalty, juste avant l’heure de jeu, c’est tout naturellement le légendaire défenseur du Milan qui est invité à tromper Morgan de Sanctis. La mission accomplie lui vaut une place indélébile dans l’histoire du Calcio: à 41 ans et 25 jours, il devient le buteur le plus âgé de l’histoire du championnat.
Un record aujourd’hui menacé par un certain Zlatan Ibrahimovic. Le Suédois, qui a prolongé son bail au Milan AC, fêtera ses 41 ans le 3 octobre prochain, et aura donc une vingtaine de matches pour tenter de repousser les limites de la vieillesse dans un club rossonero pourtant toujours plus rajeuni. Quoi qu’il arrive, le titre restera sans doute à la Casa Milan. Ne dit-on pas depuis toujours que la science médicale du MilanLab fait des miracles?
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