Luc Misson, avocat au bareau de Liège, a rédigé une note sur les implications juridiques de la faute de Mavinga sur Mehdi Carcela, lors du dernier match de la saison entre Genk et le Standard, qui décida du titre. Histoire de définir les responsabilités, les dommages subis, les sanctions à appliquer… Et de tirer les bonnes leçons pour l’avenir.
Suite au match Genk-Standard qui s’est terminé sur un score nul (1-1) scellant le titre des Limbourgeois, Luc Misson, avocat au bareau de Liège, s’est fendu d’une note juridique plutôt instructive.
On se souvient que le Genkois Chris Mavinga y était allé un peu fort avec son pied pour tenter d’attraper le ballon à hauteur du visage de Mehdi Carcela. Malheureusement, il avait loupé son coup, percutant violemment le visage de Carcela, qui est retombé face la première au sol. Le Marocain était resté inconscient et avait été évacué sur civière, pendant que les 21 autres joueurs sur la pelouse étaient pris d’une émotion certaine. Pour sa faute, Mavinga avait écopé d’un carton jaune infligé par l’arbitre Frank De Bleeckere.
Très vite, le débat a porté sur la validité de cette sanction. N’aurait-il pas fallu plutôt infliger une carte rouge et exclure Mavinga? Si tel avait été le cas, le Standard aurait poursuivi à 11 contre 10 (certes sans Mehdi Carcela, de toutes façons blessé) et le match aurait sans doute eu une autre physionomie.
Le Standard n’a pas bronché. Ni pendant le match, ni après. Il semble qu’il n’ira pas en justice pour tenter de faire valoir sa cause. Qu’à cela ne tienne, l’avocat Luc Misson avait sans doute du temps devant lui pour se fendre d’une note très instructive sur l’affaire. Une note que l’on peut télécharger ici ou dans le bas de cet article.
Luc Misson s’étend sur les responsabilités dans ce fait de match. Celle de Chris Mavinga, bien entendu, qui pourrait être passible, si le droit était strictement appliqué, de lourdes sanctions (jusqu’à 6 mois de prison) pour avoir entraîné, même involontairement, une incapacité de travail à autrui. Celle de l’arbitre Frank De Bleeckere, également, qui n’a pas correctement appliqué le règlement en la matière. Celles de Genk et de l’Union belge de football aussi, respectivement employeurs de Mavinga et de De Bleeckere.
Autre considération de Luc Misson: les dommages: ceux subis par Mehdi Carcela (physiquement, psychologiquement et professionnellement) et par le Standard, qui a dû modifier sa tactique en cours de match, et qui a finalement encaissé un goal égalisateur qui lui a fait perdre le titre. En terme de réparation, le Standard aurait-il pu demander que le match soit rejoué à cause de la faute d’arbitrage?
Mais l’avocat liégeois semble vouloir conclure sa note sur la prévention. Il semble en effet que la plupart des 420.000 Belges qui jouent au football chaque semaine ne soient en rien protégés de faits de match comparables ou plus bénins que celui subi par Mehdi Carcela. Et de demander que le politique prenne ses responsabilités pour exiger que l’Union belge souscrive à des assurances performantes afin d’indemniser leurs pratiquants en cas de pépin. De demander aussi que les arbitres sanctionnent de manière plus dure les faits de match portant atteinte à la sécurité des joueurs.
Bonne lecture!
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