PHILIPPE ALBERT & OLIVIER SURAY

Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Ces frères d’Ardenne ont très peu joué ensemble mais compensent en dehors des terrains.

Philippe Albert (37 ans) et Olivier Suray (33 ans) ne manquent pas de points communs. Deux Ardennais, défenseurs, fortes têtes, bons vivants qui ont éclaté avec Charleroi avant de passer notamment à Anderlecht. Ils se sont liés d’amitié via Eric, le frère d’Olivier, qui joua en équipe Première de Charleroi en même temps que Philippe Albert dans la deuxième partie des années 80.

 » Eric et Philippe occupaient deux appartements presque voisins « , se souvient Olivier.  » Comme ils provenaient de la même région, il était logique qu’ils se retrouvent très souvent. Moi, j’étais dans un internat de Charleroi et j’allais régulièrement les voir. Mais je n’ai jamais joué avec Philippe en équipe A : j’y ai fait mon entrée au moment où il est parti à Malines « .

Albert et Suray se sont plus tard rejoints à Anderlecht pendant un an, mais là non plus, ils n’ont pas beaucoup joué en commun. Suray était blessé durant la première partie du championnat, Albert durant la seconde.  » Luka Peruzovic adorait Olivier « , dit Albert.  » Moi, je trouvais que c’était un des meilleurs flancs droits de Belgique. Je l’ai pris sous mon aile dès qu’il a débarqué à Bruxelles « . Ils se côtoyaient au stade, mais aussi beaucoup en dehors.  » Ma femme me faisait parfois remarquer que je passais plus de temps avec Philippe qu’avec elle « , rigole Suray.  » Il y avait à l’occasion de petites tensions dans nos couples, à cause de notre amitié « .

Quand Albert est parti en Angleterre, cette amitié ne s’est pas dissipée. Ils sont plus d’une fois partis en vacances ensemble. En Espagne et au Portugal notamment. Albert :  » Là-bas, je me relâchais complètement. Je vivais sous une pression terrible 10 mois sur 12 à Newcastle, et je compensais durant les vacances « .

 » En Ardenne, à part le foot et le billard, il n’y a rien du tout  »

Outre leur origine géographique, qu’est-ce qui rapproche les deux hommes ? Suray :  » Nous partageons les mêmes valeurs, qui sont l’honnêteté et la franchise. Nous n’avons pas de porte de derrière, nous n’avons aucune retenue dans nos gestes ou dans nos paroles, et quand nous avons envie de faire quelque chose, nous le faisons, quelles qu’en soient les conséquences « .

Albert :  » Je trouve que nos caractères sont finalement assez différents. Olivier est par exemple beaucoup plus ordonné, beaucoup plus méthodique que moi. Depuis que je ne joue plus au foot, je me laisse vivre, mon existence est beaucoup moins planifiée « .

Suray affirme qu’il n’a jamais eu la moindre dispute avec Albert :  » Nous savons tous les deux ce que nous voulons. Quand nous commençons une discussion, nous n’avons pas toujours le même avis. Et, au bout de la conversation, chacun reste systématiquement sur sa position. Pour qu’un Ardennais pur et dur change d’avis, il en faut beaucoup « .

Albert :  » Olivier passe pour un gars distant, qui prend les choses de haut. Mais il est tout le contraire : plus sympa et plus accessible que lui, ça n’existe pas « .

Le billard est l’une de leurs passions communes.

Suray :  » En Ardenne, à part le foot et le billard, il n’y a rien du tout « . Albert et Suray se voient régulièrement mais sans exagérer. Albert :  » Nous nous téléphonons plusieurs fois par semaine. Sans nécessairement nous rencontrer. De toute façon, ce ne sont pas les gens qui se voient le plus souvent qui sont nécessairement les meilleurs amis. En tout cas, Olivier est à coup sûr mon meilleur pote dans le monde du foot « .

Suray :  » L’été, nos rencontres sont beaucoup plus fréquentes. Comme nous avons tous les deux une maison avec un grand terrain, nous faisons des barbecues interminables et les gosses jouent ensemble. Philippe est d’ailleurs le parrain de mon plus jeune fils « . Albert :  » Les enfants d’Olivier adorent les animaux et ils viennent voir nos chevaux à la maison. Nous en profitons pour faire griller quelques morceaux de viande et piquer une tête dans la piscine. Avec Olivier, nos conversations tournent essentiellement autour du foot, de la famille et de l’actualité que nous recomposons à notre façon, en n’oubliant pas de nous foutre des gens « .

Pierre Danvoye

 » QUAND NOUS AVONS ENVIE DE FAIRE QUELQUE CHOSE, nous le faisons, quelles qu’en soient les conséquences  »

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