
Premier League
Lancé la semaine dernière, le TGV du meilleur championnat du monde promet encore de prendre tout le monde de vitesse.
1 Le maillot de la discorde
Les critiques ont accompagné la sortie du troisième maillot de Newcastle United. Leakée au mois de mai dernier, la vareuse présente un mélange de vert et de blanc qui rappelle inévitablement les couleurs du drapeau de l’Arabie saoudite, avec carrément des airs de maillot de l’équipe nationale. Il faut dire que le club est désormais à 80% entre les mains d’un fonds d’investissement saoudien, sans oublier qu’il est présidé par le prince héritier Mohammed bin Salman.
La ressemblance n’a pas beaucoup fait rire Amnesty International, qui a vu dans cette tenue une « preuve claire » de l’utilisation des Magpies par le pays comme le résultat d’une politique de sportswashing, histoire de faire oublier des Droits humains souvent malmenés sur le sol saoudien. Le manager Eddie Howe a rétorqué que l’équipementier s’était sans doute inspiré du fait que le club était désormais entre des mains saoudiennes. On l’a connu meilleur pour organiser sa défense.
2 City devient vendeur
On parle énormément des milliards dépensés par Manchester City, afin d’assouvir sa quête d’une consécration en tant que meilleur club de la planète. S’ils ont encore fait sauter la banque cet été, pour devenir le point de chute du très convoité Erling Haaland et attirer l’hyperactif Kalvin Phillips du côté de l’Etihad Stadium, les Citizens ont aussi alimenté leur compte en banque avec des ventes qui leur permettent de dépasser la barre des cent millions d’euros dans la colonne des recettes: Gabriel Jesus et Oleksandr Zinchenko ont rejoint Mikel Arteta, ancien adjoint de Pep, à Arsenal, alors que Raheem Sterling découvre un troisième grand club anglais en se parant de Blue. En étant un peu naïf, on pourrait presque croire que c’est la crise pour tout le monde.
3 La course aux podiums
Certains records sont si bien ancrés dans l’histoire de la Premier League que la chasse aux podiums historiques est un évènement en soi. Loin derrière les intouchables 653 apparitions de Gareth Barry, les 260 buts d’Alan Shearer ou les treize titres de Sir Alex Ferguson, trois hommes semblent en lice pour monter sur les podiums de ces catégories.
Encore en tête des tests physiques chez les Reds malgré ses 36 ans, James Milner (587 apparitions) semble avoir les 610 matches de Premier League de Frank Lampard dans les jambes. Même constat pour Harry Kane, que les 183 buts au sein de l’élite du football anglais placent actuellement à la cinquième place historique, juste derrière Sergio Agüero (184) mais surtout à portée d’Andy Cole (187 buts), voire du dauphin Wayne Rooney (208), en cas de saison prolifique. Enfin, en cas de troisième titre de rang et de cinquième couronne au total, Pep Guardiola rejoindrait Sir Matt Busby et Tom Watson sur le podium des coaches les plus titrés de l’histoire d’Angleterre, à une longueur de Bob Paisley, mais toujours à une distance gigantesque de Fergie.
4 Anniversaire mancunien
Le 25 juillet, cela faisait précisément vingt ans que l’Etihad Stadium de Manchester City avait été inauguré dans le cadre des Jeux du Commonwealth. C’est néanmoins un an plus tard seulement, le 10 août 2003, que les Citizens y ont joué leur premier match, sous les ordres de Kevin Keegan. À l’époque, le quartier du stade présente les pires chiffres de chômage et de pauvreté du pays. « La première fois que nous étions allés voir le site où le stade allait être construit, je me souviens qu’il y avait des voitures en feu », rembobine Keegan dans The Athletic.
Quitter le mythique Maine Road n’était pas une mince affaire pour les supporters, déchirés à l’idée de se séparer de ce qui était la maison du club depuis 80 ans. Il y a eu des larmes à l’heure de dire au revoir à cette enceinte typiquement britannique, désormais oubliée au profit d’un vaisseau plus en phase avec les exigences de confort d’une Premier League toujours tournée vers le futur et le profit.
5 Une vie dans l’ascenseur
L’histoire est presque devenue un refrain dans les travées de Craven Cottage. Pour la troisième fois en cinq ans, les coéquipiers d’Aleksandar Mitrovic, buteur record en Championship la saison dernière, retrouvent l’élite du football anglais. Le problème, c’est que leurs deux dernières visites ont été plutôt éphémères. Une saison et puis s’en va. 26 points au printemps 2019, 28 deux ans plus tard, et à chaque fois une reprise d’ascenseur dans le mauvais sens douze mois après avoir rejoint l’élite.
Le Cottager aime-t-il les proverbes? Sans doute pas trop quand ils disent « Jamais deux sans trois ».
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À partir de cette saison, il sera à nouveau possible de réaliser cinq changements par match en Premier League. Cela avait été le cas lors de la saison 2020-2021, lancée dès la fin de la pandémie de Covid-19, mais la majorité des clubs de l’élite anglaise avaient voté pour un retour aux trois changements la saison dernière. Un retour à la norme qui n’avait pas été au goût de Pep Guardiola ou de Jürgen Klopp, qui y avaient vu la cause majeure des nombreuses blessures musculaires survenues ces derniers mois. Ou, plus pragmatiquement, deux occasions en moins de faire tourner leur noyau XXL?
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