Singapore, Singapore - July 28: Roos Vanotterdijk of Belgium competing in the Women 100m Butterfly Final Swimming event on day 18 of the Singapore 2025 World Aquatics Championships at WCH Arena on July 28, 2025 in Singapore. (Photo by Albert ten Hove/Marcel ter Bals/DeFodi Images/DeFodi via Getty Images) © DeFodi Images via Getty Images

Roos Vanotterdijk prépare les JO dans… le petit bassin: «C’est un élément crucial de notre plan»

Roos Vanotterdijk sera la star des championnats de Belgique en petit bassin. Une étape choisie minutieusement par son coach pour la faire progresser en vue de son grand objectif de 2028.

Roos Vanotterdijk a tout juste eu le temps de reprendre son souffle. A peine la tête sortie du grand bassin de Singapour, où ont eu lieu les Championnats du monde en août, qu’il était déjà l’heure de replonger dans les entraînements, en vue de la saison en petit bassin de l’automne-hiver. Entre-temps, la nageuse belge a participé à trois manches de la Coupe du monde aux Etats-Unis et au Canada, remportant sept médailles. De 7 au 9 novembre, elle participe aux Championnats de Belgique à Gand, puis début décembre aux Championnats d’Europe à Lublin, en Pologne.

L’occasion de réaliser son nouveau statut, hérité de ses prestations exceptionnelles de juillet. Médaillée d’argent sur le 100 mètres papillon des Mondiaux, Roos Vanotterdijk s’est ensuite offert une deuxième médaille en finissant troisième du 50 mètres de la même spécialité. Une réussite, plus rapide qu’attendue, pour celle qui espère surtout faire parler d’elle dans un peu moins de trois ans, aux Jeux olympiques de Los Angeles. Pas de quoi bouleverser un programme qui la fait donc désormais plonger dans les petits bassins.

«Ce n’est pas un simple intermède», assure son entraîneur néerlandais, Mark Faber, «mais un élément crucial de notre plan quadriennal en vue des Jeux de 2028. Une occasion unique de mesurer le niveau de Roos par rapport à l’élite mondiale. Elle pourrait aussi participer à des compétitions en Belgique, mais elle nage alors parfois avec deux ou trois mètres d’avance sur ses adversaires. Qu’apprendrait-elle? Ces compétitions sont la forme ultime de développement. Et plus elle est confrontée à ce niveau, plus elle apprend vite.»

«Si elle est un peu moins douée dans une discipline, elle veut alors y exceller.»

Que peut-elle précisément apprendre lors des courses de la Coupe du monde?

Enchaîner les finales, être sur le qui-vive jour après jour: nous avons eu neuf journées de course en 18 jours, déplacements compris. C’est une intensité qu’on trouve rarement en Europe. Et comme l’a dit le footballeur Johan Cruijff: «Chaque match a une influence sur le suivant.» Chaque course nous donne des informations concrètes sur Roos, mais aussi sur ses adversaires, qu’on étudie et travaille ensuite dans le détail.

Comment Roos apprend-elle de ses adversaires lorsqu’elle nage dans son propre couloir?

Elle apprend comment ses concurrentes abordent leurs courses de manière stratégique, comment elles gèrent la pression de la compétition et comment elles organisent leur semaine. L’expérience de la salle d’appel avant une compétition est également importante. En tant que jeune nageuse, attendre sa course aux côtés des meilleures du monde peut être impressionnant. Mais après avoir passé plusieurs fois du temps dans cette salle d’appel, à discuter, on est moins impressionné. On sait alors ce qu’il faut faire et on se concentre davantage sur les tâches à accomplir que sur la perte d’énergie qui les entoure.

Roos Vanotterdijk est souvent qualifiée de bête de compétition. Comment cela se caractérise-t-il?

Sa volonté est sans pareille. Elle serait capable de laisser un doigt sur une flamme plus longtemps que quiconque. C’est pourquoi je mise toujours sur elle lorsqu’elle est à côté d’une nageuse de son niveau. A ce moment, la «tueuse» en elle ressort, comme du venin. Un bel exemple est la demi-finale du 100 mètres papillon à Singapour: elle était derrière Gretchen Walsh, peut-être la meilleure nageuse au monde. Après 75 mètres, Roos l’a aperçue et s’est dit: «Elle est encore à ma portée.» Elle a nagé les quinze derniers mètres les plus rapides de la course et a touché le mur exactement en même temps que Walsh. Peu de jeunes nageuses en sont capables.

Selon ses dires, l’une des raisons pour lesquelles elle y parvient si bien, c’est qu’elle est parfaitement préparée, grâce à un échauffement particulier.

Roos ne s’échauffe plus dans l’eau, ce qui est très inhabituel. Echauffer son corps dans une piscine où la température est inférieure de dix degrés à l’air ambiant n’est pas idéal. De plus, l’échauffement traditionnel est un chaos organisé où se côtoient des dizaines de nageurs. Nous faisons donc désormais tout sur la terre ferme: une heure et demie à deux heures avant la course, nous suivons un protocole comprenant un massage d’échauffement chez le kinésithérapeute, un «entraînement terrestre» tranquille et une série intensive d’exercices explosifs, notamment avec élastiques et de la musculation.

A quoi ressemble la planification à long terme en vue des Jeux olympiques de Los Angeles? Sera-t-elle accélérée ou modifiée après le succès des Championnats du monde?

Non, nous sommes parfaitement dans les temps. Chaque année, nous ajoutons un peu plus de complexité. A l’entraînement, par exemple, avec davantage de stages en altitude. Cette année, nous sommes allés en Colombie. Cela aide également à s’habituer au décalage horaire vers l’ouest, en vue de Los Angeles. En compétition, nous passons également à la vitesse supérieure, avec les Championnats du monde en petit bassin en décembre 2026, au lieu des Championnats d’Europe cette année. Nous élargissons également son objectif au 200 mètres quatre nages. Lors des Championnats du monde à Singapour, elle a encore laissé passer cette épreuve (NDLR: Rose Vanotterdijk n’a participé qu’au papillon), mais elle fera partie de son programme lors des Championnats d’Europe en grand bassin à Paris, l’été prochain. La brasse est son plus grand défi, mais c’est aussi sa nage préférée. Si Roos est un peu moins douée dans une discipline, elle veut justement y exceller. Lors des prochains Championnats de Belgique, elle nagera le 200 mètres brasse. Quand on en parle, on voit ses yeux briller (rires).

Où en est-elle aujourd’hui alors qu’elle doit être à 100% pour les futurs Jeux de Los Angeles?

Tout est axé sur 2028, mais nous ne pensons qu’en termes de possibilités, il n’y a pas de limites. Il est difficile de prédire jusqu’où elle peut aller. Nous savons seulement que Roos a encore une grande marge de progression.

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